La vie est belle, L'éternité et un jour, Central do Brasil, Taxi... figurent parmi les révélations de l'année 98. De nombreux festivals se sont succédés au cours de cette année: bilan.
La vie est belle de l'Italien Roberto Benigni, restera sans doute parmi les récompenses les plus logiques. Son film, qui nous a fait appréhender les camps de concentration, a reçu le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes. Personne n'attendait vraiment l'Italien sur le podium, car son sujet aurait pu heurter les jurés. Mais ils ont su admirer la beauté et la légèreté de la mise en scène de Benigni.
Toujours au Festival de Cannes, la Palme d'Or est revenue au grec Théo Angelopoulos pour son film L'éternité et un jour, réflexion poétique sur la mort, l'amour, l'exil, la solitude à travers la rencontre d'un vieil homme et d'un petit clandestin albanais.
Oscar 98 du meilleur film étranger, Karakter, de Mike Van Diem, a aussi obtenu le grand prix du Festival du film de Paris décerné, par l'acteur américain Sean Penn, président du jury de la compétition internationale. L'intrigue se situe en 1934. L'huissier de justice Dreverhaven, réputé pour son caractère implacable gît, poignardé, dans son bureau. Son fils naturel, Katadreuffe, rapidement soupconné du meurtre, clame son innocence.
L'Ennui, 3è long-métrage de Cédric Kahn, a été récompensé par le Prix Louis Delluc 98. Inspiré du roman d'Alberto Moravia, L'Ennui parle d'un philosophe (Charles Berling) obsédé par la beauté d'une adolescente (Sophie Guillemin) avec qui il entretient une relation exclusivement sexuelle. Tout un programme...
Le jury du 48ème festival de Berlin, présidé par Ben Kingsley, a remis l'Ours d'Or à Central do Brasil, du Brésilien Walter Salles, qui raconte la quête de père d'un jeune garçon. Ce film a également été récompensé par le prix de la meilleure actrice (Fernanda Montenegro.
Le Lion d'Or de la 55è Mostra de Venise est allé cette année à l'italien Gianni Amelio pour son film Cosi Ridevano, qui traite de l'émigration. Catherine Deneuve a été couronnée lors de ce même festival pour sa prestation dans Place Vendôme de Nicole Garcia.
Taxi, de Gérard Pires, a reçu le prix de la meilleure affiche de cinéma. Le jury était présidé cette année par Elsa Zylberstein, et comptait notamment les réalisateurs Patrice Leconte, Jean-Pierre Jeunet et Jan Kounen. Six autres affiches, toutes de films américains, ont été en outre distinguées dans six catégories différentes allant de l'aventure à la comédie en passant par le policier et le fantastique. Parmi elles, Amistad de Steven Spielberg, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux de Robert Redford ou encore Harry dans tous ses états de Woody Allen. Bref, 1998 est ce qu'on appelle un bon cru.
Le 20è Festival international de films de femmes a récompensé cette année Lidia Bobrova pour son fim V Toï Strani (en français : Dans ce pays-là). Le scénario de ce long-métrage avait plusieurs fois été refusé. Le sujet apparemment trop sensible déplaisait. Lidia Bobrova y dresse le portrait de la nouvelle Russie, à travers la vie d'un petit village reculé et dont l'activité principale est rythmée par l'ancienne ferme collective. Lidia a donc été contrainte de tourner elle-même ce film. Cela lui a ainsi permis d'être récompensée par ce festival.
Le 5è festival du film fantastic de Gérardmer, a récompensé Gattaca de Andrew Niccol et Forever de Nick Willing. Tous deux ont reçu le Prix Spécial du Jury. Le Grand Prix et le Prix du Public ont été décernés au film de Anthony Wallen Le Loup-Garou de Paris. L'année dernière, c'était Scream, de Wes Craven, qui a avait reçu la même distinction.
Le Voyage à travers l'histoire de l'eau a été récompensé comme le meilleur film d'environnement. V.V.
