Derniers Avis sur Mines de rien

W. C. Fields dans toute sa splendeur, irrespectueux, poivrot, gaffeur, hâbleur, et si c'est parfois un peu lourd, la scène de la poursuite en voiture vaut à elle seule le détour.

Un film qui s'appuie un peu trop sur sa vedette principale et pas du tout sur un scénario aussi épais qu'une feuille de chêne écrasée par un rouleau-compresseur et sur une mise en scène très inégale. Il y a l'enfer de la cellule familiale (sujet très cher à Fields !!!), et notamment par le biais d'une petite fille qui a du répondant et qui aurait pu donner un personnage très drôle s'il avait été plus exploité, qui est évoqué au début mais qui est vite laissé tomber pour virer dans le n'importe quoi. Il y a une ou deux séquences drôles tout de même dans ce n'importe quoi comme quand notre "héros" réussit de la manière la plus involontaire du monde à arrêter un braqueur de banque.

L'un des films les plus célèbres de W.C.Fiels est une comédie bien bidonnante, l'un de ses sommets de délire et de facétie. La réalisation de Cline s'efface complètement derrière l'imposante stature de W.C.Fields : pas besoin de mise en scène, c'est lui qui gère tout, il est au centre de tout.
C'est pourquoi on ne retient pas grand chose d'autre dans ce film que W.C.Fields, l'intrigue n'étant qu'un prétexte à ses sketchs, et les autres personnages des médiocres qui ne cessent de harceler le pauvre poivrot tranquille qui n'a rien demandé à personne. On retrouve les gags habituels de l'ivrogne et du héros malgré lui, avec l'inventivité de Fields, mais qui ne fait pas de Mines de rien un film inoubliable. Malgré cela, une charmante poursuite de voitures pour terminer cette avalanches de blagues : évidemment, n'importe qui voit que c'est du bricolage et les gags sont limités, mais cela constitue un condensé d'humour burlesque qui rappelle non sans déplaisir les Chaplin et les Keaton des décennies passées.

Il est gros, il fume, il boit, il est grotesque et mesquinement violent. W. C. Fields, le négatif hilarant et subversif. « The Bank Dick » est bourré de non-sens, de gags absurdes, et est très efficacement réalisé. Avec une perle à la fin : la poursuite automobile la plus délirante qui puisse se voir au cinéma. W. C. Fields a dû inspirer les dessinateurs de BD comiques : on dirait un mixte d’Andy Cap et d’Achille Talon.