Derniers Avis : Les Invités de mon père - Page 27

Un régal !

Une partie drôle et réjouissante et une autre tragique et grave. Tel est ce film pour lequel la réalisatrice brosse une bonne petite critique sur un aspect de notre société et un regard à la fois tendre et acide sur une palette de personnages tantôt exemplaires, tantôt "border line". Le duo Luchini - Viard s'en donne à coeur joie au milieu de comédiens à l'interprétation très juste.

On savait depuis longtemps qu'Anne Le Ny était une des meilleures comédiennes de l'hexagone. Après "Ceux qui restent", il y a 3 ans, et, aujourd'hui, "les invités de mon père", on peut être sûr qu'elle fait d'ores et déjà partie des meilleurs réalisateurs du cinéma français. En effet, ce film réunit tous les ingrédients qui font les très, très bons films. Tout d'abord, un scénario écrit avec Luc Béraud et qui décrit avec finesse, avec un mélange sucré-salé de tendresse et de cruauté, une famille parisienne qui, petit à petit, perd les pédales, lorsque le patriarche, ancien résistant, ancien médecin qui s'est battu pour la légalisation de l'avortement et, tout naturellement, ardent défenseur des sans-papier, fait un mariage blanc pour aider une réfugiée moldave et sa fille. Ce scénario n'épargne personne et, en même temps, nous met dans la peau de chacun des personnages et nous fait comprendre leurs motivations quasiment de l'intérieur. Beau tour de force ! La mise en scène est fluide et ne demande guère d'autre commentaire. On pourra juste trouver que les transitions d'une scène à l'autre sont parfois un peu abruptes mais ce n'est jamais vraiment gênant. Quant à la direction d'acteur, elle est au top niveau, ce qui nous donne un Michel Aumont égal à lui-même, c'est-à-dire excellentissime, un Fabrice Luchini revenu à son meilleur niveau, une Valérie Benguigui excellente et même une Karin Viard bien meilleure que d'habitude et même excellente dans certaines scènes. On notera que, dans ce film qui n'est pas censé être une comédie, j'ai dû rire 10 fois plus que dans "l'arnacoeur" qui est censée en être une (10 fois 1, ça fait 10 !). Et on ne manquera pas de clamer que la musique de Béatrice Thiriet est à la fois très discrète et inoubliable par sa qualité. Un très, très bon film, je vous disais !

Ca commence comme un vaudeville très à la mode, avec la bonne famille et ses sujets drapés dans leur bonne conscience, leur condescendance et leur médiocrité. Luchini nous éclate, comme toujours, réutilisant la recette qui a toujours suscité l'admiration des plus grincheux... Le problème, c'est que l'on ne rit pas impunément devant le film d'Anne Le Ny, tant la seconde moitié de cette peinture au vitriol laisse place à un malaise inattendu, amené très habilement par les questionnements moraux et/ou personnels des personnages. Personne n'est épargné dans ce petit film bien plus intelligent qu'il n'y paraît : immigrés clandestins, nouveaux riches, adolescents révoltés par le système ou encore vieillards irresponsables... Chacun en prend pour son compte. Anne Le Ny retourne dans tous les sens les enjeux de son film, peinant parfois à trouver le ton juste, mais qu'importe ! Les Invités de mon Père est un film qui ne paye pas de mine mais qui se révèle au final passionnant et argumenté. Une très bonne comédie noire.

Très très bon moment avec des acteurs au top. C'est juste, c'est drôle (surtout une réplique de Lucchini qui m'a fait mourir de rire sur les blinis...). Allez-y, pour une fois, ça vaut le coup !

Ce n'était pas le film que je souhaitais voir mais à défaut, je me suis dit qu'un film français ne me ferait pas de mal.

Mais quelle déception! Le rythme du film est complètement inégal, le film est par moment vraiment mou malgré l'énergie de Luchini et certains dialogues sonnent terriblement faux. Les scènes s'enchainent mal et la fin du film est poussive.

Heureusement le duo Luchini/Viard fonctionne assez bien, on sent une réelle complicité entre les 2 acteurs français.

Bref, je pense qu'on a mieux en ce moment dans nos salles obscurs et même en film français!

Après un excellent premier film, Ceux qui restent, Anne Le Ny nous revient avec quelque chose de bien plus léger. Quoi que. Le film démarre en mode comédie légère pour passer sur un ton beaucoup plus grave. Beaucoup de thèmes sont abordés sans qu'aucun ne soit vraiment traité à fond. Mais on pardonnera presque cela au vue de dialogues assez savoureux et d'une distribution qui l'est tout autant, et pour tout dire au final, reste le principal intérêt du film. Fabrice Luchini et Karin Viard sont très bien dans le rôle du frère et de la sœur, lui sobre comme on l'aimerait le voir plus souvent, et elle toujours aussi juste et drôle. Michel Aumont dans le rôle du père est assez attendrissant et Valérie Benguigui pièce rapportée de la famille, assure bien dans cette famille où tout part en vrille. On passe un bon moment entre rire et gravité, mais cela aurait gagner à être plus acide, plus corrosif. Un peu moins bien donc, pour Anne Le Ny et ce deuxième film, elle semble être à mon goût plus à l'aise dans le drame pur que dans la comédie. Attendons le troisième pour voir si la tendance s'affirme.

J'ai vraiment apprécié ce film consistant. Le scénario, fondé sur le dilemme, pour des enfants, de laisser leur père, vieil homme amoureux, finir sa vie heureux en faisant des "folies" ou de le sauver de la perdition en éliminant l'élue de son cœur, sonne juste. Confrontés à cette situation, les enfants vont plonger dans l'histoire de leur relations familiales et de leurs construction identitaire, ceci entraîne pour la sœur une profonde remise en cause. Michel Aumont, Karine Viard sont au meilleur d'eux-mêmes, quand à Fabrice Luchini, il m'a épaté par son jeu beaucoup plus sobre qu'à l'accoutumée. Un grand bravo à Anne Le Ny pour cette réalisation de qualité. Une mention toute spéciale pour Veronika Novakpour sa composition de "poupée" moldave féroce. Je recommande ce film aux spectateurs intéressés par les belles histoires "psycho-sociales".

Trop rare pour ne pas se réjouir! Une comédie, française, pas vulgaire, pas racoleuse et qui ne s'essouffle pas après le premier quart d'heure. Le casting est parfait et les comédiens, sans exception, sont tous remarquables. Le scénario n'est pas réduit au sujet à la mode des sans-papiers, mais s'enrichit d'une réflexion sur les rapports père/enfants et frère/soeur qui donne à ce film, parfois avec gravité et toujours avec un humour léger, une profondeur inattendue.

Une comédie un peu balourde et surtout qui ne va pas assez loin. Les invités de mon père, fier de ses quelques gags apetissant délaisse totalement la mise en scène et la sous intrigue. Le film ressemble à un emboitage de scènes qui n’ont pas forcement de rapport direct. Les invités de mon père en restant légèrement divertissant manque de tonus et de justesse.

Lucien Paumelle (Michel Aumont, parfait) est veuf. Médecin à la retraite (il a 80 ans), passionné par l'humanitaire, il décide de joindre les actes à la conviction et d'accueillir dans son grand appartement loi de 48 du Quartier Latin des immigrés en mal de papiers. Son choix va se porter sur une Moldave et sa petite fille de 10 ans. Mais c'est avec appréhension que Babette (Karine Viard, magnifique) et son frère (Luchini, jouant la carte de la sobriété) apprennent que leur père vient de contracter mariage avec Tatiana. Effectivement, leurs craintes s'avèrent fondées quand il apparaît que la jeune femme (30 ans, grande et bien faite - mais avec une tête chevaline et maquillée à outrance) prend une importance dans la vie de celui-ci qui excède très largement le pseudo statut de partenaire d'un mariage blanc. Anne Le Ny mène ici avec brio (à souligner l'excellence des dialogues) ce qui semble être une version actualisée de "La femme et le pantin" ; cependant le couple fraternel veille au grain (santé et patrimoine paternels sont en danger) et se débarrasse - avec scrupules, mais aussi avec efficacité, de l'envahissante Slave - et la parenthèse désordonnée se referme sur un calme paysage breton pour le vieil homme au coeur convalescent (dans tous les sens du terme) après cette ultime passion si inappropriée.

Joli coup de Anne Le Ny qui nous offre une comédie sociale et familiale bien affutée. La longévité, la compétition des générations, la mondialisation et l'écroulement du bloc communiste offrent de quoi disserter et s'amuser pour pousser les personnages dans les limites d'une laideur malheurement tolérable. Aumont, Viard et Lucchini sont parfaits et forment un trio qui sonne juste.

Pour son 2ème long-métrage, Anne Le Ny applique la même recette qu'elle avait utilisé pour son 1er film, "Ceux qui restent" : parler avec une certaine légèreté de choses plus graves.
Ici, sous des airs de comédie, elle esquisse le sort douloureux réservé aux sans-papiers, en suivant les remous que provoque l'arrivée d'une Moldave et de sa fille dans une famille bourgeoise parisienne. S'en suit alors des situations à la fois drôles et émouvantes, avec une bonne dose de cynisme et de cruauté, sans jamais forcer le trait, ni tomber dans le moralisme bien-pensant. On ressent toutefois toute la complexité des tenants et aboutissants de l'intrigue, et on est emporté avec les personnages, par leurs déceptions, leurs changements et leurs doutes. Il faut dire que la réalisatrice, ancienne comédienne, a su choisir ses comédiens pour interpréter des personnages bien construits : un magistral Fabrice Luchini, une divine Karin Viard, frère et soeur, qui se tirent à la bourre à coups de dialogues bien sentis. Quand à Veronika Novak, elle interprète peut-être le rôle le plus difficile, le plus ambivalent : celui de Tatiana, sans-papier mère courage et prête à tout. Elle s'en sort avec brio. C'est un réel plalsir que d'être convié chez les Invités de Mon Père. Ce serait dommage que vous n'acceptiez pas l'invitation.

film qui est une bonne surprise avec des comediens au meilleur de leur immense talent.

Entre comédie et émotion, ce film à tout pour enchanter le spectateur. La qualité numéro une est bien entendu sa distribution parfaite, où tous les acteurs apportent une profondeur à leurs personnages, moyennant des répliques savoureuses, drôles, pertinentes et subtiles. Viennent ensuites des rebondissements inattendus. A noter aussi Valérie Benguigui qui campe ici un personnage assez rébarbatif ( tendance raciste ), et on est content de voir un peu d'audace dans un film français !