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    Zoom sur... Michael Cera

    Malgré ses airs de timide frêle et maladroit, Michael Cera, actuellement à l'affiche de "Scott Pilgrim", s’est vite imposé comme l’un des plus doués de sa génération. Retour sur l’ascension fulgurante d’un comédien surdoué.

    Des débuts modestes

    Né le 7 juin 1988 à Brampton au Canada d’un père italien et d’une mère québécoise, Michael Cera commence sa carrière d’acteur très tôt. Il a à peine onze ans quand il apparaît pour la première fois à la télévision, dans un épisode de la célèbre série pour les tout petits Oui-Oui. Il fait ses débuts au cinéma dans Steal this movie (2000), drame qui s’inspire des événements contestataires ayant marqué les Etats-Unis au cours des années 60. Après une apparition dans la série Nikita et un échec lors de son audition pour le rôle de Cole dans Sixième sens, il est, toujours en 2000, un personnage secondaire du thriller Fréquence interdite. Alors que sa carrière est essentiellement limitée à des apparitions dans des programmes TV, il tourne sous la direction de George Clooney dans Confessions d’un homme dangereux. Il y interprète le personnage de Chuck Barris enfant, Sam Rockwell jouant le rôle adulte. La carrière du jeune acteur canadien est lancée.

    L'étape "Arrested Development"

    En 2003 lui est offert un rôle important dans la série Arrested Development. Durant trois saisons, il est George-Michael Bluth, fils de Michael Bluth (Jason Bateman). Son interprétation du personnage, un jeune homme mal dans sa peau, naïf et gauche, confirme son talent et lui ouvre la porte des studios de cinéma. La série produite par Ron Howard est arrêtée au bout de trois saisons en raison d’audiences décevantes mais sera élevée au rang de "série culte" par une communauté de fans. Si elle s’arrête, il n’en est pas de même pour la carrière de Cera. Cette même année, il tient le premier rôle dans sa propre web-série, Clark and Michael, en collaboration avec son ami Clark Duke, qui lui permet de dévoiler ses atouts d’acteur comique. La série obtient d’ailleurs un succès d’estime au sein de la profession. Et cela ne fait que commencer pour Cera, qui obtient l’année suivante le rôle qui va définitivement l’inscrire comme l'un des plus prometteurs de sa génération.

    2007 : la consécration

    Il a à peine dix-neuf ans quand il obtient son premier rôle principal au cinéma. Supergrave, comédie produite par Judd Apatow, est l’un des plus gros succès de cette année. "On a tout de suite adhéré à Michael Cera. Il est hilarant", révèle Seth Rogen, co-scénariste du film, dans le making-of. Michael Cera interprète Evan, un jeune lycéen au visage angélique, prêt à tout, ou presque, pour séduire et impressionner une fille de sa classe. En duo avec Jonah Hill, il côtoie également le novice Christopher Mintz-Plasse et deux comédiens confirmés, Seth Rogen et Bill Hader. Le succès du film (plus de 100 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis) et l’accueil favorable qu’il reçoit de la critique imposent Cera dans la catégorie des jeunes espoirs US qui comptent. Une pluie de récompenses salue en outre sa performance, avec notamment un MTV Award du Meilleur espoir et un Canadian Comedy Award du Meilleur acteur.

    La bande-annonce de "Supergrave" :

    Répondre aux attentes

    Fort de ce succès, l’acteur est confronté l’année suivante à une situation inédite : combler l’attente du public. Il y répondra de la plus belle des manières en incarnant Paulie Bleeker dans Juno de Jason Reitman, emmené par Ellen Page, Jennifer Garner ou encore Jason Bateman (pour la petite histoire, les deux stars de la série Arrested Development jouent dans le même film mais ne se donneront pas la réplique puisque leurs personnages n’ont aucune scène commune). De son personnage, Cera déclare : "Bleeker est fou de Juno, elle le valorise. Il est abasourdi en apprenant qu’elle est enceinte, et tout cela le dépasse, mais il s’inquiète aussi pour elle. Il est aussi d’ailleurs soulagé d’apprendre qu’elle compte confier son bébé à une famille d’adoption. Il tient surtout à conserver son amitié et espère devenir son petit copain." Encensé par la critique et joli succès public, Juno est récompensé notamment par l’Oscar du Meilleur scénario original. Ce film permet également au jeune comédien de dévoiler ses dons de musicien puisqu’il intervient à la fin du film en chantant la chanson Anyone else but you en duo avec Ellen Page. L’année suivante, Michael Cera est un musicien au cœur brisé qui tombe amoureux de la jolie Norah (Kat Dennings) dans la comédie romantique Une nuit à New-York. Puis il donne la réplique à Jack Black dans L’an 1, comédie préhistorique d'Harold Ramis où il retrouve notamment Christopher Mintz-Plasse. Deux films qui permettent au jeune comédien de montrer qu'il est aussi à l’aise dans la romance que la comédie pure. Il interprète enfin son propre rôle, ou presque, dans Paper Heart, l’histoire de l’actrice Charlyne Yi (vue dans En cloque, mode d’emploi) qui parcourt le monde avec une équipe de tournage pour chercher un sens à l’amour.

    Michael Cera dans "Juno"

    "Be Bad !" et "Scott Pilgrim" : nouvelle image

    Michael Cera a beau être reconnu mondialement, il pressent le danger de se faire enfermer dans un genre et, de ce fait, change de style de films très régulièrement. En 2010, si Be bad ! et Scott Pilgrim sont deux romances, il est pourtant difficile d’imaginer deux films aussi différents l’un de l’autre. Dans le premier, il interprète un jeune homme sympathique et coincé qui décide de s'inventer un double pour séduire la femme de ses rêves. L'un des acteurs du film, Zach Galafianakis (Very Bad Trip, Date limite), déclare à son propos : "Michael est un comédien très subtil. C’est agréable de voir un jeune acteur qui n’en fait pas des tonnes. C’est ce qu’il y a de si génial chez lui." L’image se brise encore davantage avec Scott Pilgrim, l’histoire d’un loser qui doit affronter les sept ex maléfiques de sa petite amie ! De retour dans son pays natal (le film se déroule à Toronto), Cera dévoile un visage nouveau, celui d’un personnage "bad-ass". Voir l’acteur impliqué dans des combats dignes de Dragon Ball Z peut surprendre, mais pourtant l’ensemble est étonnamment crédible, car l’acteur arrive à jongler entre les scènes de comédies et d’action. Marc Platt, le producteur du film déclare : "Tout le génie de Michael réside dans son approche prétendument légère, comme s’il en faisait le minimum. Il est étonnamment précis et habite totalement le personnage." Le film est un échec au box-office US (47 millions de dollars de recettes pour un budget de 70 millions), mais ne devrait pas freiner l'ascension irrésistible de l'acteur. Concernant ses projets futurs, il a été un temps annoncé dans le casting du troisième SOS Fantômes mais sera finalement à l'affiche de la version cinéma d'Arrested Development, mise en scène par le créateur de la série, Mitchell Hurwitz. Il participera en outre à la tournée américaine du groupe de rock indie Mister Heavenly qui aura lieu durant tout le mois de décembre.

    La bande-annonce de "Scott Pilgrim"

    Portrait réalisé par Clément Cusseau

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