Un film splendide et furieux, où tout Chéreau semble s’être rassemblé, concentré. (…) Une inégalable énergie vitale. Une jubilation feuilletonnesque que Chéreau a formidablement saisie.
A vrai dire, en raison de la faiblesse de la mise en scène, tout ici semble marionnettisé, affublé d’un faux nez de film de Mafia. Narré par le personnage de Costello, qui parle en fait tout seul en se projetant des diapositives du temps passé dans son salon, The Alto Knights manque singulièrement de la violence, de l’effroi et de la vitalité nécessaires à son propos.
A la suite de rebondissements qui mèneront à la résolution de ce mystère, on préférera l’immersion dans l’univers de la sapologie parisienne, vraie curiosité d’un premier long-métrage tiraillé entre fantastique et comédie.
Après cet épisode nostalgique du jeune âge et des yéyés, qui joue à hauteur du handicap, la seconde partie s’attache à dérouler la biographie de Roland Perez, avocat des célébrités, dont est inspiré le film, et perd sa singularité podale.
Frôlant parfois le risque de tomber dans le piège de l’anecdotique ou de l’évanescent, le deuxième long-métrage de la réalisatrice chilienne trouve, par instants, le charme de ces chansons qu’on se plaît à fredonner avec tout le sérieux de la légèreté.
Louable est l’intention de Cyprien Vial, qui fait surgir ici un thème si peu regardé : soit le fantôme du colonialisme hantant encore la manière dont le pouvoir administre les territoires ultramarins. Emprunt d’un didactisme un peu trop appuyé, Magma souffre aussi de reconduire ce qu’il dénonce (...).
D’une grande efficacité narrative, le film de Jiri Madl témoigne, à l’aide de personnages attachants, de l’engagement et de l’inventivité de ces professionnels des ondes qui ont su défier l’autorité du politique au nom de leur foi en la liberté d’informer.
Dans le village déserté par les hommes arrive Pietro, un déserteur originaire de Sicile qui s’est réfugié dans ces montagnes en attendant la paix. Sa romance avec Lucia, l’une des filles du maître d’école, sert de fil rouge au film, d’une immense douceur et d’une beauté de tous les plans, imaginés comme des tableaux.
Avec une douceur captivante, ce périple sensoriel, dans un territoire d’une stupéfiante beauté, immerge le spectateur dans la menace invisible de la guerre.
Situé en 1968, le film tient à distance ses protagonistes, avec l’idée que, chez les Boltanski, dehors, c’est dangereux, c’est encore le trauma, la Shoah, les SS. Face à ce fonctionnement, le spectateur oscille entre un sentiment d’effroi et une forme de tendresse à l’égard de cette bande, qui, malgré sa nature fusionnelle, capte l’esprit de révolte, de changement, de pensée.
Les opérateurs Lumière ont sillonné le monde, rapportant des images documentaires quasi ethnographiques qui saisissent une époque et des paysages. Ceux d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord comme du Sud. Ce temps des colonies, des parades militaires. Une fenêtre nouvelle sur des cultures éloignées de la nôtre que le cinéma nous rendra petit à petit plus familières.
Dans les interstices de ces home movies, Hernan Rosselli a imaginé une fiction criminelle, interprétée devant la caméra, non par des comédiens, mais par la famille Felpeto elle-même. Et voilà comment le faux et le vrai, ou plutôt le document et sa part fantasmatique, créent un pacte de fabulation au cœur de l’image.
Mais la fragmentation à l’œuvre – gros plans serrés, instantanés poétisants, ébauches de scènes au souffle court – se révèle vite un rapiéçage généralisé, voire un cache-misère. En retardant la prestation scénique de sa star, Gia Coppola oblitère sa dimension spectaculaire.
Coproduits par la maison de production de la marque Saint Laurent, les costumes sont entièrement supervisés par le directeur artistique de la marque de luxe. C’est précisément ce qui gêne dans ce film trop bien habillé : le défilé de mode tient désormais lieu de fiction.
Si le poids des milieux sociaux et structures familiales pèse sur les possibilités qui s’offrent à chacun, tous sont tiraillés par les mêmes questionnements sur leur identité, leur avenir et leur place dans la société.
Si la chronique explore avec beaucoup de tendresse la relation entre Bruno et Natividad, sans forcer les vicissitudes liées à l’écart des générations, il n’en reste pas moins qu’elle peine à sortir du tableau général et à faire émerger une réalité plus singulière.