Takeshi Kitano a juré de ne plus vouloir tourner de films de gangsters. Oui, mais que peut-il faire d'autre ? Son introspection est le thème de "Glory to the filmmaker" où il s'essaie à la comédie romantique, au manga ou à l'horreur sans grande conviction. Kitano le cinéaste est dans une impasse et il en fait un film. Qui s'emballe soudain vers un grand n'importe quoi, ludique, mordant, hilarant dans un tourbillon d'images de plus en plus folles. Ce 8 1/2 kitanien est un ovni destiné exclusivement à ses aficionados qui le dégusteront avec gourmandise. Les autres passeront leur chemin.
J'ai adoré ce film. Croyez-moi ou pas mais "Glory to the filmmaker" est parfois hilarant et souvent touchant, si loin du cinéma d'auteur misérabiliste dont se délecte la critique. Kitano a pris la malheureuse décision de ne plus faire de films violents et se met à la recherche du film qui marquera le cinéma. Et ainsi commence une suite d'exercices de style absurde où le cinéphile s'amusera à voir Kitano pasticher Ozu avec un talent certains. Les référence à sa propre carrière ne manquent pas non plus (Zatoichi, blood and bones, etc). Un film à recommander aux amateurs d'un cinéma absurde et brillant à la fois.