Mon compte
    "Enemies of the People", le génocide Khmer Rouge [vidéo]

    Alors que s'ouvre aujourd'hui le procès de quatre hauts dirigeants de la dictature Khmer Rouge, ayant fait plus de 1,7 millions de morts en moins de quatre ans, un documentaire, "Enemies of the People", revient sur le cas de Nuon Chea, n°2 du régime. Un témoignage terrifiant.

    Trente-deux ans après leurs crimes, quatre hauts dirigeants de la terrifiante dictature Khmer Rouge sont jugés aujourd'hui. Sur le banc des accusés : Ieng Sary, ancien chef de la diplomatie; Khieu Samphân, ancien chef d'Etat; Ieng Thirith, ex-ministre des Affaires Sociales; et enfin Nuon Chea, alias "frère n°2". Quatre hauts dirigeants à la tête d'un régime génocidaire, ayant fait entre 1975 et 1979 plus d'1,7 millions de morts, par une campagne systématique d'exécutions et l'utilisation de la famine comme arme politique.

    Si le génocide Khmer Rouge a été plusieurs fois abordé au cinéma, que ce soit sous forme de fiction (La Déchirure) ou documentaire (le remarquable S21, la machine de mort Khmere Rouge), il faut également compter sur Enemies of the People. Auréolé d'une moisson de prix dans le monde, dont le récent Prix spécial du Jury au festival international du documentaire de Sundance en 2010, ce film a la particularité de se concentrer sur le bourreau Nuon Chea, "frère n°2" du régime, sous les feux de l'actualité.

    Le documentaire  met aussi en lumière la vie de Thet Sambath, également auteur du documentaire. Ancien reporter du Phnom Penh Post,  il a perdu sa mère, son père et son frère sous le régime khmer Rouge entre 1975 et 1979. Pendant sept ans, Sambath a visité tous les week-ends Nuon Chea, partageant le diner avec sa famille, jouant avec ses enfants ou lui projetant des reportages sur l’Irak ou d’autres pays. Ce n'est pas le "comment ?" qui intéresse le journaliste, mais le "pourquoi" de la dérive meurtrière qui avait ravagé sa famille et le pays dans les années 1970. Durant de nombreuses années, Thet Sambath tisse des liens de confiance, sans réel succès au début, jusqu'à ce que le bourreau finisse par briser la glace, expliquant pourquoi il fallait éliminer les enemis du peuple, qui risquaient "d'infecter le système". Un témoignage -capital- qui fait le prix de Enemies of the People, malheureusement encore sans distributeur en France, pas même en DVD. A bon entendeur...

    Olivier Pallaruelo

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top