Quiz Les Affranchis : 7 questions pour tester si vous êtes un caïd ou une balance
mardi 12 janvier 2010 - 11h00
C'était l'un des plus grands réalisateurs français. Eric Rohmer, figure de la Nouvelle Vague, est décédé lundi matin à l'âge de 89 ans. On lui doit 23 longs métrages, dont "Ma nuit chez Maud", "Les Nuits de la pleine lune" et "Les Amours d'Astrée et Céladon", son dernier opus, sorti en 2007. AlloCiné lui rend hommage. Dossier réalisé par Julien Dokhan
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A l'occasion d'interviews réalisées pour AlloCiné, plusieurs personnalités avaient accepté de nous parler d'Eric Rohmer. La parole à Claude Chabrol, François Ozon, André Dussollier, Barbet Schroeder et au regretté Jocelyn Quivrin...
Claude Chabrol, un de ses complices de la Nouvelle Vague :
"Eric, c'était un peu pour nous le grand aîné. C'est un des premiers que j'ai connus. Je l'a rencontré, comme Paul Gégauff [scénariste et ami de CC], au Ciné-club du Quartier latin, dans les années 46-47. Il était prof, à Saint-Barbe je crois. "Grand Momo", c'est une très vive intelligence. Je l'admirais profondément, et quand j'ai pu produire son premier film, Le Signe du lion, grâce au succès des Cousins, je n'ai pas hésité. C'est un film que j'aime beaucoup mais qui a un été un sacré bide...
"Le Grand Momo, une très vive intelligence"
C'est ensuite qu'il a eu l'idée machiavélique de faire des séries. C'était très astucieux, parce que les gens ont tendance à se dire : "J'en ai vu un, alors je vais en voir deux, trois... " Il a eu des succès énormes complètement inattendus. Mais c'est aussi grace à sa deuxième astuce extraordinaire : avoir des titres cochons. Ma nuit chez Maud, Le Genou de Claire... Et Pauline à la plage, c'est tentant ! Il y avait toujours plein de sous-entendus... Le premier projet de long métrage qu'il voulait faire à ma connaissance, c'était une adaptation des Petites filles modèles de La Comtesse de Ségur. Eh bien je trouve justement que son oeuvre se rapproche de La Comtesse de Ségur dans l'esprit. C'est un cinéma assez didactique mine de rien, mais toute son élégance est de le cacher." (propos recueillis en 2007)
François Ozon, réalisateur et fan:
"Il donnait des cours à Michelet quand j'étais en
fac de cinéma. Il nous apprenait le découpage à travers un match de tennis, il nous expliquait ce qu'était un gros plan, un plan large, un plan d'ensemble. Je l'ai eu six mois comme prof. Ce qui était amusant, c'est qu'à la fin des cours, toutes les petites étudiantes se précipitaient pour lui donner leur photo en lui demandant s'il n'avait pas un rôle pour elles dans son prochain film, et lui était tout inquiet, tout rougissant...
"Une jubilation et une grande tendresse"
Ses films, comme Le Rayon vert que j'ai vu très jeune, m'ont conforté dans l'idée que le cinéma, c'était possible, accessible. On pouvait partir faire un film avec une petite équipe, de 5-6 personnes, improviser. Et puis ses films parlent de choses très quotidiennes, très simples, avec une jubilation par rapport aux dialogues et aussi une grande tendresse à l'égard de personnages qui font de grands discours et qui, en général, font exactement le contraire de ce qu'ils disent... C'est toujours très émouvant."(propos recueillis en 2005)
André Dussollier, interprète du Beau mariage en 1982:
Jocelyn Quivrin, acteur dans 'Les Amours d'Astrée et de Céladon:
"C'était un rêve d'enfant, ou plutôt d'adolescent de tourner avec lui. Je dois dire que l'expérience a été au-delà de ce que je pouvais espérer. Parfois, on peut être un peu déçu quand on a fantasmé sur des cinéastes ou des acteurs. Avec lui, ça a été encore mieux que ce que je pouvais espérer. Intelligence, humilité...
"Tourner avec lui, un rêve d'adolescent"
Une expérience unique : les bases du cinéma. Sur le plateau, il y avait 8 techniciens à tout casser, on tournait pourtant à deux caméras 16 mm, tout en lumière naturelle. Quasiment que des extérieurs. C'est vraiment un Maestro. Quand Eric nous quittera, il emmènera avec lui un savoir-faire et un style complètement uniques. Sur le tournage, il disait que ce serait son dernier film, et je suis extrêmement heureux d'avoir tourné avec un homme aussi incroyable." (propos recueillis en 2007)
Barbet Schroeder, réalisateur, producteur et ami... :
"On peut dire que j'ai tout appris de lui. Je lui dois énormément. Au départ, j'étais son producteur. Mais être le producteur d'Eric Rohmer, ça veut dire aussi être son assistant, son complice... Sur ses films, j'ai été aussi son acteur, son électricien, son comptable... C'est le critique qui m'a le plus influencé avec Jean Douchet. Il avait dix ans de plus que les gens de la Nouvelle Vague, mais c'est quelqu'un d'extrêmement simple et naturel. Ce qui est impressionnant chez lui, c'est cette somme de refus : refus de montrer des photos de lui, de faire des interviews, d'avoir le téléphone, d'avoir un ascenseur... Il se définit autant par les choses qu'il refuse de faire que par celles qu'il veut faire.
"J'ai été son producteur, son acteur, son électricien, son comptable..."
Je suis toujours sidéré par ses films, c'est un travail de mise en scène énorme à chaque fois, même si cette mise en scène ne se voit pas toujours. On commence seulement à comprendre que ses films sont mis en scène, que ce ne sont pas des dialogues de Marivaux... A chaque fois qu'un de ses films sort, c'est une révolution, il apporte quelque chose de complètement nouveau. L' Anglaise et le Duc, c'était vraiment incroyable. Quand on reverra ce film, on se rendra compte que c'est un saut énorme dans l'Histoire du cinéma. (propos recueillis en 2008)
Claude Chabrol, un de ses complices de la Nouvelle Vague :
"Eric, c'était un peu pour nous le grand aîné. C'est un des premiers que j'ai connus. Je l'a rencontré, comme Paul Gégauff [scénariste et ami de CC], au Ciné-club du Quartier latin, dans les années 46-47. Il était prof, à Saint-Barbe je crois. "Grand Momo", c'est une très vive intelligence. Je l'admirais profondément, et quand j'ai pu produire son premier film, Le Signe du lion, grâce au succès des Cousins, je n'ai pas hésité. C'est un film que j'aime beaucoup mais qui a un été un sacré bide...
C'est ensuite qu'il a eu l'idée machiavélique de faire des séries. C'était très astucieux, parce que les gens ont tendance à se dire : "J'en ai vu un, alors je vais en voir deux, trois... " Il a eu des succès énormes complètement inattendus. Mais c'est aussi grace à sa deuxième astuce extraordinaire : avoir des titres cochons. Ma nuit chez Maud, Le Genou de Claire... Et Pauline à la plage, c'est tentant ! Il y avait toujours plein de sous-entendus... Le premier projet de long métrage qu'il voulait faire à ma connaissance, c'était une adaptation des Petites filles modèles de La Comtesse de Ségur. Eh bien je trouve justement que son oeuvre se rapproche de La Comtesse de Ségur dans l'esprit. C'est un cinéma assez didactique mine de rien, mais toute son élégance est de le cacher." (propos recueillis en 2007)
François Ozon, réalisateur et fan:
"Il donnait des cours à Michelet quand j'étais en
fac de cinéma. Il nous apprenait le découpage à travers un match de tennis, il nous expliquait ce qu'était un gros plan, un plan large, un plan d'ensemble. Je l'ai eu six mois comme prof. Ce qui était amusant, c'est qu'à la fin des cours, toutes les petites étudiantes se précipitaient pour lui donner leur photo en lui demandant s'il n'avait pas un rôle pour elles dans son prochain film, et lui était tout inquiet, tout rougissant...
Ses films, comme Le Rayon vert que j'ai vu très jeune, m'ont conforté dans l'idée que le cinéma, c'était possible, accessible. On pouvait partir faire un film avec une petite équipe, de 5-6 personnes, improviser. Et puis ses films parlent de choses très quotidiennes, très simples, avec une jubilation par rapport aux dialogues et aussi une grande tendresse à l'égard de personnages qui font de grands discours et qui, en général, font exactement le contraire de ce qu'ils disent... C'est toujours très émouvant."(propos recueillis en 2005)
André Dussollier, interprète du Beau mariage en 1982:
Jocelyn Quivrin, acteur dans 'Les Amours d'Astrée et de Céladon:
"C'était un rêve d'enfant, ou plutôt d'adolescent de tourner avec lui. Je dois dire que l'expérience a été au-delà de ce que je pouvais espérer. Parfois, on peut être un peu déçu quand on a fantasmé sur des cinéastes ou des acteurs. Avec lui, ça a été encore mieux que ce que je pouvais espérer. Intelligence, humilité...
Une expérience unique : les bases du cinéma. Sur le plateau, il y avait 8 techniciens à tout casser, on tournait pourtant à deux caméras 16 mm, tout en lumière naturelle. Quasiment que des extérieurs. C'est vraiment un Maestro. Quand Eric nous quittera, il emmènera avec lui un savoir-faire et un style complètement uniques. Sur le tournage, il disait que ce serait son dernier film, et je suis extrêmement heureux d'avoir tourné avec un homme aussi incroyable." (propos recueillis en 2007)
Barbet Schroeder, réalisateur, producteur et ami... :
"On peut dire que j'ai tout appris de lui. Je lui dois énormément. Au départ, j'étais son producteur. Mais être le producteur d'Eric Rohmer, ça veut dire aussi être son assistant, son complice... Sur ses films, j'ai été aussi son acteur, son électricien, son comptable... C'est le critique qui m'a le plus influencé avec Jean Douchet. Il avait dix ans de plus que les gens de la Nouvelle Vague, mais c'est quelqu'un d'extrêmement simple et naturel. Ce qui est impressionnant chez lui, c'est cette somme de refus : refus de montrer des photos de lui, de faire des interviews, d'avoir le téléphone, d'avoir un ascenseur... Il se définit autant par les choses qu'il refuse de faire que par celles qu'il veut faire.
Je suis toujours sidéré par ses films, c'est un travail de mise en scène énorme à chaque fois, même si cette mise en scène ne se voit pas toujours. On commence seulement à comprendre que ses films sont mis en scène, que ce ne sont pas des dialogues de Marivaux... A chaque fois qu'un de ses films sort, c'est une révolution, il apporte quelque chose de complètement nouveau. L' Anglaise et le Duc, c'était vraiment incroyable. Quand on reverra ce film, on se rendra compte que c'est un saut énorme dans l'Histoire du cinéma. (propos recueillis en 2008)
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