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    Décès de Sergio Sollima, réalisateur engagé du western italien
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Le réalisateur Sergio Sollima est mort hier à Rome à l'âge de 94 ans. Dernier des trois Sergio du western italien, on lui doit la trilogie "sociale" du genre, avec Colorado, Le Dernier face à face et Saludos hombre.

    Produzioni Europee Associati (PEA), Tulio Demicheli P.C., Rome Produizone Cinematografica

    Le cinéaste italien Sergio Sollima est décédé ce mercredi 1er juillet. Cinéaste engagé, il était connu en France comme faisant partie des "trois Sergio" du western italien avec Leone et Corbucci. Les Italiens en revanche, se souviennent surtout de lui comme ayant signé la minisérie Sandokan. Il avait 94 ans, retour sur une filmographie riche et passionnante.

    Scénariste et assistant de Corbucci

    Né en avril 1921, Sergio Sollima ne se destine pas immédiatement à être cinéaste et commence par travailler comme journaliste, puis critique cinéma. C'est au cours des années 1950 qu'il commence comme scénariste, et connaît l'âge d'or du genre péplum en Italie. Durant les années 1960, il signe ainsi des titres comme Goliath contre les géantsHercule se déchaîne ou Spartacus et les dix gladiateurs. En 1954, il est l'assistant d'un autre Sergio, Corbucci, sur le drame Terra straniera, mais c'est en 1962 qu'il passe à la réalisation avec un segment du film à sketches Amours difficiles.

    Le western social

    Après les deux polars de la série des Agent 3S3 avec George Ardisson, Sollima profite du succès des westerns de Sergio Leone et du "boom" du genre en Italie pour sortir Colorado (1966). Le film est une réussite, également portée par les présences de Lee Van Cleef et l'acteur cubain Tomas Milian, avec lequel il collaborera encore sur deux westerns.

    Milian et Sollima forment un tandem à succès dès l'année suivante avec l'excellent western psychologique Le Dernier face à face. S'ensuit Saludos Hombre, dernier volet de sa "trilogie" western, initiée avec Colorado. Cette série de films se caractérise par le thème social traité en toile de fond de l'action. Les trois films présentent un personnage pauvre et représentant une minorité, cherchant sa place face à la persécution et aux préjugés.

    Le triomphe Sandokan

    Au moment où le genre "western italien" vire à l'auto-parodie, Sollima se tourne vers le polar et notamment La Cité de la violence (1970), polar porté par Charles Bronson puis La poursuite implacable, qui propose une véritable réflexion politique.

    Trois ans plus tard, il signe une minisérie pour laquelle il reste le plus connu en Italie, loin devant ses westerns : Sandokan. Elle connaît un succès local incroyable, ce qui permet à Sollima de passer au film de pirates avec Le Corsaire noir incarné par Kabir Bedi, l'interprète de Sandokan. Une suite à la minisérie verra le jour sous la forme d'un téléfilm, La tigre è ancora viva: Sandokan alla riscossa!.

    La carrière de Sollima est ensuite marquée par plusieurs miniséries, et quelques films épars tels Passi d'amore ou le film d'action Berlin '39 (1993) avec John Savage. Le réalisateur terminera sa carrière par une ultime aventure de Sandokan, suite à quoi Sergio Sollima prendra sa retraite cinématographique. Il décède à Rome le 1er juillet 2015.

    Découvrez la bande originale du "Dernier face à face", chef d'oeuvre du western italien :

     

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