Cinéma israélien, un terreau fertile - Page 7

Comme Hiam Abbass, le Français Raphaël Nadjari est un globe-trotter. Il grandit à Marseille, part étudier à Strasbourg, puis ce fan de série B comme de cinéma expérimental s'envole pour New-York tourner des films fauchés mais très remarqués, à propos desquels le nom de Cassavetes est souvent cité. Son parcours singulier le conduit en Israël, d'abord à Tel-Aviv (Avanim, 2005) puis à Jérusalem (Tehilim, en compétition à Cannes en 2007).

Dans ces deux films, Nadjari s'interroge sur la puissance des rituels dans une société et dans la vie de chacun, une question évidemment plus pertinente en Israël que nulle par ailleurs. Suite à la mort de son amant, l'héroïne d'Avanim, en quête de liberté, rejette les lois archaïques qui régissaient jusque-là son quotidien. Dans Tehilim, après la mystérieuse disparition du père, les membres d'une famille cherchent une raison de continuer à avancer malgré tout -du côté de la religion, de l'amour... A chaque fois, Nadjari refuse de donner toutes les clés de l'intrigue, préférant laisser le spectateur faire une partie du chemin. Interrogé en 2007 par AlloCiné, le Français confiait qu'il dialoguait beaucoup avec les cinéastes israéliens, avant d'ajouter : "Mais je trouve que ce qui est en train se passer c'est l'émergence de l'individu et non de la nation. C'est ça qui devient très intéressant, parce que ça fragmente les choses à l'infini." Aux dernières nouvelles, il préparerait un film en Allemagne.

Voir la bande-annonce d'Avanim

Voir un extrait de Tehilim

Notre interview avec Raphaël Nadjari (2007)