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    Paul Verhoeven s'amuse de l'échec du remake de "Total Recall"

    Alors qu'il présentait au Festival de Tribeca son film "Tricked" ("Steekspel"), expérience participative (dont il dresse un bilan pour le moins contrasté, voire négatif), le réalisateur s'est fendu de quelques déclarations narquoises. Difficile de donner tort à un cinéaste qu'Hollywood n'arrête plus de remaker. A quand un retour au premier plan pour le Hollandais magique ?

    « C’était amusant », a expliqué, léger sourire aux lèvres, Paul Verhoeven au Hollywood Reporter. Interviewé à l’occasion du Festival de Tribeca, où est projeté Tricked, film financé par le crowdfunding et expérience participative (peu concluante selon lui) à laquelle ont contribué scénaristiquement quelques milliers de cinéphiles, le réalisateur évoque en ces termes son sentiment quant à l’échec de Total Recall Mémoires Programmées. « [...] Ils avaient fait preuve d’arrogance dans les interviews. Le producteur et Colin Farrell avaient critiqué l’ancienne version. Colin Farrell l’avait qualifiée de "kitsch", et les gens m’en avaient immédiatemment informé. » Pour mémoire, le blockbuster de Len Wiseman a été l’un des bides les plus sanglants de l’an dernier avec 58 millions de recettes au box-office US et 198 à travers le monde… contre 261 millions de dollars de recettes mondiales (sans même tenir compte de l'inflation) pour le classique de Verhoeven, sorti en 1990.

    « J’ai l’impression que faire ces sortes de choses idiotes, ces Total Recall, Robocop, Superman, Spider-Man, c’est un non-sens complet. Cela ne traite pas de quoi que ce soit qui ait une quelconque réalité, à moins que vous ne l’y mettiez vous-même. Et vous devez y mettre de votre propre personnalité. Mais j’ai aussi le sentiment que si vous prenez ces choses trop au sérieux, vous avez un problème. Vous devez savoir que l’histoire est "folle". Implanter une mémoire n’est pas complètement fou, seulement à demi fou. Je pense donc que si vous commencez à prendre cela complètement au sérieux, genre "c’est la réalité de la vie", vous êtes en territoire dangereux. Et je pense que certainement c'était quelque chose d'évident dans Total Recall [version 2012], parce que ça ne marchait plus. J’espère que Robocop [version José Padilha] s'appuiera sur un petit clin d’œil de temps à autre. »

    Le cinéaste, dont le dernier film distribué reste l’excellent Black Book, tourné dans son pays, en a profité pour revenir avec franchise sur son dernier film américain, Hollow Man (2000), cuisant échec : « [...] C’est le premier film que j’ai fait dont je me suis dit que je n’aurais pas dû le faire. Il a rapporté de l’argent [ndlr : pas tant que ça en réalité...] et tout, mais ce n’est vraiment plus moi. Je pense que plein d’autres gens aurait pu le faire. Je ne pense pas que plein de gens auraient pu faire Robocop comme je l’ai fait, ou Starship Troopers. Mais Hollow Man, je me suis dit qu’il devait bien y avoir 20 réalisateurs à Hollywood qui auraient pu faire ça. J’étais déprimé après 2002. » Dans l’avenir, reste à espérer que le cinéaste de 74 ans parviendra à concrétiser son projet Jesus of Nazareth (scénarisé d'après son livre par Roger Avary), voire à mettre en chantier d'autres films pour l'instant en stand-by (The Hidden Force).

    La BA de Total Recall version Verhoeven :

    Total Recall

    AG avec The Hollywood Reporter via The Playlist

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