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    Rencontre avec Saïd Taghmaoui sur le tournage de "Conan" !

    Il est Français et il cartonne à Hollywood. AlloCiné s'est entretenu avec Saïd Taghmaoui depuis la Bulgarie, où il vient de débuter le tournage de "Conan", relecture d'un des classiques du genre Heroic Fantasy dont il est l'un des héros. Exclu !

    Il fait partie de ces rares acteurs français a avoir percé à Hollywood. Saïd Taghmaoui, révélé en 1995 avec La Haine, s'illustre en effet depuis plusieurs années dans de grosses productions américaines, des Rois du désert à G.I. Joe, en passant par Angles d'attaque. Aujourd'hui, la carrière US de ce fils d'émigrés marocains se poursuit, puisqu'il vient de débuter le tournage de Conan, relecture d'un des classiques du genre Heroic Fantasy dont il est l'un des héros. AlloCiné s'est entretenu avec lui en exclusivité depuis la Bulgarie. Conan, Marcus Nispel, Aramis, l'amitié, l'identité nationale,... : rencontre passionnée avec Saïd Taghmaoui.

    AlloCiné : Heureux de participer au remake de "Conan le Barbare" ?

    Saïd Taghmaoui : Très. C'est le remake d'un classique qui a bercé mon adolescence, et puis ça me permet de travailler avec un réalisateur incroyable, Marcus Nispel. J'étais très jeune quand j'ai découvert le premier Conan. C'était la première fois qu'on voyait des grands mecs costauds comme ça au cinoche, un univers très masculin. Il y avait un côté un peu macho dans Conan le barbare, ça avait un peu perturbé à l'époque, mais c'était quand même jouissif à voir. C'est un genre de film qui revisite presque le péplum. Ce nouveau Conan, ce sera un peu comme 300. Ca va être un film dur, Conan le barbare revisité de manière très forte, moderne.

    AlloCiné : C'était l'occasion d'aborder un univers bien particulier...

    J'avais envie de faire un film romanesque, un peu ancien, avec des costumes,... En France, quelqu'un avec mon physique aurait du mal à jouer d'Artagnan, je pense. Moi, j'aimerais bien jouer, un jour, incarner Aramis. Malheureusement, je ne pense pas qu'ils aient ici l'imagination assez fertile, mais j'espère qu'ils y arriveront un jour. Vraiment, avec Conan, j'ai l'opportunité de faire quelque chose de très différent de ce que je fais habituellement. Et j'adore ça, j'adore le travail de composition. C'est ce qui m'a toujours donné envie de faire ce métier.

    AlloCiné : Parlez-nous de votre personnage dans le film...

    Il s'appelle Ela Shan, c'est quelqu'un qui a un peu un côté "Errol Flynn, le roi des voleurs". Il a beaucoup de répartie, il est très doué, et puis il a un sacré look, avec des cheveux longs... C'est très compliqué, il y a deux heures et demie de maquillage par jour. C'est un héros romanesque, à la tête d'une bande, un peu un Robin de Bois avec beaucoup d'élégance, et qui va beaucoup compter pour Conan. Ces deux mecs vont se rencontrer, et par le biais d'une situation précise, extrême, ils vont lier une amitié très forte. C'est un personnage qui revient dans le deuxième et le troisième film, car Conan est une trilogie.

    AlloCiné : Un petit mot sur Jason Momoa, qui incarne Conan dans le film et succède donc à Arnold Schwarzenegger ?

    Aux Etats-Unis, un casting, c'est souvent avec des gens très différents. C'est comme un tableau avec des couleurs, et on cherche le meilleur contraste possible. Pour l'instant, ça se passe très bien avec lui. En plus, nos personnages sont très bons amis dans le film, donc ça nous rapproche énormément.

    AlloCiné : Marcus Nispel a déjà réalisé deux remakes brutaux avec "Massacre à la tronçonneuse" et "Vendredi 13". Il était un peu l'homme de la situation pour "Conan", non ?

    Marcus Nispel, c'est un type formidable. Il vient de la pub, il a fait des vidéos incroyables, et il fait son chemin dans le cinéma. Il revisite des films et parvient à faire passer un message, en y mettant à chaque fois des choses personnelles. Il y a un vrai plaisir à travailler ensemble. Je pense que je retravaillerai d'ailleurs avec lui. Il y a de belles rencontres, comme celle avec Mark Wahlberg, qui est devenu mon meilleur ami, des rencontres qui comptent vraiment beaucoup. Celle avec Marcus Nispel en est une.

    AlloCiné : Vous faites carrière aux Etats-Unis. Quel regard portez-vous sur la France ?

    La dernière fois que j'étais en France, il y avait le débat autour de l'identité nationale. C'est la continuité de la connerie et de ce nivellement par le bas. Alors que le vrai défi, c'est de vivre ensemble et de se conjuguer tous au pluriel. Le mépris, c'est une arme de destruction massive. On a essayé beaucoup de choses en France, mais on n'a pas essayé l'amour. Le talent et la compétence des gens devraient l'emporter sur tout, c'est ce que je voudrais dire aux jeunes. C'est un débat qui me perturbe. Je ne veux pas oublier d'où je viens. Je travaille en Amérique, car j'ai quitté la France par manque de visibilité et d'égalité des chances. La dignité n'était pas négociable. J'aurais aimé faire les films que je fais aux Etats-Unis en France, dans le pays ou je suis né et qui m'a donné cette conscience.

    Propos recueillis par Clément Cuyer le 18 mars 2010

    Crédit photos : G. SOGLIA / MILTON AGENCY

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