Que d’éloges ai-je entendu quand le phénomène cinéma Bohemian Rhapsody est sorti en 2018… Suivi ensuite par quelques récompenses aux Oscars et autres cérémonies. Le groupe Queen fait partie de la légende de la musique. Malheureusement, Bohemian Rhapsody ne parvient pas à s’élever au même niveau que le groupe britannique. Encore moins à en faire une histoire quelque peu intéressante.
Outre les quelques soucis en cours de production (changement de réalisateur), Bohemian Rhapsody reste cohérent dans sa proposition : il ne se repose que sur la connaissance des chansons de Queen et le quelque peu de connaissance du public à son sujet. Ainsi, le film de Bryan Singer ne semble avoir aucun scénario ou histoire digne d’être racontée.
J’aime beaucoup la musique de Queen mais je suis loin de connaître leur répertoire sur le bout des doigts. Et à l’inverse du génial Yesterday qui ne jouait pas la carte facile des Beatles en proposant des chansons moins connues pour les auditeurs occasionnels comme moi, Bohemian Rhapsody joue à fond sur la facilité. Le film s’enchaîne comme un clip de deux heures où de banals extraits des plus grands morceaux de Queen défilent pour faire plaisir au public. On traverse un enchaînement de séquences où on nous montre le groupe composer leur plus grands hits sous prétexte ensuite de pouvoir les diffuser. Du beau fan-service !
Si pour moi l’histoire est inexistante, on n’y apprend pas grand chose non plus sur le groupe. Mis à part la scène émouvante de fin lors de l’union des membres auprès de Freddie Mercury, on ne voit que leurs disputes et leur pauvre petit ego malmené. Le casting est affligeant (Gwilym Lee dans la peau de Brian May en tête, complètement faux et risible tout du long !), tout comme la dépiction de Mercury. Grotesque, caricatural, poussée à l’extrême, la transformation de Rami Malek en leader du groupe fait passer le chanteur pour un imbécile et ne peut s’empêcher de s’aventurer vers des passages clichés obligés. Le rôle devait être écrit comme ça et j’imagine qu’il ne s’agissait pas de l’idée de Malek, ici convaincant malgré tout.
On passera les incohérences et les erreurs sur certaines anecdotes (même moi qui ne suis pas une encyclopédie sur Queen, j’ai pu remarquer les erreurs). Le concert final de Wembley est d’un ridicule… Bryan Singer ne s’est pas foulé, copié-collé du live filmé.
On parlait du casting, à part Ben Hardy en Roger Taylor, convaincant, jamais on ne croit le playback des instruments joués par les acteurs : encore une fois Gwilym Lee qui n’a visiblement jamais joué de guitare de sa vie, lève les yeux vers le public parce qu’il est subjugué par leur énergie et en oublie sa gratte. Le pire, c’est que tous ont l’air fiers de ce qu’ils font. Reste tout de même Rami Malek qui sauve les meubles mais qui ne peut pas faire grand chose avec la platitude de ce film sans intérêt et ambition.
Bohemian Rhapsody ressemble à un gros film de catégorie B avec un peu de moyens, à l’image vraiment kitsch et au mauvais goût assumé. Un néant de confection, sans aspiration, sans aucun intérêt, au scénario inexistant et au portrait mou et caricatural.