Derniers Avis : Domino - Page 30

Etant donné le passif de Tony Scott (que du gros foirage, même avec des sujets servis sur un plateau en argent et des castings monstrueux), et malgré une bande-annonce alléchante, on pouvait s'attendre à une nouvelle déconvenue. Bonne nouvelle : une fois n'est pas coutume, le mauvais goût du bonhomme et sa vilaine tendance à filmer les longs-métrages comme des spots pour MTV ne font pas tomber ce Domino. Scott peut remercier Richard Kelly pour son script drôle et riche en scènes jouissives (il louche pas mal sur la copie de son camarade Tarantino, un certain nombre de points communs avec True romance et Tueurs nés sautent aux yeux), ainsi que ses comédiens, en premier lieu Keira Knightley, collant parfaitement au rôle (c'était pas gagné, pourtant) et tenant la dragée haute à un Mickey Rourke qui confirme son retour en force depuis quelques films, et des seconds rôles parfaitement castés, des plus célèbres aux anonymes (de la bonne sale gueule comme s'il en pleuvait). Même les deux clampins tout droit sortis de leur série pour adolescentes livrent une prestation savoureuse. Tout ce beau monde, servi par des dialogues fendards, parvient à faire oublier les tics habituels de réalisation du cinéaste (montage épileptique, caméra atteinte de la danse de Saint-Guy, image surfiltrée) et on passe un bon moment avec cette série B luxueuse qui s'assume - la virulence du film tranche avec la frilosité actuelle des studios. Même si tout le potentiel du sujet n'est pas exploité et qu'une meilleure lisibilité n'aurait pas été du luxe dans les scènes d'action, ne boudons pas notre plaisir et prions pour que le miracle se reproduise pour les prochains Tony Scott.