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    Dark
    Dark
    4,0
    Publiée le 9 juin 2021
    On retrouve toute sorte de surprise chez Netflix et le studio le prouve de nouveau. Après avoir réalisé le discret thriller « Who Am I - Kein System ist sicher », Baran bo Odar et Jantje Friese nous reviennent avec un scénario pur-sang Allemand. Dans le cadre d’une série originale, « Dark » voit ainsi le jour. Le contexte pose un miroir de la société allemande, facette de troubles encore non digérés. Il n’est pas alors étonnant que l’on cherche à bluffer dans l’esthétique, qui aurait tout pour plaire et être comparé au succès récent « Stranger Things ». Autant dire que la campagne marketing aura raison de plusieurs spectateurs qui n’attendent pas grand-chose de ce nouveau phénomène. Discrète en un temps, la série prendra plus d’ampleur, car elle offre des valeurs universelles, alliées à une atmosphère pesante et gênante, signature de cette nationalité en manque de visibilité.

    On ne rechigne donc pas pour découvrir ce que la ville de Winden a à nous proposer. Alors que le sujet initial semble aborder une tragédie sociétale forte et constante dans les petites villes reculées de tout, nous dérivons assez rapidement vers un thème qui englobe cette problématique avec un voyage dans le temps. Rien n’est laissé au hasard et le travail sur la cohérence est remarquable. Le public d’aujourd’hui aura beau posséder l’instinct en matière de recherche de défauts, il ne parviendra pas à ses fins, ou du moins, la trame happera toute son attention sur l’essentiel. L’écriture des personnages, comme pour le montage, est ainsi subtile au point où nous trouveront nos réponses dans la saison, sans se presser. Bien évidemment, le suspense est étonnement bien géré à la vue d’une rafale d’informations transmises. Chaque épisode répond à des questions que l’on se construit au fur et à mesure du visionnage, tout en préservant le fil conducteur de sa pureté.

    Toute la démarche de l’intrigue consiste donc à guider le spectateur, sans trop le baby-sitter. La manœuvre opère par fragments qui deviendront de plus en plus récurrents. Au moment où l’on croit détenir quelque chose, de nouveaux enjeux s’installent rapidement. La plateforme profite alors à Netflix qui, grâce à ce scénario bien construit, promet une attente frénétique. Il faut savoir être patient et au bout du tunnel, nous y verrons plus de clarté dans ce drame.

    Nous suivons donc les aventures de quatre familles, dont le destin est intimement lié. Le puzzle pour élucider le mystère des disparitions tourne autour du jeune Jonas Kahnwald. Il constitue tout le fil rouge qu’on prend soin de dissimuler par des interactions fortes entre les autres personnages. De ce fait, on assiste à un tour de force qui rime partiellement avec la nature de science-fiction. Les théories de la Relativité et des trous noirs justifient alors bien des choses, mais la complexité du scénario prouve que rien n’est aussi aisé à comprendre. La vérité est une révélation dont nous avons grandement besoin pour que l’on ne s’enfonce pas dans le néant. La mise en scène insiste donc particulièrement pour embrasser une ambiance oppressante, et la bande sonore ne lâche pas prise pour autant. On ne peut en dire davantage sous peine de dégrader le visionnage. Il ne reste plus qu’à se hâter vers les écrans et à se conformer au style régi par la tragédie que constitue « Dark ».
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