Super documentaire de Sonia Kronlund, qui décrit un personnage atypique, elle réussit à amener de l’humour dans l’histoire de ces femmes victimes de ce manipulateur. Bravo à la réalisatrice !
Il s’appelle Alexandre, Ricardo ou Daniel, il se dit argentin ou brésilien, vit avec 4 femmes différentes (en même temps et dans différents pays), tout en prenant soin d’adapter un récit avec chacune d’elles. Qui est cet homme aux mille visages ?
A travers ce documentaire, la réalisatrice Sonia Kronlund est partie sur les traces d’un “serial-lover” qui aura berné des femmes aux quatre coins du globe. Au départ, tout commence par un podcast pour l’émission “Les Pieds sur terre” sur France Culture, puis, comprenant rapidement qu’il y avait matière à en faire un film, elle décide d’enquêter et de réaliser un docu-fiction (où les principales protagonistes seraient incarnées par des comédiennes, afin de les protéger). Enfin, en parallèle du tournage, elle en a écrit un livre (éponyme) édité chez Grasset début 2024.
Après avoir dressé le portrait de Salim Shaheen (Nothingwood - 2017), que l’on pourrait comparer à une version afghane d’Ed Wood, la réalisatrice nous embarque avec elle à la découverte d’un incroyable mythomane qui n’aura eu de cesse de mentir à celles qui l’aimaient. Alexandre, Ricardo, Daniel ou encore Richard, on finit par ne plus savoir quelle est sa véritable identité et pour cause, d’une histoire à l’autre, il s’invente à chaque fois une toute autre vie en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas. Policier, chirurgien thoracique, ingénieur dans les télécoms ou dans l’automobile, voire même urgentiste étant intervenu lors des attentats de 2015 au Bataclan, rien ne l’arrête. Qu’il soit argentin, brésilien ou portugais, que sa mère soit décédée des suites d’un coma, ses parents morts dans un crash d’hélicoptère ou son père décédé dans un accident de voiture, il n’est jamais avare lorsqu’il s’agit d’échafauder différentes histoires et de s’inventer des amis imaginaires (Jean-Yves et Bill en font partis). Il semble être une source inépuisable de mensonges, prenant un soin infini à parfaire ses doubles-vies, en allant jusqu’à produire de faux relevés bancaires pour mieux brouiller les pistes.
L'Homme aux mille visages (2024) est une succession de love-story aussi rocambolesques que navrantes, celle d’un affabulateur qui aura éhontément abusé de la crédulité des femmes qui l’aimaient. On jubile de découverte en découverte, d’autant plus que Sonia Kronlund nous réserve bon nombre de surprises…
Pas de côté dans le travail documentaire, le film cherche moins à capturer le sensationnel qu'à raccrocher la fiction à la réalité. Le montage joueur transmue la mythomanie, de l'anomalie chimérique en une singularité bien réelle.
On passe un bon moment avec ces victimes sympathiques, somme toute intelligentes, bien insérées, bien dans leur vie, qui se sont faites embobiner par un mythomane, sympathique aussi, lequel s’est inventé pour elles avec forces détails et éléments de conviction, une vie que malheureusement pour lui il n’a pas. Il n’est pas dit que le spectateur tombe dans la compassion (des victimes) ni dans l’accusation (du coupable). Tout ça est présenté de manière lisse, factuelle. A dessein peut-être ? A chacun de mener son analyse des faits. Bon, l’homme aux mille visages (pas tant que ça quand même, toute une vie n’y suffirait pas), qu’après le passage en revue des chausse-trappes juridiques sur le droit à l’image versus le devoir du lanceur d’alerte, on finira finalement par rencontrer à visage découvert (audace ou prise de risque de la réalisatrice après qu’elle fasse elle-même appel à un subterfuge) aura ainsi eu son quart d’heure de gloire. Mon petit doigt me dit que ce n’est pas pour lui déplaire. C’est pathologique tout ça.
Une histoire à peine croyable sur un imposteur aux mille visages qui aura mené plusieurs vies avec plusieurs femmes simultanément.
Un documentaire dont l'espièglerie et la liberté de ton sont les plus grandes forces mais dont plusieurs aspects se révèlent au final assez problématiques :
- un message en début de film nous prévient que certaines femmes n'ont pas souhaité apparaître à l'écran mais que des comédiennes mettront en voix leurs témoignages. Le problème est qu'ensuite, le spectateur ne sait jamais si les personnages qu'il voit à l'écran sont joués ou réels.
- le documentaire ne sait pas vraiment de quoi faire son sujet : la personnalité nécessairement très complexe de cet homme ou les conséquences de ses actes sur les vies de ces femmes trahies ? Les deux sont au final beaucoup trop survolés malheureusement. Nous ne saurons donc pas grand chose ni des traumatismes des victimes ni de la personnalité et du profil psychologique de ce mythomane.
- une réalisatrice qui se met trop en avant. En plus d'assurer la voix off, Sonia Kronlund se met sans arrêt en scène à l'image, sans que l'on comprenne vraiment pourquoi, et cite au début du film ses expériences personnelles liées au sentiment de trahison pour justifier la genèse de ce projet. Tout ceci a pour effet de finir par se demander si ce n'est pas sur elle qu'elle souhaitait faire un documentaire...
- La dernière partie du documentaire met assez mal à l'aise. Ce "dîner de con" auquel l'homme aux 1000 visages est convié, à son insu, est gênant en tous points car non seulement il ne débouche pas sur une confrontation durant laquelle il pourrait lui être demandé de s'expliquer, mais il donne l'impression qu'il n'obéit qu'au seul fantasme de la réalisatrice de s'approcher de près de la "bête". Un homme qui, de toute évidence, doit souffrir d'une véritable pathologie psy mais qui, tel un monstre de foire, se retrouve moqué, sans autre motivation qu'une petite vengeance, qui se voudrait consolatrice pour les victimes, mais qui au final, se révèle assez puérile.
Savoureux documentaire . L'histoire est intrigante et hallucinante à souhait. Le ton libérateur et espiègle. C'est une quête parfois maladroite et pas toujours aboutie, le plus déstabilisant est de ne jamais savoir si la personne qui témoigne est bien la vraie. Car certains témoignages sont , à la demande des protagonistes , interprétés par des acteurs. C'est gênant quand même et de la transparence tout au long du doc serait appréciable. Maison. Se laisse vite aller par le ton rocambolesque du film. Et la fin est vraiment savoureuse A découvrir en écoutant au préalable et pour mieux tout comprendre l'épisode de l'l'émission "les pieds sur terre" sur France Culture "l'homme aux mille. Usages"
Documentaire original sur un serial lover ou l'histoire d'un homme à femmes aux multiples vies maritales dans différents pays. La journaliste rencontre les femmes victimes du Don Juan et remonte la piste pour retrouver le paumé sentimental. Agréable, drôle, léger mais finalement triste.
Un homme jongle avec plusieurs histoires , plusieurs femmes et plusieurs pays pour au fond vivre une vie qui ne sera jamais la sienne. Sonia Kronlund, également écrivaine et animatrice sur France Inter, réalise un documentaire captivant sur un roi de la mythomanie. Elle ne pose pas un regard de journaliste ou de juge sur ce spécimen , il n’a tué personne mais a apporté beaucoup de souffrance et quand elle se confronte à lui on a un peu l’impression de revoir l’agent Sterling en face d’Hannibal Lecter.
La réalisatrice ayant elle-même été victime dans sa jeunesse d'amoureux menteurs, elle tente de mieux se comprendre en suivant les traces d'un jeune homme brésilien, escroc aux sentiments, arnaqueur d'une de ses amies et de bien d'autres femmes.
Description d'un cas de mythomanie associé à la malhonnêteté et la manipulation, il montre comment le sentiment amoureux peut conduire à baisser la garde en favorisant la crédulité.
La cinéaste choisit de ne pas susciter l'avis d'un psychiatre ou d'un psychologue, c'est ( selon moi) dommageable.
Elle affirme aussi que toutes les victimes ont une personnalité différente et en déduit que tout le monde peut être victime de ce type de prédateur. Est-ce bien certain ?
C'est passionnant et réussi, même si le développement de la partie traitant de l'aspect psychologique des victimes aurait pu ( dû) être développé ( ne serait-ce que pour faire œuvre de prévention au delà de la dénonciation).
Les hommes sont des menteurs et mènent plusieurs vies de front, dupant la confiance de leurs conjointes. L’un d’eux, Ricardo a menti à ses compagnes qui ont fini par tout découvrir. Ce film retrace la quête de cet homme. C’est haletant, drôle, touchant.
Ce film documentaire nous raconte le rêve romantique qui peut aveugler et inspirer un joli menteur. Sans chercher à tout expliquer, et avec des pointes d’humour bienvenues. Grisant !
Un homme rencontre des femmes au profil très différent, dans plusieurs pays, les dupent en menant des vies parallèles.
Personnage fascinant et incroyable. Basé sur le mensonge et la naïveté des femmes.
Le sentiment amoureux fragilise et fait manquer de discernement. C'est stupéfiant et hallucinant !
La fin du film est drôle. Tournage débuté en 2018, qui fait suite au contact d'une femme pour l'émission "Les pieds sur terre" sur France Culture de Sonia Kronlund. A voir absolument !
Documentariste et femme de radio, Sonia Kronlund, réalisatrice de "Nothingwood", un film consacré à Salim Shaheen, un acteur-réalisateur-producteur d’Afghanistan particulièrement prolifique, et animatrice/productrice de l’émission « Les pieds sur terre » de France Culture, a entendu parler d’un homme qui est arrivé à vivre simultanément un grand nombre de vies parallèles avec de nombreuses femmes différentes et elle a décidé de lui consacrer un film. Refusant de parler d’enquête journalistique, elle parle plutôt d’une tentative personnelle et engagée de restituer le plus fidèlement possible des faits qui se sont étalés pendant 5 ans. En fait, on comprend vite quelle motivation l’a poussée à se lancer dans cette entreprise : le fait que les hommes qu’elle a aimés lorsqu’elle avait une vingtaine d’années étaient tous des menteurs ou des manipulateurs et elle voulait arriver à savoir, en interrogeant 6 de ses victimes, ce que les femmes trompées par cet « homme aux mille visages » et elle-même pouvaient avoir en commun. En fait, le point commun qu’on décèle petit à petit est finalement très simple à comprendre : toutes ces femmes étaient amoureuses, et ce sentiment, voire cette passion, avait réussi à leur faire perdre leur sens critique. La suite sur https://www.critique-film.fr/test-dvd-lhomme-aux-mille-visages/