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Charlotte28
90 abonnés
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3,0
Publiée le 2 avril 2024
Nouvelle variation autour du mythe faustien, ce drame de l'avidité de réussite et d'amour démarre plaisamment avec cette narration en analepse auprès des clients d'un hôtel retiré auxquels les spectateurs sont invités à s'identifier. Dynamique, le récit bénéficie de la justesse de l'analyse psychologique, d'une représentation intelligente du diable et du mélange générique entre fantastique et cheminement intérieur. Cependant certains dialogues, certaines interprétations, certains effets de mise en scène marquent l'âge de cette réalisation tandis que le scénario classique opte pour un biais original voire déconcertant en sa dernière partie. Globalement agréable par son cynisme et sa fausse légèreté.
Ce film tourné sous l'occupation allemande a une grande valeur artistique et historique. Le film produit et tourné en France à la demande du régime nazi devait mettre en scène la médiocrité et la petitesse des français. C'était du moins l'objectif de Goebbels semble-t-il. Le film réussit un tour de force en passant un message sur la tentation de la collaboration sans jamais évoquer l'allemagne ou l'occupation. Ça été aussi le cas du film LE CORBEAU tourné a la meme époque. Aujourd'hui encore il paraît surprenant que les nazis aient laissé faire. 2 films conçus pour mépriser tout un peuole de vaincus mais qui délivraient le message opposé. Sinon artistiquement, le film accuse le poids des années, puisqu'il affiche 80 ans au compteur. Les décors sont expressionnistes. La mise en scène est fluide mais ampoulée par des effets qui se résument souvent à des ombres projetées. Le jeu des acteurs est horriblement daté et appuyé, même pour Pierre Frenais, immense star des années 40.
Intéressant de découvrir une œuvre de la Continental, au graphisme fantastique qui rappelle les grandes heures de la création berlinoise des années 20. Issu d'un texte de G. de Nerval, ce conte nous plonge dans une ambiance étrange quoiqu'un peu surannée. Vaut le coup pour Pierre Fresnay et quelques scènes très sculptées au niveau éclairage quasi théâtral. La mayonnaise tarde cependant à monter, pour donner de la hauteur et de l'ampleur à une histoire de tentation banale, incarné par une réincarnation du diable en 43! Si une deuxième lecture était voulue par Tourneur, elle restât bien pale, pour ne pas subir les foudres de la censure. TV - mars 22
Ce film tient en haleine ! Bien joué, j'ai beaucoup aimé ! La fin en revanche est trop bâclée, précipitée. Dommage. J'aurais aussi aimé voir plus la ville, l'époque du tournage, la bohème. Tout est très centré sur le malheureux ayant fait un pacte pour devenir un prestigieux peintre. Bien filmé, ça reste charmant ! 3,8/5
Maurice Tourneur revisite Faust et pousse Pierre Fresnay à faire pacte avec le diable. Le film intrigue vraiment au début, se maintient durant le long flashback mais fini par vaciller à l’approche de sa conclusion. J’ai en effet trouvé les 15 dernières minutes mal torchées malgré d’intéressants effets de mise en scène rappelant l’impressionnisme allemand.
Produit sous l'Occupation, Jacques Tourneur revisite le mythe de Faust avec ce conte fantastique à l'atmosphère oppressante, servi par une mise en scène sublime (avec notamment les jeux d’ombres et lumières), et une interprétation impeccable .
De quoi être dubitatif ! Ce film à quoi pour lui ? Une incontestable maîtrise du cadrage et de la photographie, un Pierre Frenay qui crève l'écran, une Josseline Gaël bien agréable… Mais le scénario ? On a comme une impression de brouillon où les bons moments voisinent avec le bâclé. Le récit est débité sur l'air de "J'en veux, j'en veux pas, j'en veux, j'en veux plus… avec un diable agaçant et aussi inquiétant qu'un courant d'air, il trouve vite ses limites et finit par sombrer dans le grand n'importe quoi avec un dernier quart d'heure complètement raté. A noter la très courte apparition de Noël Roquevert (très mauvais en cuisto italien) et celle complètement incongrue de Pierre Larque
Pour se plonger complètement dans ce film, il va vous falloir une bonne foi chrétienne, ou une grande ouverture d'esprit quant à la mythologie chrétienne. Je n'ai ni l'un ni l'autre. Je n'ai donc pas pu m'imprégner complètement. Il en ressort donc une vision un peu mitigée entre une réalisation soignée, des acteurs très biens, un montage avec de tout petits effets spéciaux parfait MAIS un scénario qui demande cette foi chrétienne. A voir par les amateurs de thriller fantastico religieux et de vieux films
Si il fait fort impression dans sa séquences d'ouverture, avec un jeu de mise en scène qui use du hors-champs et de l'espace pour faire naitre une tension au sein du collectif, "La Main du diable" déçoit dès lors que le récit du héros (Pierre Fresnay exceptionnel) commence.
Le long-métrage ne parvient pas à créer d'enjeu tangible, car il vend une partie de son mystère de par son dispositif narratif, et ne semble jamais réellement quitter le stade de l'exposition. S'en suit une série de révélations didactiques et inconséquentes qui mènent à un final expédié.
Mais, au delà de la structure au demeurant problématique, les recherches formelles de Maurice Tourneur proposent des trouvailles visuelles hétéroclites mais néanmoins stimulantes, qui, si elles peinent à être pleinement exploitées – la faute à une mise en scène parfois paresseuse -, rendent efficacement compte des angoisses de Roland Brissot.
"La Main du diable" se suit sans déplaisir, mais ne parvient jamais à mettre en relation des axes individuellement passionnant, la faute à une construction désavantageuse et à des intentions formelles réjouissantes mais trop peu maitrisées.
Un peintre sans grand talent passe un pacte avec le diable pour devenir un peintre de renom riche. Il doit acheter sa main qu’il doit conserver dans un coffret, au bout d’un an, il doit la vendre ou son âme sera damnée.
Tous les ingrédients du fantastique sont là pour avoir un chef d’œuvre mais Maurice Tourneur ne creuse pas en profondeur son œuvre et signe un film pas très convaincant qui manque de suspens et de suggestion.
Une histoire intéressante mais qui malheureusement ne tient pas la route. Le souffle retombe assez vite, et on fini par trouver le temps long. Paradoxal pour un film d'1h20.
Le fils est plus célèbre que le père et pourtant qu’il est bon ce film du papa de Jacques Tourneur (parmi ses derniers) ! L’histoire, c’est celle d’une malédiction qui se transmet de main en main. Un gars criblé de dettes achète une antiquité qui lui promet fortune et réussite. Mais il ne doit absolument pas mourir en étant propriétaire de cet objet ou il est promis à l’enfer. Le hic, c’est que c’est pas lui qui fixe le prix de vente. Excellente surprise que ce petit thriller fantastique. L’interprétation est parfaite et le scénario est proprement diabolique ! Comme dans cette fabuleuse scène d’ouverture, on se laisse happer par le rythme haletant du film et par les enjeux qui se découvrent peu à peu. Cerises sur le gâteau, la photo est sublime et le film emprunte tout plein de techniques différentes allant jusqu’aux ombres chinoises. Un must !
Un joyau du cinéma français des années 40 d’autant que son contenu fantastique est une rareté, doublée d’une réussite. L’histoire qui a pour origine Gerard de Nerval est passionnante et comme elle est formidablement racontée et jouée par les acteurs incomparables de cette époque, c’est un pur plaisir. C’est même extraordinaire de constater combien on est captivé par un tel récit pourtant mal structuré, empreint d’illogisme et parfois même de manque d’attention dans les détails. Le talent de Pierre Fresnay n’y étant pas pour rien. Il est souvent odieux, souvent perdu, parfois désespéré mais de plus en plus attachant avec les minutes qui passent. En face, de lui Palau sous l’apparence d’un petit homme rondouillard paraissant bien inoffensif finit par nous terroriser par son insistance, sa mauvaise foi, ses tricheries et son mystère. Les décors, la mise en scène et la direction des acteurs sont parfaits dans ce contexte étrange. J’y vois même par moment un cousinage plus intellectuel avec les films noirs de Los Angeles. Il y a le destin avec cette impression d’impossibilité de s’en dépêtrer, une femme fatale tantôt odieuse tantôt charmante, la nuit permanente et personne pour aider le personnage principal.
Après une belle entrée en matière où Maurice Tourneur parvient avec un certain sens de l'espace à créer une ambiance anxiogène et à rendre compte de la peur de son personnage principal, interprété par un excellent Pierre Fresnay, le film déroule lamentablement un long flashback explicatif. Malgré quelques idées visuelles séduisantes, "La main du diable" dévoile progressivement tous ses mystères pour aboutir à une conclusion prévisible et ratée. Sous ses allures quelques peu désinvoltes, le film se prend finalement très au sérieux, jusque dans sa visée dénonciatrice (il est sorti en 1943) via le fantastique, implacable mais pas très fine. En somme, une vraie déception.
Roland Brissot, peintre minable, rencontre un étrange restaurateur qui lui fait une offre troublante : en échange d'un sou, Roland peut acquérir un mystérieux talisman (une main dans un coffret) qui lui apportera la gloire, l'amour et la fortune. Ce qu'il ignore c'est qu'il devra vendre cette main un an après l'avoir acheté, sans quoi le Diable viendra lui réclamer son âme... Assez rare dans le cinéma français, le genre fantastique a pourtant connu de belles saillies. Ici, c'est Maurice Tourneur (père de Jacques) qui orchestre ce récit avec un sens de la mise en scène sacrément travaillé, jouant sur les ombres pour mieux dépeindre le trouble de son personnage, incarné par un Pierre Fresnay décidément excellent. Si le récit finit par perdre de sa force dans sa toute dernière partie, on se régale de se plonger dans ce film à l'ambiance délicieusement inquiétante où le Malin prend la forme de l'irrésistible Palau pour un film dont la découverte est à conseiller par une nuit sans lune.