Aussi surprenant que cela paraisse, il ne s’agit pas d’un (mauvais) téléfilm mais du récit ambitieux d’un épisode particulièrement dramatique, puisque la prise d’otages de Djibouti concernait exclusivement des enfants. Comment le réalisateur a-t-il pu imaginer un instant que ce travail bâclé, digne d’un spectacle de patronage, pouvait sérieusement évoquer une situation aussi grave et la faire ressentir au spectateur ? On baigne à tout instant dans le ridicule, à commencer par la troupe dépenaillée de prétendus tireurs d’élite de la Gendarmerie, condensé de la célèbre brigade de Saint Tropez et des Charlots à Djibouti. S’y ajoute l’illustration bouffonne d’une unité de parachutistes de la Légion, associant pêle-mêle sujets gringalets et ventripotents, mais comptant cependant une grande gueule, vite remise à sa place par l’un des héros. Leurs uniformes indéfinissables et leur manière de porter le célèbre béret vert à la façon de l’abbé Pierre démontrent que Fred GRIVOIS n’en a jamais vu un seul, ne serait-ce qu’en photo. Dans ce registre enfin, la palme revient indéniablement à Vincent PEREZ qui campe un général improbable, aux cheveux dans le cou et des pattes jusqu’aux oreilles, affublé d’un uniforme introuvable même chez un costumier en faillite, mais ne se séparant jamais de son cigare, probable évocation de George C. SCOTT en général PATTON (les bottes du cavalier en mois, question de budget probablement). Les acteurs sont lamentables, à l’exception de Olga KURYLENKO qui s’efforce de donner un peu de consistance à son personnage d’institutrice, mais dont la prestation pourrait bien – hélas -ne lui valoir aucune nomination, tant le film est grotesque. Citons enfin Josiane BALASKO en haut fonctionnaire de …( ?) dont on aurait pu mieux utiliser le talent comique. Quant aux commentaires illustrant la fin du film, plutôt que de les infliger à l’infortuné spectateur, prière de les adresser au Président de la République de l’époque, puisqu’il est encore en vie.