Alors qu'il fête ses 75 ans cette semaine, retour avec le légendaire réalisateur Terry Gilliam sur les grands films de sa carrière, à travers les yeux de ses acteurs fétiches. (cette interview a été réalisée en 2014, pour la sortie de "Zero Theorem")

Terry Gilliam lui-même (Les Monty Python)

Le tout premier acteur de Terry Gilliam, au final, c'est lui-même, puisqu'au début de sa carrière, il était à la fois présent devant et derrière la caméra pour les sketches puis les longs métrages des célèbres Monty Python.

En revenant avec le cinéaste sur cette période de sa vie, nous en avons profité pour lui demander ce qu'il en était du retour de la troupe sur les planches cet été...

Votre premier acteur, finalement, c’était vous-même. Cette expérience vous a-t-elle été utile pour diriger d’autres comédiens ?

Oui et non, parce que je n’ai jamais pris de cours de comédie. C’est très intéressant quand vous travaillez avec des acteurs qui ont fait beaucoup d’études, parce qu’ils utilisent un certain langage, des dialogues précis. Je ne sais même pas de quoi il s’agit, et je n’ai pas envie de le savoir (rires). Mais je comprends ce que ça fait d’avoir la caméra tournée vers moi. On veut être rassuré, savoir qu’on est entre de bonnes mains, que quelqu’un le verra quand on se trompera, qu’on nous suggèrera autre chose… Voilà ce que j’ai appris en dirigeant des acteurs, j’essaie simplement de faire en sorte qu’ils se sentent à l’aise et en sécurité, qu’ils puissent prendre des risques, essayer des choses. Si ça ne marche pas, ça ne fait rien.

Je comprends ce que ça fait d’avoir la caméra tournée vers moi.

Vous souvenez-vous quand vous avez décidé de partir travailler de votre côté, de quitter les Monty Python, et pourquoi ?

Après Sacré Graal. C’était très difficile de diriger les Monty Python, parce qu’on est tous égaux dans le groupe, et qu'un réalisateur, bien sûr, n’est pas à égalité (rires). Donc après avoir fait Sacré Graal, je me suis dit que je voulais réaliser quelque chose de mon côté. J’ai vraiment apprécié travailler seul, parce que j’y étais habitué quand je m’occupais de l’animation. C’est plus compliqué pour moi de travailler en coopération avec quelqu’un qui fait le même travail que moi (rires).

Les Monty Python se reforment le temps d'une mini-tournée à Londres cet été. Comment l’avez-vous décidé ?

Eh bien nous avons perdu un procès, et ça nous a coûté beaucoup d’argent. Donc la solution a été de faire un spectacle pour nous faire de l’argent rapidement et payer. C’est comme ça que ça a commencé (rires).

Nous avons perdu un procès, et ça nous a coûté beaucoup d’argent

Et après ? Un nouveau film ensemble, peut-être ?

Non, ça n’arrivera pas. Je ne pense pas qu’on puisse tous s’entendre pour être au même endroit suffisamment longtemps. A l’origine, le spectacle ne devait durer qu’une soirée. On s’est dit : "Ok, une semaine de répétition pour une soirée. On peut rester ensemble aussi longtemps." Mais un film prendrait des mois.