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    Le dernier diamant : Eric Barbier : "Le public aime les films de casse"

    Sept ans après son dernier thriller ("Le Serpent"), le réalisateur Eric Barbier est de retour avec le film de casse "Le Dernier Diamant". Rencontre avec le metteur en scène.

    Laëtitia Forhan

    AlloCiné : Le Dernier Diamant a été présenté en compétition lors du Festival du Film Policier de Beaune mais votre film n’est pas à proprement parlé un film policier. Comment définiriez-vous votre long métrage ?

    Eric Barbier : Je dirais que Le dernier diamant est un film de casse, qui est un sous-genre du film policier.

    Ce genre était très en vogue en France entre les années 50 et 70 (Mélodie en sous-sol, Du rififi chez les hommes, Le pacha,…) mais il a ensuite disparu de la production française. Et ça m’a intéressé de revenir à ce style de films, je pense que le public aime vraiment ça.

    Dans mon film il s’agit de voler un diamant, et pour les spectateurs c’est amusant de voir comment on peut voler un bijou de 40 millions d’euros. Les gens se prennent souvent de sympathie pour les voleurs. Dans l’imaginaire du film de casse il y a cette idée que les gens volent quelque chose d’abstrait, ils ne font pas de mal à proprement parlé. Ils volent des choses « superficielles ». Par exemple, dans Le Cerveau de Gérard Oury, ils volent un train, c’est un peu abstrait….Il y a une certaine jubilation à voler des choses qui sont futiles mais qui ont une valeur extraordinaire.

    Et puis ces films sont toujours d’actualité. Il y a toujours eu des braquages de bijouteries. Je pense notamment au gang des Pink Panthers, qui a braqué des bijouteries partout en France et aux derniers braquages qui ont eu lieu à Cannes et à Paris. Le vol de bijoux fascine les gens. J’ai souhaité jouer là-dessus, mais sur un ton léger, ludique et amusant.

    Lors de l’écriture du film, il fallait trouver toute la mécanique permettant de voler ce diamant, prévoir ce casse avec Yvan en maître d’œuvre. C’était comme être un peu soi-même un braqueur. D’ailleurs, plus que le vol en lui-même ce qui m’intéressait était la manipulation. Comment monter une arnaque. C’était beaucoup plus intéressant qu’un simple braquage avec des pistolets. Ici on montre comment Yvan va manipuler Bérénice, il a étudié son passé, sa vie familiale, il la manipule vraiment et j’ai pris beaucoup de plaisir à faire ça avec mes deux comédiens.

    Océan Films

    Quelle a été votre principale difficulté : la mise en place de l’intrigue, trouver la bonne arnaque… ?

    Il y a eu de nombreux films d’arnaque, et la principale difficulté était de trouver une nouvelle problématique et d’inventer une idée pour voler l’objet du désir.

    Les américains continuent de faire d’excellents films de casse comme Ocean’s 11, Inside man … Il faut donc tenter de surprendre les spectateurs parce qu’ils ont l’habitude de voir ce genre de films, ils connaissent le système, les twists…

    C’est une sorte de jeu avec le spectateur et c’est assez jubilatoire lorsqu’on est réalisateur de manipuler le public.

    Vous avez dirigé Yvan Attal il y a 7 ans dans votre précédent film « Le Serpent ». A cette époque saviez-vous déjà que vous vouliez qu’il soit la tête d’affiche de votre prochain film ? Et pourquoi avoir attendu 7 ans avant de retourner à la réalisation ?

    J’ai en effet rencontré Yvan Attal pour mon précédent film Le Serpent, ça a été une rencontre très importante pour moi.Après Le serpent je savais déjà que je voulais retravailler avec lui et je m’étais déjà dit « puisque je viens d’en faire une victime, dans mon prochain film ce sera lui le bourreau. »

    Mais en effet ça a pris du temps, parce que les films de casses sont très compliqués à raconter. Le travail sur le scénario est difficile pour arriver à ce que les surprises, les twists fonctionnent. Les idées sont longues à trouver, d’autant plus que contrairement au Serpent qui était une adaptation, je n’avais aucune matrice, il fallait donc tout inventer.

    C’est long d’organiser un casse ! (rires)

    Océan Films

    Le Florentin a véritablement existé, qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser un film autour de ce diamant ?

    Quand j’ai lu pour la première fois l’histoire du diamant j’ai tout d’abord été fasciné. Il fait 137 carats, je pense que s’il était mis aux enchères aujourd’hui, il partirait pour 50 millions d’euros.

    On a donc décidé de travailler autour de l’histoire de ce diamant qui faisait partie du trésor de L’empire Austro-hongrois. D'après les recherches qui ont été faites on suppose que Le Florentin a été récupéré par Charles 1er d'Autriche quand l’Empire a été disloqué. Et c’est à partir de ce moment que l’on a perdu sa trace. On suppose qu’il a été vendu puis retaillé en plusieurs petits diamants.

    Dans le film on imagine qu’on le retrouve intact et qu’une jeune chercheuse est chargée de le vendre aux enchères. C’est Bérénice Bejo qui tient le rôle. Il me fallait une jeune femme qui soit séduisante et qui ait une palette de jeu assez large parce qu’il y a des scènes dramatiques et d’autres plus légères.

    Bérenice et Yvan forment un couple de cinéma qu’on n’avait encore jamais vu,  je trouvais intéressant de les réunir. C’est important de créer des couples qu’on a encore pas vu et qui ne sont pas usés dans l’imaginaire des spectateurs.

    La bande-annonce du "Dernier Diamant"

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