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    "Le Labyrinthe de Pan" se dévoile...

    Rencontre avec le réalisateur Guillermo Del Toro et la jeune héroïne (et révélation) du "Labyrinthe de Pan, Ivana Baquero.

    Le public ne te connaît pas encore. Peux-tu nous parler un peu de toi ?

    Ivana Baquero : Tout à fait. J'ai fait quelques films en Espagnol et en Anglais pour la compagnie Filmax. Notamment Romasanta et Rottweiler, ce dernier ayant été réalisé par Brian Yuzna. J'ai alors rencontré Guillermo Del Toro dont j'étais une fan, et j'ai tout de suite été emballé par Le Labyrinthe de Pan...

    On dirait que tu es abonnée aux films fantastiques...

    C'est vrai que Filmax m'a embauchée pas mal de fois car il paraît que je simule bien la peur. Mais moi j'aime tous les genres de films. Je n'ai pas une préférence vraiment arrêtée et je veux faire toute sortes de films. Mais j'aime faire des films d'horreur et fantastiques. Pour moi, c'est fascinant de rencontrer toute sortes de gens différents. C'est également fascinant d'apprendre tout sortes de choses et la manière dont les films se font.

    Tu dis être fan de Guillermo Del Toro. Vu ton jeune âge, n'as-tupas été effrayée par certains de ses films ?

    Oui, c'est vrai que l'univers de Guillermo Del Toro est très sombre et noir. Mais je crois qu'il y a dans tous ses films, au bout du compte, de l'espoir et de la lumière. Ce ne sont jamais des films totalement désespérés. Celui que je préfére est Mimic, car j'aime bien le côté "roller-coaster" du film...

    "Le Labyrinthe de Pan" parle de l'Espagne de Franco en 1944... Tu n'étais pas née, mais penses-tu que l'on sent encore l'influence du fascisme en Espagne ?

    C'est vrai que tout cela est bien loin dans le passé pour moi. Mais moi, je voyais le film plus comme une aventure fantastique, une sorte de Alice au pays des merveilles. Je n'ai pas vraiment saisi le côté politique du film, mais plutôt sa dimension poétique et lyrique. Et puis c'est aussi un film sur la famille, qui parle de la difficulté d'avoir une famille unie et soudée. C'est pour moi un sujet contemporain. De plus, ma famille a vécu sous Franco et donc on m'a expliqué ce qu'était la vie à cette époque. J'ai de la chance car je vais dans un lycée américain en Espagne, et je n'ai donc pas visité ces passages noires de l'Histoire de mon pays...

    Comment t'es tu identifiée à Ofelia ?

    Ofelia est proche de moi par rapport à sa force de caractère. C'est quelqu'un qui n'a peur de rien et qui ose se confronter à la vérité, à toute vérité. C'est une jeune fille très brave, sans doute plus que moi. Mais elle a aussi, comme moi, un jardin secret. Mais c'était un rôle difficile, car les conditions de tournage ont été éprouvantes : il y avait beaucoup de boue comme vous avez pu le voir. Et passer des journées entières dans la boue est parfois repoussant. Ce fut vraiment une expérience intéressante. Le froid aussi fut difficile à supporter : dans la plupart des scènes, on me voit courir dans la forêt avec un simple pyjama... Et bien j'étais totalement frigorifiée !

    Quels souvenirs gardes-tu de cette expérience ?

    Je garde un souvenir et un respect ému pour Guillermo. Il m'a appris beaucoup et a eu tellement confiance en moi. Cela m'a donné une grande force intérieure et me permet d'avancer dans ma carrière.

    Que souhaites-tu que le public retienne de ce film à plusieurs niveaux de lecture ?

    J'espère que le public aura différentes interprétations de ce film qui est si riche, si varié au niveau des thèmes et des images qu'il aborde. Même si on n'aime pas les films fantastiques, je pense que public y verra un film très contemporain, politique et familial.

    Quelle a été ta créature préférée ?

    Je crois que j'ai un faible pour Pan lui-même. Sivous faites attention, vous verrez que ce personage s'embellit au fur et à mesure que l'on avance dans l'intrigue. C'est une creature hideuse au début et effrayante, qui petit à petit devient chaleureuse et radieuse. Et je ne vais pas parler de toutes les créatures qui me font peur mais il y en a plus d'une...

    Justement, de quoi as-tu peur au quotidien ?

    J'ai peur de certaines choses. Par exemple, parfois, quand je me réveille, j'ai l'impression de voir des monstres venir vers moi dans ma chambre. Alors j'essaye de me rendormir... J'ai peur aussi de la guerre, comme dans ce film. C'est incroyable pour moi qui suis si jeune de voir que d'un côté l'homme est capable de voler et d'aller sur la Lune, et de l'autre qu'il passe trop de temps à tuer et à s'entretuer. Je ne comprends pas le sens de la guerre ! Cela n'a pas de sens pour moi. Mais peut-être suis-je trop jeune pour comprendre...

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Cannes en mai 2006

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