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    Aquaman
    Aquaman
    3,0
    Publiée le 19 juillet 2022
    Irrégularité, c’est le surnom du DC Universe. Depuis quelques années, ce sont des torrents de négligences qui ont poussé le studio à se rabattre sur des bases plus accessibles au grand public, quitte à perdre une identité chez les fans de la première heure. Devons-nous parler de triomphe ? Devons-nous parler de renaissance ? Disons simplement qu’il faut savoir ajuster sa cible à la culture populaire du moment, afin de percevoir une lueur d’espoir. James Wan ne s’est pas aventuré en ces eaux inconnues pour y déposer sa patte d’auteur, il est présent pour satisfaire la fonction première du blockbuster et les désirs d’une production piétinante afin de relancer une saga très mal engagée.

    Pour Jason Momoa et Ronon Dex, il est intéressant de retrouver la vedette dans la peau d’un nouvel Atlante. Il campe ainsi un Arthur Curry, qui cherche des responsabilités à sa portée dans le monde des surfaciens. Mais le fait qu’il soit issu d’un amour interdit et qu’il ait été éduqué dans l’innocence, le partage et les vices de l’Homme, il devra faire face à ses racines dans une généreuse quête initiatique. En effet, Wan ne se prive pas de laisser exprimer son style, léger mais efficace malgré tout. Il s’amuse dans les transitions afin de fluidifier une lecture pourtant dense, car l’univers sous-marin regorge d’une richesse infinie. Mais le fait de trop vouloir exploiter peu l’exposer à un manque d’originalité, à défaut d’avoir de l’audace à revendre, sans modération. Arthur emprunte alors les diverses routes à travers le temps et les influences de grands écrivains, dont Jules Verne, Howard Phillips Lovecraft et des récits légendaires du roi Pendragon. Il surfe sur d’autres vagues plus récentes, où l’action constitue le joyeux de tout climax qui se respecte, mais le bouillon d’effets spéciaux peut tromper le simple amateur de divertissement et saturer ses yeux. La décision fut prise en compte et l’intrigue virevolte ainsi entre terre et mer, là où le parcours mythologique d’Aquaman s’éteindra sur le début de la maturité.

    On étend alors l’univers par des décors bluffant, si l’on accepte la parade. De même, l’entourage du héros nous réserve quelques bonnes intentions. Mera (Amber Heard), princesse indiscutable des océans, fait office d’une figure féminine forte, indépendante et sensible. À ses côtés, elle constitue peu de choses hormis le love interest évident, preuve d’une légèreté prononcée dans le ton sombre, qui quitte peu à peu la formule DC Comic d’origine. Vulko (Willem Dafoe), comme mentor est également sous-exploité et ne sert qu’à justifier des détails futiles qui entrent en résonnance avec les affrontements d’Arthur, 20000 lieux sous les mers. Il fallait donc un égal dans cet univers mystérieux et c’est son frère Orm (Patrick Wilson) qui répond à cette attente. Entre rivalité fraternelle justifiée et révolte écologique, ce méchant reste crédible dans sa quête de pouvoir. C’est pourquoi partager le terrain de jeu avec un autre n’est pas toujours pertinent, si ce n’est ralentir l’intrigue pour le plaisir de laisser exprimer le charisme du jeune Altante, pour qui il y a tant à apprendre.

    Si le verdict de ce nouvel opus chez DC fut synonyme de dernière chance, « Aquaman » s’avère plus généreux qu’il n’y parait grâce aux talents du metteur en scène Malaisien. Le divertissement surnage de temps en temps, mais ne coule pas. Le héros, rarement mis en danger de mort, parviendra tout de même à nous séduire dans les différents registrent qui s’offrent à nous. C’est en débordant d’énergie qu’on découvre le roi des Sept Mers, après des travaux qui l’auront bien changé. Wan a tenté des moments de tensions et de comédie qui fonctionnent indépendamment et qui rythme l’aventure à un niveau correct, tout en semant quelques pépites. Voici enfin la bouée qui saura éveiller les futures réalisations, qui se doivent d’être plus discrètes, car le plus dur reste à venir.
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