Antérieur à "Mr Smith au sénat", moins connu aussi, "L'extravagant Mr Deeds", jouant sur les mêmes codes que son illustre cadet, est à mon sens supérieur..., par la grâce d'un Gary Cooper, jouant ici un rôle à contre-emploi, et cependant sublime dans la peau d'un vrai faux naïf se jouant de la meute de la bonne société newyorkaise. Dans ce caractère plus trempé, plus aguerri, Cooper surpasse l'interprétation parfois lourde de James Stewart. La présence de Jean Arthur lui est aussi bénéfique. Et que dire de la pleiade de seconds rôles, tous plus exceptionnels les uns que les autres. Capra est survolté, porté par son sujet comme jamais, traversé de fulgurances, comme cette scène magique de l'écho dans la maison. Cabotin, joueur, malin, parfois sombre, Cooper fait étalage de toute la palette de son talent et fait de Mr Deeds une légende du cinéma américain d'avant-guerre. Brillant, intelligent, comique à souhait, léger comme une bulle de savon, cet "Extravagant Mr Deeds", fait partie du panthéon des grands films de l'histoire du cinéma.