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    "Soda" : rencontre avec Kev Adams et Nicolas Coppermann

    M6 lance aujourd'hui sa nouvelle série "Soda" avec le jeune comédien et humoriste Kev Adams en tête d'affiche. Rencontre avec l'acteur et Nicolas Coppermann, producteur de la série...

    AlloCiné : Kev Adams, vous avez une carrière précoce, à quel âge avez-vous commencé?

    Kev Adams: J’ai commencé la scène ouverte à 16 ans, puis de fil en aiguille j’ai été dans un petit comedy club, et j’ai été repéré par des gens… Je ne pourrais pas vous donner une date précise où je me suis dit que ma vie allait changer, ça s'est fait progressivement.

    Qui vous a repéré ?

    Plusieurs personnes en fait (rire) ! C’est Elisa [Soussan], qui est ma productrice aujourd’hui et qui travaille avec Anne Roumanoff, qui m’a vraiment repéré et qui lui en a parlé. Roumanoff a été la première à m'inviter à l’Olympia. Puis Michel Boujenah a fait de même pour que j'assure sa première partie, car il avait entendu parler de moi via Anne. Ensuite Gad Elmaleh m’a appelé pour faire ses premières parties, parce que son fils avait vu un de mes sketchs sur Internet. Au Québec j’ai fais les premières parties d’Anthony Kavanagh, alors là bas on me dit que c’est lui qui m’a découvert, mais en fait ils sont plusieurs. J’ai eu la chance que beaucoup de personnes me donnent ma chance.

    Vos sketchs sont-ils autobiographiques ?

    Complètement, c’est comme si j’écrivais mon autobiographie ou que je faisais ma propre psychothérapie dans mon spectacle (The Young Man Show, ndlr). Je raconte une adolescence haute en couleur et qui en même temps est tout ce qu’il y a de plus simple.

    Avez-vous écrit des épisodes de Soda ?

    J’ai écris une vingtaine d’épisode sur deux cents, donc je n’en ai pas non plus écrit beaucoup mais dès que j’ai un peu de temps j’en écris oui.

    Les répliques d’Adam sont-elles de vous ?

    Oui parce que même quand je ne les écris pas, sur le tournage, je le fais parler comme je veux. Mais je ne suis pas le seul à travailler, il y a beaucoup d’auteurs qui font un travail assez incroyable et je suis aussi beaucoup soutenu par les autres comédiens. Guy [Lecluyse] par exemple, qui a quand même une grosse filmographie derrière lui avec Bienvenue chez les Ch'tis et Rien à déclarer. Ils me soutiennent, me disent si mon jeu est bon, juste, donc c’est un joli apprentissage.

    Que signifie le titre de la série ?

    A l’origine la série devait être sous titré "l’envers des ados", et Soda à l’envers ça fait "ados".

    Une série d’ado pour les ados ?

    Je pense que c’est une série d’ado pour tout le monde, parce que l’adolescence c’est comme une maladie que tout le monde aurait eu. C’est comme si tout le monde avait eu la grippe entre 12 et 15 ans. Donc moi si à 15 ans je fais un spectacle sur la grippe, même si on a 42 ans on sait de quoi je parle parce qu’on l’a déjà eu, on a ressenti ces choses-là, peut-être à une époque différente, mais on voit de quoi je parle. En plus grâce à l’émission de Laurent Ruquier (On n’demande qu’à en rire, sur France 2, ndlr) il y a beaucoup de personnes âgées qui me suivent alors c’est agréable (rires).

    Quelle part de réalisme et quelle part d’exagération dans la série ?

    Je n’ai jamais fait de crise parce que mon jean était repassé (en référence au premier épisode de la série dans lequel Adam est contrarié car sa mère a repassé son jean, ndlr). En revanche, ça m’est arrivé d’en faire parce qu’on me l’avait lavé alors que je le trouvais bien comme il était. Je n’ai pas non plus été comme Adam avec les filles, mais ça m’est arrivé d’être tellement amoureux que j’aurais fait n’importe quoi pour la fille en question. L’adolescence quoi ! On a 16 ans, on voit une fille et on pense que c’est la plus belle du monde, après on découvre qu’il y a Natalie Portman et on change d’avis ! (rires) Mais en tout cas, je me reconnais beaucoup dans cette série, je revis à travers ça certaines années qui sont peut-être passées un peu trop vite pour moi et ça me fait du bien.

    Donc ce n’est pas forcément une caricature de l’adolescent ?

    C’est une autobiographie exagérée, en gros.

    Qu’est-ce qui est le plus dur : la télé ou la scène ?

    La scène je commence à être "habitué", sans prétention, c’est juste que c’est l’endroit où je m’amuse, et d'autant plus depuis que je fais la série. C’est un moyen de souffler, même si ça me demande beaucoup de travail. Parfois je sors du tournage à 22h et il faut enchaîner sur les répétitions du spectacle, mais c’est vraiment mon jardin d’enfant, c’est là que je vais m’amuser. Sur la série, je suis moins libre mais je m’amuse quand même.

    Est-ce que vous vous préparez à l’accueil que la série va avoir ?

    Bien sûr, j’ai très peur, moi je me prépare à ce que ça ne marche pas ! J’ai toujours fait comme ça, même pour le spectacle. Je me disais "Donne tout ce que tu as et si ça ne marche pas ce n’est pas grave, ainsi tu n'es pas déçu". Il n’y a pas de recette, s’il y en avait une, tout le monde cartonnerait. Mais je pense que ça reste quand même une série dans l’air du temps et qui peut plaire.

    Et le cinéma ?

    Au cinéma je ne me presse pas pour l’instant. J’ai eu déjà pas mal de propositions, des projets très flatteurs, mais j’attends vraiment le scénario qui produira un déclic. J’ai lu plein de choses. J’attends le bon moment, je me dis que ça viendra. J’ai envie de venir présenter un film à la presse en étant aussi fier qu’aujourd’hui avec la série.

    Dans la série vous parlez parfois en anglais, pourquoi cette idée ?

    Parce que c’est aussi quelque chose qui ressort dans mon spectacle: c’est l’idée du rêve américain. Je fais partie de cette génération d’ados qui ont grandi avec les films américains, les séries américaines, et ça nous fait rêver.

    Quelles séries regardez-vous ?

    Je regarde plein de choses… Entourage, How I Met Your Mother… j’ai regardé Friends, et en séries françaises H, Un Gars, une Fille

    Et pour Soda, vous êtes plus influencé par les séries américaines ou françaises ?

    Plus par les séries américaines. Le côté tables rondes en famille, les discussions, les potes un peu loser, le lycée, c’est très américain tout ça. Tout ce qui est un peu sitcom et les jeunes qui sont un peu dans le vent mais sans l’être trop non plus…

    Comment gérer vous votre emploi du temps entre votre one man show et le tournage ?

    C’est une horreur ! Non, vraiment, c’est très dur mais ce n’est que de la rigolade on ne peut pas se plaindre. On se réveille le matin pour aller se marrer ! Mais c’est très éreintant: on vient me chercher à 6h30, on me ramène à 21h30, et parfois j’en ai assez. Et ça c’est quand il n’y a pas de tournée ! C'est usant mais j’ai toujours rêvé de ça alors je ne vais pas m’en plaindre.

    Nicolas Coppermann, au final, le format court ressemble un peu au sketch, est-ce que la série est née du fait que Kev Adams est humoriste ?

    Nicolas Coppermann: Il y a beaucoup d’humoristes et ils ne font pas tous du format court… Nous il nous semble que pour faire un format court, il faut quand même avoir des histoires à raconter. Et justement toute la difficulté, et le pari, c’était de créer un personnage, Adam, et autour de lui une galerie de personnage avec des vraies situations et des vraies histoires. En voyant Kev et ses copains, en les écoutant parler, en regardant comment ils vivaient et ce qu’il se passait autour, on s’est dit qu’il y avait matière à faire une série. Après ce n’était pas forcément évident que Kev soit bon comédien, ce n’est pas parce qu’on est bon sur scène qu’on est bon devant une caméra, donc nous avons un peu testé ça et on s’est rendu compte qu’il était très bon. Après on a construit toute la famille autour de lui.

    Pourquoi ce choix du format court, que Calt Productions pratique souvent (Kaamelott, Caméra Café, Vous les femmes)?

    Il n’y a pas un choix du format court, on développe aussi du 26 mins et du 52 mins. Il se trouve que le format naturel de la comédie partout dans le monde à la télé c’est plutôt le 26, or il y a assez peu de place pour ce format en France, sauf un peu sur Comédie où on a fait Hero Corp par exemple. En revanche, M6 a mis en place – enfin avant il y a eu Un Gars, une Fille sur France 2 puis Caméra Café sur M6 - une logique de diffusion et donc d’écriture et de production de format court. Il se trouve qu’on a été un peu à l’initiative de ça et que Calt, avec Caméra Café puis Kaamelott, a développé ça. Il y a une vraie école du format court maintenant en France. C’est quelque chose que le téléspectateur a pris l’habitude de voir. On s’est rendu compte d’ailleurs qu'il pouvait être diffusé en demi heure, ce qui est le cas de Scènes de ménages, qui sera le cas de Soda, et qui est le cas de ce qu’on fait partout dans le monde puisque Caméra Café ou Vous les femmes sont adaptées et diffusées dans plusieurs pays et c’est généralement par tranche d’une demi-heure. C’est vraiment devenu un mode d’écriture assez particulier qui n’existe qu’en France, qui se développe parce qu’on l’exporte, et qui s’avère assez efficace donc on continue. La première version de Soda qu’on avait proposé à M6 était de 26 min, et il se trouve que la chaîne a une telle case, disponible, mais souhaite garder cette logique de format court car c’est à 20h, un horaire où les gens arrivent à tout moment. Ils voulaient avoir une série dans laquelle on pouvait rentrer à tout moment et c’est vrai que ce format s’y prête particulièrement, donc nous tout ce qu’on veut c’est le bonheur de M6 et des téléspectateurs alors on fait avec ça.

    Est-ce que ce n’est pas une contrainte au niveau de l’écriture pour le développement des personnages, de l’intrigue, etc… ?

    Chaque format a sa contrainte, alors oui c’est une contrainte mais c’est une contrainte avec laquelle on s’accommode très bien. Par exemple avec Soda, on est un peu plus dans la fiction qu’avec certains autres formats courts qui ont pu exister, où les choses sont un peu plus normées, où on est plus sur de la "vanne". Même dans le format court on arrive à installer des personnages, des relations entre eux, tout est possible. Après il faut juste trouver des auteurs qui ont le talent de faire vivre ces personnages là sur le format court. Il n’y a pas de "feuilletonnant" c’est certain, dans l’état actuel des choses, mais à part ça on peut tout faire.

    Quel public vous pensez toucher ? Plutôt les adolescents ou un public aussi large que celui de Scènes de ménages par exemple ?

    On pense que c’est au moins aussi large que le public de Scènes de ménages. Ce qu’on a pu tester avec le spectacle de Kev – c’est quand même un peu le même type d’humour – c’est que, évidemment, les adolescents sont fans, mais les parents vont le voir avec eux avec plaisir. Il n’y a pas beaucoup de choses qu’on peut voir en famille parents/enfants parce que généralement au niveau des goûts les enfants se font charrier et les parents aussi. Là les parents se font gentiment charrier mais ils ont plaisir à le voir avec leurs enfants. Ce qui nous a presque surpris, parce que ce n’était pas une évidence, c’est que les 20/30 ans qui a priori ne sont plus concernés par l’adolescence et ne sont pas encore parents d’ado, font aussi partie de son public, parce qu’en fait c’est une forme d’humour dont personne ne se sent rejeté. Et c’est vrai que les ados se retrouvent dans ce qu’on raconte dans Soda, tout comme leurs parents et ceux qui ont été ados il y a 5/6 ans… Nous on pense qu’il y en a pour tout le monde, et c’est évidemment notre pari.

    Propos recueillis par Marine Pérot à Paris le 23 mai 2011

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