Presque plus un documentaire qu'un film, Tim Robbins s'empare du sujet de la peine de mort avec subtilité et émotion où comme en tant qu'acteur, une profonde tristesse, un sentiment d'incapacité à agir comme face à une impasse devant laquelle on en peut pas reculer, émane de sa réalisation, qui donc lui correspond bien. Ce style magnifie son film, qui le devient encore plus grâce à la performance des deux acteurs principaux, tellement justes. Susan Sarandon mérite son Oscar et Sean Penn prouve encore une fois ses talents d'acteur, d'autant plus que son rôle n'est pas évident. Pas d'effets de manche, pas de tours de passe-passe, "La Dernière Marche" nous emmène là où on s'attend qu'elle aille, vers cette lente progression inévitable jusqu'à la mort, deux êtres opposés qui vont trouver la vérité, leur vérité. Difficile de ne pas être manichéen avec un tel sujet, mais Tim Robbins en s'appuyant sur cette histoire vraie n'offre que la triste réalité sans en rajouter. Alors j’ai envie de mettre 5 étoiles à ce film parce qu’il le mérite tant dans sa réalisation que dans la performance d’acteur, de ce fait il mérite donc d’être plus connu du grand public. Certaines scènes sont en plus tellement belles émotionnellement, et notamment je retiendrai celle où Matt Poncelet (Sean Penn) retrouve sa mère et ses frères, parce qu’elle dégage une vraie émotion, un moment plus que réel. Bref, un an après avoir joué dans le sublime film « Les Evadés » de Frank Darabont, Tim Robbins se rempare de l’univers carcéral, le réactualise et compose, pour ma part, une merveille.