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    Une Fête du cinéma en petite forme

    La Fête du cinéma qui a eu lieu du 1er au 3 juillet n'a attiré que 3 millions de spectateurs, soit une baisse de fréquentation de 18%.

    Organisée du 1er au 3 juillet par la Fédération nationale des cinémas français, la 17e Fête du cinéma n'a pas vraiment séduit les foules. La manifestation qui affichait déjà un démarrage en pente douce dimanche, n'a attiré qu'un peu plus de 3 millions de spectateurs contre 3,8 millions l'année dernière, ce qui représente un recul de 18%. Les chiffres publiés par la Fédération rendent un bilan mi-figue mi-raisin, partagé entre une fréquentation "multipliée par trois par rapport aux semaines habituelles", et une déception qui découle de prévisions sans doute trop gourmandes...

    Le film-annonce réalisé par Fernand Berenguer avait pourtant tout pour plaire : un casting à se pâmer, regroupant les plus envoûtantes stars féminines du grand écran ; la bande musicale de l'hypnotique In the mood for love ; la voix enchanteresse de notre Amélie Poulain nationale... Le tout servi par un Samuel Le Bihan béat d'admiration. De la recrudescence des spectateurs qui sont 10% de plus qu'en l'an 2000 à envahir les salles, aux productions françaises qui s'accaparent 50% des parts de marché, tout prédestinait cette 17e Fête du cinéma à un succès inégalé. D'autant qu'une enquête effectuée par Médiamétrie en 2000 montrait que cette "opération tarifaire" était considérée comme le moyen idéal de s'adonner aux plaisirs de la pellicule en famille.

    Pourquoi cette désaffection du public ?

    Pour quelles raisons cet incontournable carnet-passeport, créé en 1990, n'a-t-il pas conquis le nombre de cinéphiles escompté ? Les attentes des 5000 exploitants, réunis au sein de la Fédération, visaient-elles trop haut en tablant sur les 4,3 millions de l'année-record 1999 ? Il semble peu probable que la météo soit en cause. La Fête du cinéma se déroule chaque année à cette époque charnière précédant les départs en vacances. En outre, les salles obscures offrent un abri idéal pour se protéger de la canicule citadine...

    Toute médaille a son revers. A cet égard, mieux vaudrait mettre cette baisse de fréquentation en relation avec la création des cartes illimitées. Véritables boosters gonflant le nombre d'entrées, ces sésames permettent à leurs détenteurs de fêter le septième art à l'année avec, à la clef, tous les avantages et aucun inconvénient. Attente quasiment nulle aux guichets, pas de bousculade à l'entrée, pour un prix équivalent ou presque à 10 francs. Les géants (UGC, Gaumont, MK2) de l'exploitation parisienne, qui ne comptent plus leurs abonnés, ont certainement souffert de la contre-partie de ces formules alléchantes. Egalement dans la ligne de mire, la grève des salariés Gaumont a sans doute refroidi quelques spectateurs. Lancée dimanche afin de protester contre les conditions de fusion entre Gaumont et Pathé au sein d'Europalaces, cette opération baptisée "écrans noirs" a pris fin mardi soir.

    Reste enfin la programmation, essentiellement composée de films pop corn tels que 100 girls de Michael Davis et Mortelle Saint-Valentin de Jamie Blanks, que certains qualifient de "bas de gamme". La sélection recelait pourtant quelques belles découvertes, avec au choix : le thriller scientifique Antitrust de Peter Howitt, la comédie dramatique Malena de Giuseppe Tornatore, ou encore la Karmen de Joseph Gaye Ramaka. Sans oublier Un jeu d'enfants de Laurent Tuel, Thomas est amoureux de Pierre Paul Renders, Liberté Oléron de Bruno Podalydès et Capitaine Corelli de John Madden, encore à l'affiche. Mais la star incontestée de cette Fête du cinéma reste bien évidemment l'adaptation de Tomb Raider de Simon West, dont la plantureuse héroïne incarnée par Angelina Jolie a séduit 530 000 spectateurs durant les trois jours. Quant à la brunette Amélie Poulain, elle se classe troisième avec 214 000 entrées.

    A.Z.

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