Nouvelle incursion dans le cinéma de Georges Sherman, avec évidemment un western, pas forcément très heureux !
Encore une fois on retrouve les qualités du cinéaste. De beaux décors que Sherman filme avec un plaisir certain, une photographie couleur d’un bel effet, et des moyens visiblement assez conséquents qui permettent quelques scènes à spectacle, malheureusement trop rares et pas forcément toujours bien exploitées (notamment vers la fin).
Néanmoins, si on se retrouve avec des qualités certaines sur la forme, comme trop souvent chez le réalisateur le fond n’est pas au point. Le scénario est mou, la narration des plus chaotiques, les moyens financiers ne sont pas au service du film paraissant mal maitrisés par son réalisateur, et alors même qu’on aurait pu avoir de la tension très présente on ne ressent rien devant un film qui sent d’une scène à l’autre l’artificialité, le simplisme, et la réduction à peau de chagrin d’une histoire pourtant prometteuse, basée sur des faits réels et au caractère pro-indien qui aurait pu vraiment la typer. Mais non, rien de tout cela !
Et soyons honnête, l’interprétation calamiteuse n’est pas pour rien dans l’échec de crédibilité de plusieurs scènes. Kent Smith est vraiment très mauvais ici, jouant sans charisme, de façon presque balourde le chef indien, Henry Brandon en faisant des caisses dans son rôle, et Dana Andrews se trimballant vraiment trop mollement, même si finalement c’est celui qui démérite le moins. Linda Cristal apparait si peu qu’elle fait presque de la figuration ! A leur décharge les personnages sont très mal dégrossis alors même que Quanah Parker, personnage véridique, aurait pu être l’atout du film !
Je conclurai quand même en faisant un mot sur la bande son, qui n’a malheureusement rien d’épique ou de lyrique, mais qui est emmené par une chanson, et il faut être franc c’est un choix qui est très rarement judicieux au cinéma.
En sommes un western de qualité faible, qui ne vaut que pour quelques paysages très beaux et quelques moments forts à coup de gros moyens financiers. Le résultat laisse tout de même sérieusement à désirer tant on sent en arrivant à l’épilogue qu’on n’a pas vu grand-chose de bien enthousiasmant. 1.5