Avis : L'avocat de la terreur - Page 4

Cultivé, affable, cynique, drôle, narcissique et monstrueux, Vergès apparaît dans toute sa complexité. On sort du film scandalisé par le fait qu'il soit passé au travers de toutes les tentatives de mettre fin à ses combats, sa duplicité, ses mensonges dans l'optique de s'offrir une tribune pour soutenir des thèses effarantes dans la plus pure désinvolture vis à vis des victimes du terrorisme pour lequel il exprime la plus grande sympathie. Très bien documenté, indispensable.

Très décevant malheureusement...et beaucoup trop long...Je m'attendais à voir un excellent film critique et subjectif sur Vergès mais le pauvre Scroeder - pour qui j'ai énormément de respect - est tombé dans le "piège Vergès". Au résultat c'est un film "à la gloire" de Vergès où seulement Vergès sort vainqueur....et on ne croit pas une seconde qu'il a toujours été motivé par des causes justes et humaines....Et pour ma part, les "années manquantes" étaient passées au service de l'état français dans des combines africaines et autres, d'une autre époque. Et on apprend finalement très peu de choses nouvelles à part quelques anecdotes pas très croustillantes.
Un film qui en plus n'avait aucun besoin de sortir au cinéma et aurait dû passer directement sur une soirée théma sur Arte...La sortie en salles ne fait que couronner la carrière très ambigue de Vergès dont l'égo n'a franchement aucune limite....

Un documentaire un peu trop long a mon gout et c'est le seul défaut que je lui trouve. La personalité qu'est Me Vergès est un bon sujet pour un documentaire et on ne s'ennuye pas a suivre son parcours. Le documentaire a l'air assez objectif même si au final malgré tous les aspects tendencieux de sa vie que le film montre, le personnage en sort grandi.

Formidable documentaire avec en figure centrale Jacques Vergès, énigmatique et ironique à souhait. C'est en fait davantage une réflexion sur les groupuscules terroristes, avec en toile de fond la guerre d'Algérie, les décolonisations et émancipations des nations, que le portrait du médiatique avocat, qui a miraculeusement traversé ces époques. Un documentaire qui se regarde comme un roman.

C'est un bon documentaire, mais malgré tout je préfère garder un certain recul et ne pas tout prendre pour argent comptant.

Comment ne pas être fasciné par cette homme qui semble être toujours à la limite de l'acceptable. Bien au delà d'un simple portrait, c'est une véritable leçon d'histoire contemporaine. Je regrette cependant qu'il n'y ait pas eu plus de détails sur le procès de Klaus Barbie.

Je me ferai l'avocat de ce film, qui n'en est pas vraiment un.

Soyons clairs: c'est un documentaire. Il rappelle dans le montage certains documentaires télé (documents historiques, interviews croisés...). Sur la forme, donc, rien de franchement palpitant.

Si on considère que le cinéma est là pour instruire et faire réfléchir, alors là, c'est du très grand cinéma. Les périodes un peu oubliés de l'histoire récente sont parfaitement décrites, les personnages s'expriment en toute impunité et Vergès, l'enigmatique, laisse entrevoir sa manière de penser.

Tout ceci fait froid dans le dos, révolte ou bien au contraire donne un point de vue plus nuancé sur des impressions qui nous paraissent acquises.

Un film passionnant, presque trop court malgré ses 2h15 ! Une grande page d'histoire et de politique. Au centre, une personnalité certes dérangeant, troublant, égocentrique au possible mais inconstestablement intelligent, brillant et doté d'un humour provocateur sans pareil. On n'apprend pas grand chose sur sa vie, notamment ses 8 années de disparition mais n'est ce pas dans le mystère qui réside justement l'intérêt ?

Difficile de tout comprendre si l'on ne connait pas les événements... Le reportage manque de remises en contexte et de clarté. C'est vraiment dommage car Verges et son histoire sont passionnants. Malgré tout, le reportage n'est pas inintéressant : c'est une bonne base de connaissances.

Jacques Vergès...sa vie son oeuvre...
finalement sans doute un terroriste comme un autre...d'algérie à Carlos, il défend les terroristes comme autant de résistants face au 'système'. Avocat de Carlos (et ami et intermédiaire vers l'état français), on comprend aussi comme il a réussi à se retirer au dernier moment pour éviter d'être compromis réellement...la Stasi avait des documents le compromettant comme émissaire de Carlos en France...en tout cas, c'est ce que le réalisateur défend comme thèse

Ce qui est intéressant dans ce film, ce n'est pas uniquement la vie du sulfureux Verges mais bien toute cette histoire de la lutte de décolonisation puis du terrorisme "communiste", les relations très complexes avec l'extrème droite, etc...

C'est beaucoup trop long. Bien qu'il y ait de beaux passages (avec des personnages hauts en couleur), on ne voit pas où le réalisateur veut en venir et on se demande pourquoi tant de fouin-fouin autour de cet avocat !

Un film dérangeant, à voir absolument!

Tout en montrant la détermination de Vergès, Barbet Schroeder nous permet de mieux connaître certains pans de l'histoire française : la guerre d'Algérie, le terrorisme en France en 1986, etc. Très instructif, le déroulement brouillon du discours peut vite devenir indigeste.

Mais il n'en demeure pas moins qu'à défaut d'apporter des réponses toutes faites sur le personnage de l'avocat, malgré les amitiés "douteuses" (les Khmers Rouges, un ancien nazi, etc), d'innombrables questions fondamentales sont soulevées : faut-il absoudre le terrorisme lorqu'il s'agit de l'indépendance de tout un peuple ? Dans quelle mesure défendre des personnes moralement condamnables ? Quel est le vrai rôle joué par la France dans le monde ?

Enfin, les petites pointes d'humour de certains intervenants ne sont pas pour déplaire.

Note : 8/10

Intéressant et très historique, l'avocat de la terreur est une autobiographie du Maître Vergès qui pourrait devenir célèbre . Accentuant les aspects révolutionnaires puis énigmatiques de son personnage principal (joué par l'avocat lui même), ce documentaire prend à contre pied l'histoire de France et élargit notre champ de vision en nous sensibilisant aux problèmes des affaires étrangères, en rappelant l'action de cet homme à travers les grands troubles de la deuxième moitié du XX siècle. La profession d'avocat y est bien sûr traitée. On la perçoit directe, et touchante. Elle porte aussi les couleurs de la démocratie sous son blason impressionnant et sa rigueur juridique, car elle nous montre qu'un homme seul peut changer le cours des choses. L'égalité des droits est aussi l'égalité des opinions, et chacun sera ainsi invités à se faire son propre jugement sur les aspects controversiaux de cet homme de la justicte.