Alexandra Lamy : "Le bonheur à tout prix est un effet de mode stressant !" [INTERVIEW] - Page 3

Jamais le premier soir © EUROPACORP-FEW-TF1 FILMS PRODUCTION/Pascal Chantier

"En fait le bonheur ça ne s'apprend pas, ça s'achète surtout !"

"Lorsqu’on se rend dans certaines grandes librairies comme la Fnac et que l’on voit le rayon "épanouissement personnel", c’est assez marrant. Et en même temps, cet effet de mode est, je trouve, terriblement angoissant ! D’un coup, il faut absolument être heureux parce que "le bonheur ça s’apprend".

En fait le bonheur, ça ne s’apprend pas, ça s’achète surtout ! On se rend vite compte qu’on aurait mieux fait de partir une semaine quelque part plutôt que de s’acheter des centaines de bouquins qui finalement nous angoissent, avec toutes ces phrases qu’on doit se répéter, toutes ces choses que l’on doit faire…"

"Il faut être beau, bien foutu, faire du sport, bien manger ..."

"C’est stressant ce bonheur à tout prix ! Il faut être heureux ! Du coup, pour cela, il faut être beau, il faut être bien foutu, il faut faire du sport, il faut bien manger, il faut avoir une vie saine, il faut trouver un mec, un boulot. Tout ceci nous file une boule d’angoisse parce qu’on se demande vite ce qu’on fait de ceux qui sont moins bien foutus, de ceux qui sont déprimés, des moments où l’on n’est pas bien, où l’on est moche. On n’a pas le droit ? Il ne faut pas ?

Et puis lire tous ces livres qui demandent d’apprendre à se connaître, mène finalement à se renfermer sur soi et à devenir super égoïste ! On ne pense qu’à soi et on veut tellement montrer aux autres qu’on est heureux, que tout va bien, obnubilés par ces images de jeunes filles magnifiques, qui ont 18 ans, qui sont sublimes même en vendant une glace. Et le bonheur ce serait ça ?"

Les débuts d'Alexandra au cinéma dans "Rien que du bonheur" justement