Très difficile de parler de ce film finlandais, description clinique de la perte de contrôle d'un père sur sa famille et son fils ainé en particulier, la psychologie des personnages est à des kilomètres des clichés habituels, la sécheresse de la mise en scène et la sobriété de l'interprétation donne une personnalité certaine au métrage mais les faibles enjeux dramatiques et la perte d’intérêt que l'on a pour les personnages finissent de nous distancer avec le film dans lequel on est pas assez impliqué pour prendre un réel plaisir cinématographique, dommage car cela aurait pu s'avérer prenant mais on décroche trop vite.
Une "comédie noire" selon l'affiche. Ouais... Ce film n'est pas une comédie, et sa tonalité est seulement grise. C'est une sorte de parabole au scénario improbable, jouée par des acteurs qui s'appliquent à rester impassibles en toutes circonstances. Seule, la ravissante Pihla Viirtala apporte un peu d'animation dans cet univers glacé. Nous avons vu mieux dans ce genre qu'affectionnent les cinéastes nordiques. Salmenperä n'est pas Kaurismäki, lequel aurait bien fait de ne pas produire cet indigeste "Parha Perhe". Le repas de famille est recopié de "Festen", Winterberg devrait réclamer des droits d'auteur. En plusieurs endroits du film, on ne se contente pas de frôler le ridicule, on plonge dedans : la caméra-espion, ou les jambes du pantalon qui flottent au vent, entre autres. Et ce doigt qui est censé tomber dans la trachée ! Comble de malheur, le sous-titrage, souvent blanc sur blanc, est par endroits illisible. Film réservé aux mordus du cinéma "bête et méchant".
C 'est vendu comme un film comique du genre humour à froid nordique. On est plutôt proche de la tragédie-comédie à l'italienne, à l'ancienne. L'ironie mordante ne sert qu'un propos assez profond sur le personnage principal qui fait le vide autour de lui inconsciemment, et qui devient un modèle refusé par son, fils, comme tout adolescent mais ici à juste titre, incarnant ce que la société moderne lègue culturellement aux futurs générations. Les acteurs sont assez parfaits, les évènements d'une extrême banalités dérapent avec un scénario crédible. Ceux qui n'ont que moyennement appréciés ont du guetter le potentiel de chaque "gag" et regretter que ce n'était pas du "comedy show", passant à côté de l'esprit du film vraiment honnête au sens noble du terme, et qui plus est parfaitement divertissant.
Si vous aussi allez y voir une "comédie noire", telle que le film nous fut vendu, vous repartirez bredouille! Il s'agit en vérité d’une triste histoire de famille dont toute l'intensité dramatique ne provient que de sa mise en scène dépouillée que l’on devine inspiré par Aki Kaurismaki et de sa photographie très froide. Cependant le scénario est aussi pauvre en émotions, du fait du jeu lui aussi très froid des acteurs, que de réalisme du fait du peu de crédibilité des quelques rebondissements. Le manque d’empathie vers les personnages ne peut que pousser le public à se désintéresser de leur sort et donc à faire tomber à plat l’aspect dramatique de l’œuvre.
Elle semble bien incongrue l'accroche marketing qui figure sur l'affiche de Tous les chats sont gris : "Une comédie très noire." D'accord pour la noirceur, mais pour la comédie, on repassera. C'est un film finlandais produit par le maître Kaurismäki, mais à l'univers guère comparable, à moins de considérer que tout ce qui vient des pays nordiques est obligatoirement teinté d'humour sombre. La réalisation glaciale d'Aleksi Salmenperä rend suffocante cette histoire d'un tyran domestique, père qui a élevé seul son fils et qui voit débarquer sa fille, qu'il ne connaît pas, à la mort de sa première femme. L'entente entre le frère et la soeur, dont la connivence est immédiate, provoque une jalousie violente chez leur géniteur, au point que celui-ci imagine des rapports incestueux. Le film est assez malin, d'ailleurs, pour ne montrer que peu de scènes entre les deux jeunes gens, laissant libre cours à notre imagination et se focalisant sur la névrose du père. La mise en scène, statique, et le découpage, monocorde, créent un climat plus étouffant que captivant et empêchent le film d'atteindre les sommets. Passons sur le dénouement, gentillet, qui est à contre-courant de la grise tonalité entretenue avec soin pendant près de 90 minutes.