Vu et avis le 20180709
J ai eu un tout petit peu de mal à apprécier le début du film, plus il avançait, plus je l ai apprécié. Pour moi un film apodictique.
En général je vois les films en me fichant de l intention du réalisateur, des indices donnés par le titre, j essaie de prendre les films pour ce qu ils me montrent et ce que j en comprend, les autres avis je les prend parfois en compte après avoir vu un film. J ai donc vu ce film sans avoir prêté attention au titre, sans y penser pour me guider dans son interprétation. Le titre me semble très bien, seulement je crois que le film va bien plus loin que la lecture selon l axe de perception donné par le titre. Mais l avantage est que je peux plus librement parler de cet axe puisqu il est dévoilé et que j essaie très fort dans mes avis de ne dire que ce qui ne peut être compris qu en ayant vu le film dont je parle.
Donc ce film parle de désobéissance et de liberté de choix. J ai vu de très nombreux films sur la pression sociale, religieuse, politique et sur la difficulté de s en extraire. Il y a beaucoup de films sur les dettes de sang, les dettes d honneurs, les familles qui pourchassent à travers le monde et les années l un de ses membres, chasse qui ne peut se terminer que par la mort de la proie ou du chasseur, alors qu au fond, à la base, elles n auraient aucune raison de se tuer mutuellement si ce n est cette obligation de l honneur.
Dans désobéissance, le discours de dovid lors de la cérémonie est très largement minoritaire dans les représentations cinématographiques que j ai eu l occasion de voir (la plupart des réalisateurs préfèrent montrer un autre choix afin de plus facilement faire passer leur point de vue). Ce discours est probablement très courageux même si, n ayant pas de conviction religieuse, je n en perçois pas bien cet aspect (par contre je sais bien qu il y a aussi la question de la carrière de dovid même s il est très peu souligné que cela fait partie de l enjeu - et je remercie le film d avoir eu l intelligence de ne pas insister plus dessus car il me semble que cela se comprend suffisamment ainsi).
C est alors que le film m a vraiment étonné par ce qui se passe lors du départ « en paix » de Ronit. A un moment dans le film, esti dit ce qu elle souhaite, pas uniquement pour elle mais aussi pour ses proches. Le discours de dovid est à prendre à la mesure aussi de l attente d esti, et c est la que le film touche pour moi a l exceptionnel, par ce qui se passe au moment du départ « en paix » de ronit, la situation entre les trois a trouvé une nouvelle force qui pourra leur permettre de changer leur vie à tous les trois.
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Le sujet est suffisamment riche, bien traité pour que dans le film, on trouve d autres aspects. Il y a la question de Rav. C est un aspect quasi jamais traité dans les films, comment concilier ses convictions, ses dires, avec les actes réalisés en ayant pris en compte ces convictions. Je le redis autrement car cela m a l air important. Un homme a des convictions, en applications de ces convictions, il fait un choix qui peut sembler en contradiction avec ces mêmes convictions, comment un homme concilie t-il ces convictions et ces conséquences de ses convictions. On voit en la circonstance que c est un peu « après moi le déluge », ou je ne suis plus confronté à la question (ronit est partie probablement très jeune de chez elle), la question n existe plus. Pourtant si, elle existe bien puisqu il a rédigé un testament qui le prend en compte, il côtoyait tous les jours des gens qui savaient tout ou partie de ce qui s était passé (dovid et esti, l oncle et la tante, d autres membres de la communauté).
On ne peut que deviner un peu comment rav a vécu cela. On voit bien en revanche que l oncle et dovid ont donné raison à rav, pour la tante je pense que c est moins net il faudrait revoir le film, il n est pas certain de savoir s’ils ont essayé de comprendre ronit, ce qu ils ont su. En tout cas, le film se passe probablement après une vingtaine d années d absence, d éloignement, ils y ont sûrement pensé au cours de ces 20 ans. Et la question du pardon, et la question de la liberté de choix (on revient au titre), et celle de la redemption, et celle même simplement du doute - douter de ce qu on croit savoir, ... toutes ces choses sont souvent passées sous silence, dans ce film peut être un tout petit moins que dans d autres.
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Reprise de l avis le 20180710
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Le cas du couple sur le terrain Sfr sport est intéressant. On le voit à l école lorsque esti va voir sa directrice. Dovid dit les avoir rencontré. Lorsque dovid voit son conseil de rabbins, au vu de la discussion, on peut penser que le couple a rencontré le conseil. L enfer est pavé de bonnes intentions, où commence la médisance, le harcèlement, ou s arrête la protection, pourquoi ont ils posé cette question sur le terrain de tennis si c’est pour ne pas croire en la réponse obtenue.
D un point de vue graphique. La toute première image est rav de dos qui commence à parler et après quelques mots se tourne, puis la caméra s éloigné et l on voit l ensemble du lieu. Déjà la toute première image de dos, je doute qu elle ait été effectivement tournée dans le lieu où elle a été supposée prise. Il me semble que l arrière plan ne peux pas correspondre à ce qu on voit (une fois que la caméra a fini son tour) dans la vue d ensemble. En tout cas, ce plan m a paru trop artificiel. D une façon générale, le film m a semblé un peu trop artificiel, le discourt de rav du début qui est repris par dovid plus tard, ce que dit ronit sur la femme de dovid avant de la rencontrer, l urgence qu elle a de s occuper de la maison, ...
Je pense que je film est très bien informé. Les perruques féminines juives est quelque chose de rarement souligné a ma connaissance. En revanche, je ne sais pas à quoi correspond ces bougeoir, ceux à 7 branches sont connus, mais ceux qu esti prend sont sûrement une référence culturelle très précise que je n ai pas. En tout cas, cela ne dérange pas du tout la compréhension du film.