DE QUOI ÇA PARLE ?
Quand un père et sa fille découvrent qu’ils travaillent secrètement au sein de la CIA depuis des années, ils réalisent que leur relation entière est un mensonge et qu’ils ne se connaissent pas du tout. Contraint de faire équipe, ce duo improbable est embarqué dans de dangereuses missions sur la scène de l'espionnage international.
C’EST AVEC QUI ?
Tout le monde connaît le nom d’Arnold Schwarzenegger. Culturiste, superstar du cinéma, gouverneur de Californie… La détermination du natif d’Autriche lui a permis de vivre ses rêves les plus fous, et c’est aujourd’hui comme interprète d’une série télévisée que nous revient l’icône du cinéma d’action de 75 ans.
S’il a fait l’essentiel de sa carrière au cinéma, Schwarzy a néanmoins signé quelques apparitions mémorables à la télévision. Notamment dans un épisode du feuilleton Les Rues de San Francisco à ses débuts, ou plus récemment dans la sitcom Mon oncle Charlie. A noter également son rôle dans l’épisode L'Échange des Contes de la crypte, qu'il a lui-même réalisé.
A ses côtés, Monica Barbaro incarne Emma, la fille du personnage principal. La révélation du film Top Gun Maverick prouve à cette occasion son aisance pour le tournage des scènes d’action, et son duo père / fille avec Schwarzenegger fonctionne plutôt bien.
L’équipe de choc qui accompagne les deux héros de la série se compose notamment du bad-ass Travis Van Winkle, de Milan Carter dans la peau du génie de l’informatique Barry, ou encore de l’humoriste Fortune Feimster (Dear White People) dans le rôle de la brute de décoffrage Ruth.
Le grand méchant de la série Boro est incarné par Gabriel Luna. Bien connu des fans de The Last of Us, l’acteur texan avait déjà croisé la route d’Arnold Schwarzenegger par le passé à l’occasion du tournage de Terminator : Dark Fate.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Après Sylvester Stallone dans Tulsa King, voici qu’Arnold Schwarzenegger devient à son tour la star d’une série télévisée. Ennemis jurés dans les années 80, les deux superstars du cinéma d’action ont depuis enterré la hache de guerre pour collaborer à plusieurs reprises, notamment dans la trilogie Expendables.
Au cinéma, l’un et l’autre ont incarné deux visions du héros d’action. Pour Schwarzenegger, un modèle de guerrier invincible et impitoyable tel une machine, tandis que Stallone a toujours voulu mettre l’humanité de ses personnages au premier plan.
Leurs carrières respectives se démarquent également par la volonté de Schwarzy de collaborer avec des cinéastes de renom (James Cameron, Paul Verhoeven, John McTiernan), tandis que Sly a toujours préféré travailler avec des réalisateurs moins connus afin de garder le contrôle des films qu’il tournait.
Schwarzenegger a un message à faire passer
Une tendance qui s’est totalement inversée pour leurs débuts à la télévision. Tandis que Stallone s’est entouré de deux scénaristes de prestige, Terence Winter (Boardwalk Empire) et Taylor Sheridan (Yellowstone), c’est sous la direction de Nick Santora (Scorpion) que Schwarzenegger nous dévoile sa toute première série : Fubar.
Avec cette comédie d’action, l’objectif de l’ancien gouverneur de Californie semble double. Tout d’abord renouer avec la tonalité du cinéma de divertissement des années 90 (la série est comparée par Schwarzy à son film True Lies). Mais également d'explorer une partie plus autobiographique, et notamment pour y évoquer ses problèmes familiaux.
Les efforts du protagoniste principal de Fubar pour se racheter aux yeux de sa fille, mais également de son ex-femme, ne sont pas sans rappeler les déboires privés de Schwarzenegger, poussé au divorce suite à la révélation de ses écarts extra-conjugaux (et la naissance d’un fils illégitime).
Difficile de savoir si avec cette série, ce dernier a voulu faire son mea culpa, ou au contraire fournir une justification à ses écarts de conduite. "Cela ne nous regarde pas" pour citer un célèbre sketch des Inconnus, bien que cet aspect autobiographique de la série soit suffisamment rare dans la carrière de Schwarzenegger pour être souligné.
Où est passé le "vrai" Schwarzenegger ?
Visiblement conçue uniquement pour les fans inconditionnels de Schwarzy, Fubar ne parvient pas à trouver le bon équilibre entre la comédie et l’action. Les épisodes sont beaucoup trop longs (50 minutes en moyenne), et les dialogues paresseux et lourdingues, sans jamais inclure les fameuses punchlines qui ont fait le succès de ses plus grands films.
Schwarzenegger est rajeuni d’une décennie dans la série. Mais alors que l’illusion était réussie dans les Expendables, car entouré d’autres "papys" de l’action, ce dernier commet l’erreur de collaborer avec de jeunes acteurs, ce qui n’aura pour effet que de souligner son âge avancé (75 ans).
Au final, son personnage passe plus de temps à rouler des mécaniques qu’à nous prouver, images à l’appui, qu’il est bel et bien un agent secret dur à cuire.
On ne pourra pas dire que Fubar va laisser une tâche dans la filmographie de l’ancien bodybuilder. Si elle n’est pas du tout réussie, la série n’est pas non plus totalement honteuse. Mais la vraie déception sera sûrement de n’avoir pas vu à l’écran du Schwarzy pur jus, mais une version plus aseptisée et convenue de l’action hero culte.
Le spectateur ne pourra que repenser avec nostalgie aux blockbusters des années 90, mais Fubar semble nous confirmer une bonne fois pour toutes que cette époque est désormais totalement révolue. A trop regarder dans le rétroviseur, la série se veut nostalgique mais finit malheureusement par tomber dans le piège de la ringardise.
La première saison de la série Fubar avec Arnold Schwarzenegger est à retrouver dès à présent sur Netflix.
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