Mon compte
    Les films de Cannes vus par la presse (2) : Lars Von Trier, Dardenne, Malick...

    Retrouvez ici la revue de presse des films présentés à Cannes depuis dimanche, ceux de Malick, des Dardenne, de Lars Von Trier, Kaurismaki...

    Mélancholia

    La prime à la déprime

    20 minutes (Caroline Vié) : Melancholia suprend par le beauté de ses images et son aspect violemment pessimiste. Cette fable, chronique d’une fin du monde annoncée, émeut et ravit par son intensité.

    Le Monde (Jacques Mandelbaum) : Ce film magnifique, de ceux dont la vision restera gravée en nous, témoigne une fois encore de la stupéfiante disposition de Lars von Trier à faire voir son univers à travers une expression plastique constamment inventive, constamment renouvelée.

    Libération (Philippe Azoury et Bruno Icher) : (…) incontestablement son film le plus accompli

    Première (Stéphanie Lamôme) : Sous l’influence du romantisme allemand et du romantisme tout court, Lars filme des plans magnifiques avec ces ralentis infimes dont lui seul a le secret.

    Screen (Lee Marshall) : En dépit du panache de ce film ample, le scénario donne l’impression d’une pièce de théâtre d’avant-garde bâclée.

    Les inrockuptibles (Jean Marc Lalanne) : Lars Von Trier affirme un brio indiscutable pour le spectacle, il sait filmer des répliques qui fusent, des éclats de colère, des poursuites dans un château. Mais cette fois encore, son goût de l’emphase et de la lourdeur font capoter le film dans le pompiérisme.

    Le Nouvel Observateur (Bernard Achour) : Entre une ouverture et un épilogue aux sublimes images numériques, il nous inflige une interminable séquence de mariage raté (...) et l'attente tout aussi plombante de la catastrophe.

    Hanezu de Naomi Kawase

    Amis de la poésie...

    Le Monde (Isabelle Régnier) : Un film d'une fragilité bouleversante, une ode à l'harmonie de l'homme avec la nature, à la circulation des signes, des affects, des esprits entre le passé et le présent.

    20 minutes (Stéphane Leblanc) : Plus sophistiqué que ses précédents films, Shara ou La Forêt de Mogari, moins spectaculaire aussi, Hanezu est parsemé de références poétiques et d'images que l'on croit prémonitoires d'une catastrophe annoncée.

    Paris Match (Yannick Vély) : Là où Terrence Malick sublime le religieux par des séquences oniriques extatiques, Naomi Kawase le met elle en scène avec une rare économie d’effets. Et si elle filme comme personne d’autre la pluie qui tombe et la rosée qui perle, son nouveau poème n’a pas la puissance évocatrice de celle de son voisin texan.

    Libération (Philippe Azoury) : La meilleure partie du film consistera à montrer progressivement ce couple dans sa dilution. Kawase nous a cependant offert par le passé des films autrement plus forts (…)quand celui-ci tient davantage de l’ébauche (…)

    Screen (Lee Marshall) : Si la grâce et la quiétude du style de Kawase charme souvent, l’histoire est trop mince pour supporter le symbolisme culturel dont la charge la réalisatrice.

    StudioCinéLive (Christophe Chadefaud) : Hanezu nous sert jusqu'à plus soif les vers d'un poème japonais du VIIe siècle sur l'histoire d'amour de deux montagnes. Une rengaine qui ne fait que rajouter à la monotonie de cet hommage obscur à la région de Nara.

    Pater d'Alain Cavalier

    Le panache du Cavalier

    Le Figaro (Olivier Delcroix) : Il y a toujours eu dans le cinéma de Cavalier des fulgurances et des intuitions. Pater va plus loin. Il ausculte l'intime en le mêlant à l'inconscient collectif. Prodigieux… Et quasiment prophétique.

    Le Point (Florence Colombani) : Au fil des scènes - souvent très drôles -, Pater devient une réflexion sur la transmission et sur le cinéma, sur la vie et sur la mort.

    Le Monde (Jacques Mandelbaum) : Cavalier et Lindon forment un couple épatant, dont les saillies comme les passages à vide agrémentent d'une folle fantaisie le projet aléatoire dans lequel ils se sont lancés.

    Chronicart (Jérôme Momcilovic) : C'est un truc assez fort dans le film : que dans ce jeu de rôle auxquels Cavalier et Lindon s'emploient comme des gosses, on puisse trouver, à l'évidence, une image probablement très juste de l'exercice quotidien de la politique (...)

    Le Parisien : Si « Pater » se répète parfois un peu, il enthousiasme par son intelligence et sa fraîcheur.

    Paris Match (Yannick Vély) : Si l’exercice de style reste assez vain, «Pater» a le mérite de ne ressembler à aucune autre film – à part peut-être aux précédentes expérimentations d’Alain Cavalier.

    Variety (Rob Nelson): Summum de la private joke, le film est une épreuve pour la plupart des autres spectateurs.

    Le Havre de Aki Kaurismaki

    Havre de paix

    Le Parisien : S'il souffle dehors un vent mauvais », comme le dit le commissaire Darroussin, Le Havre, lui, souffle une brise d’amour et de solidarité.

    20 minutes (Caroline Vié) : Les gags nombreux provoquent de francs éclats de rire, ce qui n’empêche pas le film de distiller une émotion rare.

    Screendaily (Jonathan Romney) : Le film atteint un équilibre délicat, entre les extérieurs du monde réel et les scènes stylisées tournées en studio.

    Télérama (Aurélien Férenczi) : Le Havre est un Welcome minimaliste et pince-sans-rire, truffé de dialogues savoureux (...) Brillamment joué (...), le film est irrésistiblement drôle et tendre, parfois bouleversant.

    StudioCineLive ( Christophe Chadefaud) : Le soin apporté à l'image n'a d'égal de l'intelligence de son propos et de ses dialogues qui font fuser les éclats de rire.

    Premiere (Christophe Narbonne) : Les acteurs déjouent, les couleurs sont plus belles que dans la vraie vie, les sentiments nobles l’emportent sur le cynisme généralisé (...) C’est un film d’une gravité légère et d’une générosité simple.

    Tree of life de Terrence Malick

    Magic Malick

    Le Figaro (Olivier Delcroix) (…) L'Arbre de vie de Terrence Malick, comme le 2001 : L'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick en son temps, est un film somme, une longue prière filmique, d'une beauté formelle extraordinaire.

    La Croix (Arnaud Schwartz) : On a soudain mieux compris pourquoi il avait fallu tant patienter en découvrant cette œuvre monumentale, à la structure de récit complexe, à mi-chemin entre l’interrogation métaphysique et la quête spirituelle.

    Variety (Justin Chang) : Peu de cinéastes sont conscients de la splendeur de la nature comme l’est Terrence Malick, mais même si on le compare à ses autres films, Tree of life représente quelque chose d’extraordinaire (…) par bien des aspects, c'est son œuvre la plus simple et pourtant la plus risquée.

    Les Inrockuptibles (Serge Kaganski) : The Tree of life est un film imparfait. Mais on admire le geste plein de panache d’un des rares cinéastes qui va jusqu’au bout de son délire, explosant toutes les règles en vigueur et bravant courageusement le prêt-à-filmer et le prêt-à-consommer.

    Le Nouvel Observateur (Nicolas Schaller) : On peut regretter la prétention, plutôt naïve, du cinéaste à sonder de manière aussi littérale l’origine et le sens de la vie (…) Force est de reconnaître la beauté fulgurante de sa mise en scène, sa faculté proprement magique à saisir l’impalpable, à véhiculer des émotions indicibles (…)

    StudioCinéLive est divisé :

    Pour : (Fabrice Leclerc) : Une oeuvre déchirée, explosée mais totalement maîtrisée. Et surtout un film qui repousse encore un peu plus loin les limites du cinéma. Vous n'avez jamais rien vu de pareil.

    Contre (Thomas Baurez) : Un lyrisme de pacotille et un esthétisme à mi-chemin entre le fond d'écran d'ordinateur et le clip de Michael Jackson période Heal The World.

    L'Apollonide de Bertrand Bonello

    Combien tu m'aimes ?

    Libération (Philippe Azoury) : Ce n’est rien moins qu’au dernier Parrain, opératique et détraqué, que l’on songe au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le film et son temps dévasté, où se confondent les ruines et le sublime.

    Variety (Leslie Felperin) : Bien qu’il y ait beaucoup de nudité, de violence perturbante, d’étrangeté et une atmosphère générale d’érotisme las (les marques de fabrique de Bonello), le film offre aussi un portrait crédible et accessible de la vie de ces travailleuses du sexe (…)

    Le Monde (Jacques Mandelbaum ) : Ce film trouble, subjugue et déconcerte.

    Le Point (François-Guillaume Lorrain) : Bonello se situerait plutôt, en mieux, du côté de la série de Canal Plus Maison close (…) Il éprouve, à l'évidence, une grande tendresse pour ces jeunes filles (...) On lui fera toutefois le reproche d'un scénario parfois convenu et d'un symbolisme parfois bien trop appuyé.

    Caroline Vié (20 minutes) : Des décors et des costumes superbes occupent l'œil un bon moment, mais ne suffisent pas à rendre attachant un pur exercice de style qui semble très vite bien vain.

    Première (Christophe Carrière) : Le problème est qu'on est plus dans l'exposé appliqué que dans la trame romanesque. Pire : à force de délicatesses et d'arabesques, le film dégage une certaine nostalgie malvenue.

    The Artist de Michel Hazanavicus

    Chapeau bas !

    L’Express (Christophe Carrière) : Ce n'est pas de la pose cinéphile face à un long-métrage muet et en noir et blanc. C'est un coup de coeur qui peut être partagé par tous les publics, un spectacle fédérateur où chacun trouvera son bonheur de spectateur.

    Les Inrockuptibles (Jean-Baptiste Morain) : The Artist est une réussite artistique, classe, brillante, produite et réalisée certes avec des moyens qu’on devine considérables, mais surtout de l’intelligence, de la légèreté et de la sueur.

    Le Figaro (Jean-Christophe Buisson) : Poétique, émouvant, The Artist se mue en un pur mélodrame, qui raconte sans parole une romance éternelle.

    Premiere (Christophe Narbonne) : Saluons le pari insensé qu’est le film, la performance démente de Jean Dujardin (tour à tour Douglas Fairbanks, Lon Chaney et Fred Astaire) et, surtout, l’émotion suscitée par l’histoire.

    Screen (Mark Adams) : Peut-être l’un des films les plus joyeusement divertissants projetés en compétition –particulièrement pour les amoureux du cinéma classique hollywoodien-, The Artist est un vrai plaisir.

    Technikart (Georges Abitbol) : On s’y marre et s’y émeut autant des péripéties sentimentales que des trouvailles visuelles, des citations plus ou moins cachées, des jeux de miroir entre cinéma et cinéphilie, acteur et metteur en scène, spectateur et histoire du cinéma.

    Libération : Hommage à contresens au cinéma muet, le film [laisse] Jean Dujardin seul face à son arsenal de mimiques sonnant soudain creux.

    Le Gamin au vélo de Luc et Jean-Pierre Dardenne

    La Fortune de la roue

    The Hollywood Reporter (David Rooney) : Peu de réalisateurs contemporains –voire aucun- atteignent le niveau des Dardenne, pour ce qui est de la compassion généreuse, du refus rigoureux du sentimentalisme, et de l’irréprochable intégrité émotionnelle.

    Libération (Olivier Séguret) : Le Gamin au vélo, dans sa forme comme dans son fond, est un authentique petit joyau hollywoodien, au sens artisanal et esthétique du terme.

    Screen (Jonathan Romney ): C’est comme toujours une histoire forte et attachante, mais avec cette fois des échos dickensiens : on pourrait le voir comme un Oliver Twist minimaliste des temps modernes (…)

    Studio CinéLivé (Thierry Chèze) : Au fil des films, le cinéma des Dardenne ne cesse de gagner en dépouillement tout en suscitant une émotion de plus en plus implacable car jamais manipulatrice.

    Le Monde (Jean-Luc Douin) : Sans temps morts, sans psychologie, sans pathos, osant, pour la première fois chez les Dardenne, quelques lumineuses envolées musicales, Le Gamin au vélo suscite une émotion d'autant plus pure qu'elle échappe au discours édifiant.

    Le Point (François-Guillaume Lorrain) : C'est étrange (…) de moins aimer ce qu'on a aimé. Comme si en ouvrant leur film à la bienveillance et à la star (…) les Dardenne avaient édulcoré leur cinéma, équilibre fragile tout en dureté, en tension et en anonymat.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top