« Slow West » est un bon western récompensé en janvier dernier par le « Grand Prix du Festival de Sundance » dans la catégorie « World Cinema Dramatic».A raison ? Dirigé par John MacLean (également auteur de l’histoire qu’il met en scène), le long-métrage oscille entre un hommage aux grands classiques du genre et une légère caricature teintée d’un humour noir subtil. Pertinent dans l’exploitation de son sujet, le réalisateur écossais parvient à nous tenir éveillé durant la petite heure trente de film et à nous faire passer un bon moment divertissant.
L’intrigue tient en quelques lignes, c’est vrai. Bien qu’un peu réductrice, elle parvient à laisser la place à des personnages denses mais malheureusement interprétés avec demi-mesure.
C’est avec un plaisir non feint que l’on retrouve un Michael Fassbender au top de sa forme... mais pas au top de son jeu. Bientôt à l’affiche d’ « Assassin’s Creed » et actuellement dans « MacBeth » de Justin Kurzel, l’Allemand met sa capacité d’interprétation en sourdine et c’est bien dommage. Son personnage avait pourtant un potentiel intéressant mais peine à exister véritablement, la faute aux scénaristes sans doute.
Le jeune acteur australien Kodi Smit-McPhee (âgé de 19 ans), tient le rôle phare du film mais ne brille pas de mille feux. Bien qu’investi dans sa mission, on sent son personnage un peu trop faiblard et incapable de se sortir seul de situations étriquées. Du coup, l’acteur agit de la même manière et on s’interroge sur le niveau de son jeu : est-il lui aussi en retenue ou est-il raccord avec le caractère de son personnage ? Seul son avenir professionnel nous le dira.
Dans la liste des seconds couteaux, on trouve entre autres : Ben Mendelsohn, Rory McCann (Sandor Clegane dans « Game of Thrones ») Caren Pistorius (la dulcinée de Jay) ou encore Kalani Queypo
La réalisation est critiquable, le jeu décevant mais on doit malgré tout reconnaître que le film soulève quelques réflexions intelligentes sur la conquête de l’Ouest. A plusieurs reprises, on évoque l’accaparement des terres indiennes, la destruction des villages autochtones, d’une culture ancestrale pour une évangélisation européenne, un rêve américain qui tourne au cauchemar… Autant de thèmes qui rappellent que l’Histoire n’a pas toujours été tendre avec les peuples d’indigènes.
Enfin, ce qui est sans doute le plus bluffant dans ce film, c’est que l’on s’attend à ce qu’il ait été tourné en plein cœur des terres arables des USA mais pas du tout ! L’entièreté du long-métrage a été enregistrée en Ecosse et… en Nouvelle-Zélande et il faut bien admettre que la farce est vraiment réussie, on s’y croirait !
Avec son esthétisme soigné, ses images colorées et son univers western actualisé, « Slow West » vaut tout de même le détour par votre salle ciné. Très court, il ne risque pas de lasser les spectateurs frileux et ravira sans aucun doute les amateurs du genre « spaghetti »… sans pour autant marquer les esprits…C’est dit !