Mon compte
    "The Descent" : rencontre avec Neil Marshall

    A peine sorti des profondeurs terrestres, le réalisateur Neil Marshall assure la promotion de son éprouvant "The Descent" et se confie à Allociné...

    Neil Marshall n'a pas fini de nous terrifier ! Après Dog soldiers (2002), la terrifiante histoire de six soldats perdus dans une forêt hostile peuplée de loups-garous, le réalisateur britannique revient ce 12 octobre avec le terrifiant The Descent, où il entraîne six jeunes femmes dans une partie de spéléologie qu'elles n'oublieront pas de si tôt. De passage à Paris, il a répondu aux questions d'Allociné. Morceaux choisis...

    AlloCiné : "Dog Soldiers" a été un gros succès au box-office britannique, cela vous a t-il aidé à monter "The Descent" ?

    Neil Marshall : Ce film m'a ouvert plus de portes, ce fut donc moins difficile de faire mon deuxième film mais pas facile pour autant. Il s'est quand même écoulé trois ans depuis Dog soldiers et le scénario de The Descent m'en a demandé deux mais... je crois que si je l'avais fait trop tôt, il n'aurait pas été aussi abouti ! Pour être honnête, oui j'ai obtenu quelques dollars de plus...

    L'action de "Dog Soldiers" se déroulait dans la forêt écossaise. "The Descent" a lieu au coeur des Appalaches. Etes-vous terrifié par la nature ?

    Non ! J'adore la nature, c'est la dernière chose qui pourrait m'effrayer en fait. Par contre, je connais beaucoup de gens incapables de supporter la vie en plein-air et les grands espaces. Moi je vis à la campagne donc je la côtoie tous les jours. La nature en elle-même n'est pas dangereuse, ce sont les éléments humains qui la rendent hostile...

    Dans "Dog Soldiers" puis "The Descent", l'histoire tourne autour de six protagonistes, est-ce un chiffre fétiche ?

    Peut-être que mon troisième tournera également autour de 6 acteurs ce qui nous donnera 666 (une manifestation diabolique, ndlr), je ne sais pas ! Je crois que c'était le bon chiffre, j'avais prévu cinq filles puis j'ai introduit tardivement Sam (MyAnna Buring) car je voulais m'intéresser à la relation entre sa demie-soeur Rebecca (Saskia Mulder) et elle-même. Choisir à nouveau le chiffre 6 me permet de dessiner l'autre côté du miroir de Dog soldiers, en plus ces femmes se comportent totalement différement.

    Justement, comment était-ce de travailler avec six filles ?

    Quand le tournage a commencé, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais j'avais l'esprit très ouvert. Pour Dog soldiers, travailler avec les six acteurs avait été un réel plaisir et je savais que travailler avec tant de femmes pouvait être horrible ! Mais, ça n'était pas le cas, c'était génial. Le casting était juste puisque les six actrices étaient très enthousiastes à l'idée de faire le film et tellement préparées. Elles ont beaucoup ri d'ailleurs et sont devenues amies.

    Aucune dispute ? Vraiment ?

    Non !!! (rires) Ou alors elles ne me l'ont pas dit... Allez, pour vous faire plaisir, il devait bien y avoir quelques rivalités par ci par là, c'est la nature humaine, mais ça n'a jamais été un problème sur le tournage.

    Ont-elles effectué la plupart des cascades ?

    Oui, la plupart. Pour certaines séquences, nous avont fait appel à des cascadeurs mais pour les scènes d'escalade et de rafting, c'était elles. Nous les suivions de très près, caméra à l'épaule, on ne pouvait donc pas faire semblant. En plus elles ont adoré ça car ce sont de grandes sportives dans la vie. Mais, je dois aussi reconnaître que j'avais parfois très peur, spécialement pour les scènes de rafting tournées le premier jour. Nous avions pris beaucoup d'assurances (rires) mais en fait c'était l'équipe du film qui risquait le plus sa vie. Nous filmions cette scène placés sur la berge qui était en pente et glissante, cela sans beaucoup de protection. Cependant, il n'y a pas d'accidents à déclarer.

    A propos des monstres souterrains maintenant. Ils ont l'air vraiment terrifiants, vous-êtes vous inspiré de films ou de séries TV ?

    Ces monstres viennent de mon imagination ! C'est une approche que je juge très scientifique de ce que seraient des hommes s'ils évoluaient sous terre depuis des centaines d'années. Ils deviendraient aveugles, perdraient leur pigmentation, developperaient une ouie extrêmement fine, etc...Pour cela, j'ai choisi des acteurs très physiques que je connais bien. Le monstre principal du film est Craig Conway, un autre est interprété par Leslie Simpson, deux acteurs déjà présents dans Dog soldiers. Par ailleurs, nous avons recruté une compagnie théâtrale, vous auriez du voir ces hommes bondir les uns sur les autres, plonger et faire toutes ces acrobaties, c'est exactement ce que nous voulions pour le film. Ils étaient suffisament patients pour supporter cinq heures de maquillage par jour et travailler toute la journée, tout cela sans beaucoup de protection ! Mais ceci dit, j'aime les films de zombies contemporains, j'ai adoré Shaun of the dead d'Edgar Wright, un homme très sympathique au demeurant, on a grandi avec les mêmes films. Pour l'anecdote, je voulais engager Simon Pegg (Shaun dans le film) pour Dog soldiers mais il était déjà engagé pour ce film. Il y a aussi les premiers films de John Carpenter qui m'ont toujours impressionné comme Dark Star (1974), Halloween, La Nuit des masques (1978) et New York 1997 (1981). Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir Land of the dead (le territoire des morts) de George A. Romero mais il sort ce week-end en Grande-Bretagne alors je vais me rattraper...

    En tant que réalisateur, était-ce excitant de travailler dans le noir ?

    Oui, nous essayions de trouver des effets intéressants tous les jours, de nouvelles solutions... Un an avant le tournage, j'ai dit à mon directeur de la photographie (Sam McCurdy, ndlr) que je ne voulais aucune source de lumière naturelle dans la cave. Il n'y a que l'éclairage artificiel apporté par les filles comme les torches, les boîtes d'allumettes, les signaux lumineux...Je pense que maintenant nous sommes capables de travailler dans n'importe quelles conditions ! (rires)

    Vous avez travaillé avec plusieurs types de monstres : des zombies, des loups-garous, des créatures souterraines. A qui le tour ?

    Je vais arrêter de faire des films d'horreur pendant quelques temps ! (rires) Vraiment, je ne veux pas avoir une étiquette de "réalisateur de films d'épouvante", j'en ai déjà fait deux avant The Descent (écriture du scénario de Killing time en 1998 et Dog soldiers en 2001, ndlr) et j'aimerais m'attaquer à quelque chose de complètement différent, peut-être deux ou trois films d'ailleurs et ensuite revenir à mon genre favori.

    Que pouvez-vous nous dire sur ces projets ?

    The Descent est diffusé en fermeture du Festival de Venise, à minuit et je suis d'ailleurs très content d'y aller. Pour l'avenir, je travaille actuellement sur un projet nommé Outpost, une sorte d'adaptation de Killing time donc en gros, un film de Neil Marshall à mi-chemin entre George A. Romero et Peter Jackson ! Avant ce film d'épouvante, je vais sûrement réaliser un thriller entre Une journée en enfer et Les Vestiges du jour...

    Propos recueillis par Anais Clanet le 7 septembre 2005

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top