Avis The Young Pope - Page 5

Ne pas lire avant d'avoir vu la Série

Le jeune Lenny Belardo (Jude Law) vient d'être élu Pape son le nom de Pie XIII. C'est une petite révolution au Vatican. Certains prélats, en particulier le Cardinal Voiello (Silvio Orlando) espèrent profiter de l'inexpérience du nouveau Souverain Pontife pour asseoir leurs prérogatives. Mais leurs espoirs sont vite douchés...

Il ne fait guère de doute que nombre de Chrétiens souhaiteraient, plus ou moins inconsciemment, voir élire un représentant qui ne soit pas emprisonné dans les dogmes surannés et surtout liberticides que l'Eglise entretient soigneusement depuis deux millénaires. A ce titre, le discours inaugural du Saint Père (seulement rêvé, est-il bon de le préciser), jette sur le personnage un immédiat coup de projecteur qui promet de futures empoignades jubilatoires avec les momies du Vatican.

Cependant, avant de savourer celles-ci, une première question, intrigante et majeure, se pose à tous ceux qui se passionnent pour la "quête spirituelle", que ce soit par leurs lectures ou par leur pratique personnelle. Ils savent que beaucoup de "sages", de "maîtres", ont atteint par le passé ce que l'on appelle couramment "l'illumination" ou "l'éveil spirituel" (le Bouddha, le Christ, Pythagore...). Mais aussi que, à l'époque actuelle, ces éveillés sont de plus en plus nombreux, et peuvent être côtoyés par chacun d'entre nous. Ce fut le cas au siècle dernier de Krisnamurti, de Ramana Maharshi, de Ma Ananda Moyî, de Douglas Harding, et, présentement, de Eckhart Tolle, d'Amma, de Claudette Vidal, de Somasekha, de Gangaji, ainsi que de beaucoup d'autres. Alors, même si les niveaux d'éveil de ces êtres contemporains ne sont sans doute pas équivalents à ceux d'un Bouddha ou d'un Christ, il n'empêche que leur existence induit forcément une question : Le Pape, qui a tout de même la charge écrasante de succéder à Saint Pierre et de "montrer la voie" à plus d'un milliard d'humains, est-il un "éveillé" ?

Pour l'historien qui étudie la personnalité et l'apport de l'immense majorité de ces héritiers du trône pontifical, la réponse est clairement : non ! Leurs préoccupations majeures ont été de fortifier la puissance de l'Eglise en ravalant chacun de leurs fidèles à des zombies gobant les dogmes les plus aberrants. Ce qui est strictement à l'opposé d'une guidance vers la conscience infinie qui est présente en chacun de nous. Encore récemment, il y a quelques décennies, il était enrichissant de mettre en parallèle deux personnalités spirituelles majeures de notre monde : le Souverain Pontife et le Dalaï Lama. Inutile de préciser lequel des deux respirait la Joie, le rayonnement et la Vie par tous ses pores ! Peut-être une timide évolution est-elle en train de voir le jour ?...

Aussi est-il particulièrement intéressant de regarder avec attention la manière dont le créateur de la Série caractérise ce nouvel arrivant qui a pour tentation, voire pour mission, de bouleverser les traditions glacées et mortifères de l’Église vaticane. Les premières constatations ne sont guère encourageantes. Lenny est un homme psychologiquement traumatisé, manifestement pas en phase avec son être intérieur, et qui, de plus, doute de sa foi. Et ce n'est pas le contenu de sa première homélie publique (la véritable, cette fois-ci) qui fait évoluer la donne. Proclamant haut et fort le mépris que lui inspirent ceux qui ne croient pas, ou encore l'indispensable souffrance nécessaire pour approcher Dieu, il réussit pleinement ce qu'il considère comme son plan : se faire détester par la communauté catholique. Si l'attitude est intéressante sur le plan scénaristique et et sur l'aspect psycho-pathologique du personnage, elle n'en est pas moins intrigante, voire douteuse sur le plan de la stricte vraisemblance. Si l'on fait, à ce moment-là, le bilan de la vision du créateur-réalisateur, on ne peut qu'arriver à la conclusion suivante : que ce soit dans les compromissions et les habitudes ancestrales d'un maillage centralisateur ou que ce soit dans les visions pathologiques d'un Pape révolutionnaire à l'ego surdimensionné, il n'existe nulle voie de salut pour l’Église.

Pourtant, progressivement, subtilement, cette vision évolue. Tout d'abord, au travers de ce qui peut ressembler à des miracles générés par le pouvoir de la prière. Ensuite par ce voyage en Afrique qui donne naissance à un discours où, brusquement, émergent les notions de paix, d'amour, qui, jusqu'alors, ne semblaient guère faire partie du vocabulaire papal. Enfin, à travers les deux épisodes ultimes, pesants, laborieux, désarçonnants, souvent sibyllins, parfois ennuyeux, qui paraissent à la fois une fin et une renaissance. Autant dire que l'ensemble de cette composition tutoie les extrêmes. Touffue dans ses ramifications psychologiques et spirituelles ; déconcertante, nébuleuse, voire agaçante dans son approche mystique ; d'une grande richesse thématique ; inondée de visions oniriques aussi baroques qu'insolites ; tout cela en affichant une magnificence esthétique de premier ordre et une justesse d'interprétation exceptionnelle. A n'en pas douter, une oeuvre aussi singulière qu'artistiquement inspirée.

Bernard Sellier

Retissant au départ mais au final une bonne surprise. Jude est juste incroyable, la mise en scène est splendide et le scénario est incroyablement juste. A voir.

Ecrire une critique sur The Young Pope est un véritable plaisir, cinq mois après la diffusion officielle, nous nous replongeons avec une délectation ineffable dans l'univers de Paolo Sorrentino. Qui pouvait mieux qu'un Italien réussir cette saga du microcosme vaticanais? Beaucoup lui reprochent de ne pas avoir réalisé une dissection des mécanismes secrets et souterrains du Saint-Siège à l'instar de Neil Jordan, là n'était pas son but. The Young Pope va au-delà. Cette série n'est pas politique, elle est humaniste. La caractérisation des personnages est un succès absolu : Béatrice Delfe épouse son rôle à merveille, Cécile de France est d'un éclat vif, Silvio Orlando est d'une truculence absolument réjouissante et Jude Law... Jude Law n'avait jamais joué avant ce rôle. Jude Law est Pie XIII. Il explore toutes les facettes de ces "sarcasmes charmeurs" dont il usait déjà dans Bienvenue à Gattaca. Les décors, sublimement réalisés, sont le théâtre d'une histoire riche des personnages les mieux construits de l'histoire de la série télévisée. Le cheminement de Pie XIII à la recherche de Dieu, des ses parents, de la vérité (Jude Law dira lui-même que c'est une série sur le doute) est captivant, ensorcelant, il vous entraîne jusqu'aux confins de la religion et de l'Homme. Rien n'échappe à cette série, ni les crimes de pédophilie qui agitent le clergé, ni les dictatures africaines, ni la situation politique en Italie (Paolo Sorrentino est un spécialiste de Silvio Berlusconi). Chaque épisode mêle la contemplation rêveuse aux questionnements les plus intenses. Il n'est pas permis d'ignorer ce chef-d'oeuvre qui ne mérite qu'une unanime et solennelle ovation. La seule crainte que nous ayons est celle d'une deuxième saison décevante, et nous prions Paolo Sorrentino de mettre tout son génie dans la réalisation d'une suite aussi parfaite que possible. Consummatum est.

D'abord assez surprise lors de ma découverte du premier épisode, par l'extravagance du jeune pape, qui parle anglais, l'improbabilité (voir le ridicule) des situations, mais aussi envoutée par le style de Paolo Sorrentino, la photographie du film étant impressionnante.
On retrouve la grandiosité des décors qu'on a déjà pu voir dans la Grande Bellezza par exemple.
Le jeu des acteurs est juste, on aime voir des actrices française de qualité, Ludivine Sagnier et Cécile de France, ainsi que redécouvrir Jude Law.
Finalement on entre dans l’histoire qui nous tient en haleine, bien que souvent très lent.

Génial , un régal , une jubilation top de chez top , on en redemande ; tout bien , les personnages , le coté surréaliste ,la musique , l'intrigue , les images ,de la télé haut de gamme

Il y en a tant a dire que le mieux est de regarder la série et de tirer ses propres conclusions...

Entre le pape qui a sa vision de la religion et un comportement complètement décalée par rapport à l’époque actuelle et qui en même temps est totalement dans le vrai...

Le cardinal qui cherche à faire tomber le pape en envoyant la bonne sœur séduire se dernier... ce qui nous montre que le Diable est partout même au Vatican. Ruse, vice, complot etc...

Les prêtes ou évêques gays, alcooliques ou autre qui nous montre que nulle est parfait dans la mesure où le pape lui même a souvent des pensées pour une femme ce qui est considéré comme un péché également.

La bonne mère qui se fait passer pour limite une sainte mais qui par derrière abuse de son pouvoir et obligé les pauvre à faire tout et n’importe quoi pour un peut d’eau... encore une autre apparence du malin !

Cette série reflète la réalité du monde actuelle ou tout n’est que paraître, médias, statistiques, allant parfois à oublier notre vraie mission !

Je n'aurai en rien loupé un épisode. Je ne suis pas séries, mais la on atteint l'extraordinaire décalé. Sur canal+, c'est tout simplement top pour éviter les pub des autres chaînes. J'adhère à 100%. Pourquoi j'ai mis 4,5 étoiles ? Tout simplement que la saison 1 est déjà fini avec seulement ses 10 épisodes.

La série qui m'a fait croire en la beauté de Diieu en opposition à l'image que j'en avais de lui en tant qu'agnostique. Elle ne m'a pas séduite, elle m'a fait CROIRE, par la parole qu'elle m'a apporté par la réflexion sur l'Homme, par la beauté, par le discours et à travers mes larmes: "God is smile"

C'est quand on est changé par une oeuvre artistique que l'on peut décemment la qualifier de chef d'oeuvre et celle-ci en est un de chef d'oeuvre. Merci

oui j'ai écrit cette "critique" 5 minutes après avoir fini l'épisode 10...)

Cette série est un véritable chef d'oeuvre! Tout est bon. De la photographie aux jeux d'acteur en passant par l'écriture subtile et la bande son magnifique!
Voici l'oeuvre d'un véritable poète, Paulo Sorrentino.

Remarquablement maîtrisée sur la forme: décors, casting, lumière...et même générique, la série mérite plus qu'un détour, un voyage, ici dix fois répété, avec des trognes, des félons et des monstres dans un univers fellinien.
Certes les fulgurances cèdent parfois la place à des facilités de scénario mais le réalisateur-orfèvre nous montre le spectacle animé, vif et profond qu'on est en droit d'attendre du cinéma.

Superbe série! Une mise en scène et une interprétation magistrales (avec un Jude Law incroyable), les dialogues sont des pièces d'orfèvrerie!!!

Magnifique série, je l'ai vue après - The New Pope -, (beaucoup plus inquisitrice que celle-ci) un acteur puissant au centre de tout: "Jude Law " et cette série The Young Pope est plus soft que l'autre ...moins inquisitrice et cette lourde réflexion morale commence dans les deux derniers épisodes de cette série. Celle-ci, met surtout l'accent sur la réflexion, le pouvoir, les hommes, la célébrité et la place des valeurs et qui a peur de notre société évolutive. La photographie et la réalisation sont magnifiques avec une distribution des plus alléchantes et de très haut niveau: Jude Law (Lenny Belardo / Pape Pie XIII), Diane Keaton (Sœur Mary), Silvio Orlando (Cardinal Voiello), Javier Cámara (Cardinal Gutiérrez) Cécile de France (Sofia Dubois), Ludivine Sagnier (Esther Aubry), Scott Shepherd (II) (Cardinal Dussolier), John Cromwell (Cardinal Spencer) et Toni Bertorelli (Cardinal Caltanissetta), sont les bâtisseurs de cette série, vous rajoutez une musique judicieusement discrète et efficace.
Cela n'est juste que mon ressenti en tant qu'athée, ni plus ni moins.

Pour moi, un festival d'émotions ! Un goût certain pour cette esthétisme et pour cette mise en scene qui sonne juste. Le senario, saisissant de réalisme dans son contexte. Des personnages incarner par des acteurs en grande forme. Une pépite !!!

administrateur Facebook Meta editor community Christian taus...athée et j'ai été ébloui par cette série j'ai vraiment adoré de par cette fiction historique...gay je me suis mis à genoux de par son excellente interprétation, j'en reste bouche ouverte 👄...c'est vraiment une excellente série...à bientôt j'espère Christian...MERCI

Une mise en scène très esthétique, un scénario original et subtil et un parfait jeu d'acteur. Cette série ne laisse pas de marbre. Du rire à la tristesse, de l'agressivité à la douceur, de la rancœur au pardon, des doutes à la certitude, une belle balade d'émotions variées et sincères. Merci pour ce travail remarquable.