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    Quelques jours de plus à Deauville

    Deauville a déjà refermé ses portes pour hiberner. Au programme de ce cru 98, des célébrités, des films et un palmarès. Résumé du dernier week-end.

    En 24 ans d'existence, le Festival du Cinéma américain de Deauville a eu la brillante idée de se renouveler. Longtemps considéré comme la vitrine promotionnelle d'Hollywood, le Festival s'efforce depuis 1994 d'attirer autant les cinéphiles qu'un plus large public grâce à la création d'une compétition officielle. Habile alchimie entre la "starification" de l'événement et ce côté plus confidentiel, le Festival enregistre non seulement de plus en plus de visiteurs mais parvient aussi à gagner en crédibilité aux yeux des professionnels. Concurrent direct de la Mostra de Venise (ancienne de 55 ans), Deauville se doit donc de présenter un programme aussi divertissant qu'intéressant.

    Ce compromis, cette année, est une véritable réussite. En effet, pour cette 24ème édition, Deauville affichait une belle santé : les personnalités s'étaient déplacées, l'organisation semblait parée à toutes épreuves et surtout les films présentés étaient précédés d'une bonne réputation. Après un premier week-end animé par la présence de Steven Spielberg et de son Soldat Ryan, les organisateurs ont décidé de présenter aux festivaliers un programme plutôt alléchant pour ces deux derniers jours avec The Truman Show et Le Masque de Zorro. Seule ombre au tableau pour la fin du festival, le mauvais temps. Pluie battante, pluie fine ou encore petit crachin accompagné d'un généreux vent, toutes les différentes formes de météo désagréables ont été passées en revue...

    En raison de l'absence de Jim Carrey, plus ou moins appréciée par les festivaliers, la star de ce week-end de Deauville était sans conteste Antonio Banderas. L'acteur ibérique a en effet enflammé le public à chacune de ses apparitions. Visiblement rassuré par la bonne critique et l'accueil positif du public aux Etats-Unis, l'acteur s'est présenté avec beaucoup de décontraction lors de la conférence de presse. En compagnie de Catherine Zeta Jones, de Martin Campbell (le réalisateur) et de David Foster (le producteur), Antonio Banderas s'est plié avec un savoureux humour ( "J'aime seulement le côté latin de l'image du latin-lover") et avec beaucoup de réalisme aux questions des journalistes ("Je suis encore étonné d'être considéré comme une star hollywoodienne"). Aura-t-on alors la chance de revoir Antonio Banderas collaborer avec Pedro Almodovar. Peu de chance lorsqu'on l'entend annoncer qu'il est "très dur de sortir du carcan" du réalisateur espagnol. D'autant plus qu'Antonio Banderas s'est lancé dans la réalisation "pour donner sa propre vision des choses".

    Côté palmarès, le public n'a pas toujours suivi les décisions du jury. Le prix le plus contesté fut sans aucun doute High Art de Lisa Cholodenko. Malgré les sifflets, la jeune réalisatrice ne s'est pas décontenancée pour venir prendre son Prix du jury. Brad Anderson, pour sa part, s'est présenté par deux fois sur le podium. Le premier pour le Prix du public et le second pour le Grand prix du Cinéma indépendant avec sa comédie douce amère intitulée Next Stop, Wonderland. Petite déception pour la rédaction d'Allociné qui avait un faible pour Pi de Darren Aronofski. Ce film, qui comme le dit si justement Libération, rappelle Eraserhead de David Lynch, démontre avec une terrible efficacité l'implication des maths dans notre vie quotidienne. Si le film, par sa forme, revendique le statut de film d'art et d'essai, il vulgarise intelligemment les mathématiques et ses théorèmes pour nous livrer quelques vérités assez dérangeantes. Sans surprise par contre, Very Bad Things décroche le prix Fun Radio. L'articulation du scénario repose sur le fameux effet boule de neige. Malheureusement, la surenchère pêche un peu sur la fin et on se désintéresse du sort des personnages. Il faut saluer quand même la performance de Cameron Diaz, fabuleuse dans le rôle d'une fanatique du mariage.

    Deauville s'est donc endormie pour douze nouveaux mois. Resterons dans les mémoires, les quarante premières minutes du Il faut sauver le Soldat Ryan de Spielberg, le professionnalisme de Georges Clooney, la beauté de Catherine Zeta Jones, l'absence de Jim Carrey et l'humour étonnant d'Antonio Banderas. C.V

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