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    Elie Haddad : un "Khal" français nous raconte son Game of Thrones

    Il y a un Français chez les Dothrakis ! Engagé dans le rôle de Khal Brozo pour l'épisode 4 de la saison 6 de "Game of Thrones", Elie Haddad partage son expérience sur la série HBO (et ses projets) avec AlloCiné.

    Elie Haddad

    AlloCiné : Comment avez-vous été engagé sur "Game of Thrones" ? Etiez-vous fan de la série ?

    Elie Haddad : Mon intégration dans la série s’est faite de manière totalement académique. Par le biais d’un casting. Plusieurs à vrai dire, sur plusieurs mois et pour différents rôles à chaque fois. Ce fut un long procédé, mais la directrice de casting était confiante et disait à mon agent qu’elle me trouverait le rôle approprié. Je suis resté confiant. Je lui dois beaucoup. J’étais déjà fan de la série et je le suis toujours d’ailleurs. Je n’ai pas lu les livres en revanche. Mais l’idée n’est pas à exclure. Je me pencherai peut être dessus lorsque la saga sera terminée. Juste par curiosité. J’ai toujours trouvé l’idée d’adaptation intéressante, même si là pour le coup ce sera l’effet inverse.

    La série étant extrêmement "secrète", que saviez-vous de votre rôle et de la scène en amont ?

    J’ai dû créer l’histoire de mon personnage de toutes pièces car je n’avais aucune donnée le concernant. Qu’un personnage ait un gros monologue à délivrer dans une scène ou bien qu’il n’ait absolument rien à dire, il reste un être humain, et il a donc forcément un vécu. Du coup, il était important que je le rende vivant et réel pour moi et a fortiori pour les autres, afin de pouvoir justifier ses moindres gestes, pensées ou paroles. Concernant la scène, je savais dès le départ ce qui allait se passer. En revanche ce n’est uniquement quelques jours avant le tournage que d’autres informations nous ont été communiquées. Très peu. Ces dernières nous ont permis de comprendre un peu mieux les sujets et débats abordés par les Khals et les raisons de notre réunion.

    Quelles étaient vos clauses de confidentialité sur votre participation ou votre rôle ? N'était-ce pas trop dur de garder le secret en attendant la diffusion ?

    Je ne pouvais absolument rien dire, même à mon agent ! La production l’avait appelé pour lui annoncer que j’avais obtenu le rôle, puis de là ils sont rentrés en contact privé avec moi et plus aucune information ne pouvait être divulguée. Le plus dur était de ne pas pouvoir partager la nouvelle avec mes amis comédiens. On sait combien c’est difficile d’obtenir un simple rendez-vous pour un casting, alors là un rôle et en plus dans cette série, c’était la folie et je voulais partager mon bonheur avec eux comme encouragement. Mais au final, à la réflexion, ce n’était pas plus mal. J’adore faire des surprises : là, pour le coup, c’était réussi.

    Qu'avez-vous ressenti en faisant vos premiers pas sur le plateau ?

    C’était très impressionnant. Je n’avais jamais vu cela. Beaucoup de monde, beaucoup de machines et puis on ferme les yeux et là les images de la première saison avec Khal Drogo reviennent et on se dit c’est magique, j’y suis !

    Que ressent-on au moment des essayages costumes, en endossant pour la première fois un costume de Khal ?

    Tout s’est déroulé en plusieurs étapes, plusieurs voyages. Un premier pour la perruque, le maquillage, puis les essayages de vêtements. On se découvre au fur et à mesure. Et finalement on se sent complet le jour du tournage. C’est particulier comme sentiment. C'est à la fois excitant et responsabilisant. On représente une tribu, une famille. Il faut lui faire honneur. On se sent fier.

    HBO

    Quel souvenir gardez-vous du tournage, notamment de cette confrontation entre ce petit bout de femme qu'est Emilia Clarke et tous ces guerriers Dothrakis ?

    Je retiendrais le plaisir. Nous, acteurs, sommes des enfants qui aiment jouer et qui ne veulent pas grandir. C’est précisément ce que nous avons fait. On s’est amusé tout le long du tournage et cela faisait du bien.

    Avez-vous pu sympathiser avec Emilia Clarke hors-caméra ? Et avec les autres khals : y avait-il une ambiance de bande ?

    Avec Emilia et le groupe nous avons plus que sympathisé. Un tournage c’est souvent long, surtout sur ce genre de projet. Le moindre plan est important donc on pouvait patienter pendant plusieurs heures entre des prises pour que les techniciens finissent de préparer un plan en terme de décors, de lumières ou de  cadrages. Du coup, cela nous a donné pas mal de "pauses" pour faire connaissance et ensuite pour nous amuser. On a dansé, chanté, fait des jeux diverses, discuté, partagé nos passions... C’était super.

    Comment avez-vous vécu le visionnage de cet épisode et notamment ce final "brûlant" ?

    C'était un peu spécial. J’étais excité et terrifié à la fois. Imagine, t’es un fan de la série, tu la suis depuis cinq saisons et tu réalises qu'à tout moment on peut voir ta tête sortir de nulle part pour faire ton numéro ! Ca fait bizarre. Puis finalement tu te vois, tu vois tes copains aussi, t’es content, tu souris du coin de la bouche et là tout brûle et tu découvres de nouveau beaucoup de charisme chez cette chère et tendre Daenerys. Je suis vraiment fan d’elle et d’Arya. Sans parler de Tyrion.

    En terme de choc, qu'avez-vous pensé du final de l'épisode 5 ? [ATTENTION SPOILERS]

    Effrayé d’abord par la violence de tous ces coups de couteaux répétitifs dans la grotte et le tunnel. J’aimerais tellement me les faire ces Marcheurs Blancs… Et puis triste pour Hodor. J’ai souffert avec lui. Son personnage prend une autre dimension, un autre sens. Il devient beaucoup plus profond et énigmatique. On sent plus d’empathie pour lui. On le comprend mieux. La mise en scène est superbe, les plans également… J’ai hâte de voir l’épisode 6.

    HBO

    Quelle image de votre passage sur le plateau de "Game of Thrones" restera gravée dans votre mémoire ?

    Je pense que de toutes, l’image qui me restera en tête c’est celle de Joseph Naufahu (Khal Moro) qui commence à avoir un fou rire pendant la prise d’un master, avec Tamer Hassan (Khal Forzo) et que tout le reste du groupe essaye de garder son sérieux alors que moi, incapable de me contrôler, explose de rire à mon tour puis ensuite me force à finir la scène en apnée totale pour que les deux puissent se reconcentrer et finir leur conversation normalement. On n’a pas réussi, c’était extraordinaire. De vrais enfants…

    Vous jouez et produisez une autre série, "Auditions" : que pouvez-vous nous dire de ce projet ?

    C’est un projet qu’on a mis en pause pour le moment, depuis mon retour en Europe il y a maintenant deux ans. Avec des camarades de classe à l’époque, notre but était de faire quelques choses de nous-mêmes sans avoir à attendre indéfiniment que quelqu’un nous donne une chance. Poussés par notre coach, on a eu l’idée de mettre en scène quatre acteurs qui vivent à Hollywood et qui galèrent pour obtenir des castings et booker des rôles. C'est donc un peu autobiographique, forcément. Mais nous voulions tourner cela sous forme de drama comedy. Donc chaque personnage était inspiré de nous-même mais tiré jusqu’à l’exagération. Il y avait et il y a toujours un très bon potentiel dans ce projet. Il faut juste qu’on reprenne tous le temps de se retrouver, faire un point et pourquoi pas relancer la machine. A ce jour nous avons produit et réalisé un pilot découpé en deux épisodes accessibles sur internet. C’était notre premier projet. Le budget était assez restreint mais nous sommes fiers du résultat.

    Auditions - 1.1 - New Roommate from AUDITIONS - Series on Vimeo.

    Quels souvenirs gardez-vous de "Virtual Revolution" où vous donnez la réplique -entre autres- à Melissa Mars et... Jane Badler de la série "V" ?

    Un souvenir génial. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à collaborer avec le réalisateur Guy-Roger Duvert et son équipe. On parle souvent de famille dans le cinéma : c’est ce que j’ai ressenti sur son plateau. Tout le monde était très bienveillant et super talentueux. Une superbe expérience dans un univers virtuel qu’il a crée de bout en bout et qui promet beaucoup de surprises. D'ailleurs, en parlant de surprises, la première internationale du film aura lieu le 4 juin prochain à Hollywood au Chinese Theater. Si vous y êtes, n'hésitez pas à passer nous voir !

    Vous tournez actuellement dans le drame "The Crossing", votre premier "premier rôle", tourné dans la "jungle" de Calais. Que pouvez-vous nous dire de ce projet ?

    Le film n’est pas encore fini, ils nous restent quelques séquences à tourner. Il sera probablement terminé cet été. C’est un projet très spécial à mes yeux et ce pour différentes raisons. Il faudrait une interview uniquement dédiée à ce film pour que je puisse véritablement partager avec vous mon ressenti. Mais ce que je peux vous dire c’est que ce film saura, je l’espère, toucher le monde entier au plus profond en nous faisant prendre conscience d’une réalité qui nous entoure et que nous fuyons. Je me répète mais j’espère vraiment que ce film fera changer les choses et nous rendra un peu meilleurs.

    Quels sont vos projets par la suite ?

    Je suis actuellement en pleine pré-production d’un court métrage que j’ai écrit. Mon premier d’ailleurs. Le tournage est prévu cet été. Il traite de la vie après la mort, du deuil et de l’amour avec un grand A, entre une aveugle et un orphelin. Je suis également en pleine préparation d'un pilote de série noire, orchestrée par Eric Nzu, jeune cinéaste français. Je ne peux pas vous donner plus d'informations mais ce mec en a sous la pédale et ça va en choquer plus d'un...

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