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    Alien, Prometheus, Alien Isolation : tout sur la saga

    Infos, anecdotes, bonus : à l'occasion de l'annonce d'un Alien 5, retour sur l'une des plus célèbres franchises SF. Dans l'espace personne ne vous entendra crier...

    SEGA Enterprises Ltd.

    Alien : Isolation

    Je suis un peu embarrassé. En relisant mes prises de notes faites lors de l'une des toutes premières présentations d'Alien Isolation en février dernier, je tombe sur les propos d'Alister Hope, Creative Lead sur le jeu, qui m'avait accordé un entretien. Morceaux choisis : "Chez Creative Assembly, nous sommes de gros fans du premier film Alien, et l'idée centrale pour nous était de revenir aux racines de la saga, de faire un vrai Survival Horror, revenir à l'essence même du genre". Plus loin : "Dès le départ, nous voulions une créature et par extension un comportement très différent du reste de la franchise. Dans les films suivants celui de Ridley Scott et dans les autres jeux, on avait l’impression qu’elle se comportait comme un "chien fou", qui domine l’écran, les joueurs. Un de nos gros challenges, ça été de travailler sur son comportement, de le rendre crédible, et surtout non scripté".

    Si l'entretien avec l'intéressé fut passionnant, c'était aussi une profession de foi risquée. Que n'a-t-on pas souvent entendu ce genre de déclaration d'intention, pour au final se voir délivrer un titre qui se révèle être une déception majuscule, voire une trahison absolue des intentions de départ, fussent-elles louables ?

    Oui, c'est à Alien Colonial Marines que l'on peut penser; un titre qui a vu son développement traité par-dessus la jambe par le studio texan Gearbox, et dont Sega, son éditeur, n'a pas encore tout à fait fini de solder les comptes. Mais ce dernier gardait dans sa manche un sacré joker : il a confié il y a trois ans le développement d'un autre titre sur la franchise au studio britannique Creative Assembly. Histoire de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Un choix très étonnant, celui-ci étant surtout réputé pour le développement d'une franchise dont le Gameplay et l'univers est à des années lumières de la saga Alien : la série des jeux de stratégie historique "Total War".

    Je suis un peu embarrassé disais-je plus haut. Parce qu'étant arrivé exsangue au terme du titre Alien : Isolation, les nerfs en feu et m'être rongé les sangs à force de décharges d'angoisse dans cette hallucinante chasse à l'homme et au monstre, je dois rendre les armes. Il m'est impossible de porter la contradiction aux arguments qui me furent avancés par mon interlocuteur. Autant le dire d'emblée et sans détour. Alien : Isolation est un titre exceptionnel, qui parvient non seulement à atomiser jusqu'au souvenir les ratages précédents, et même éclipser d'autres jeux de la franchise, mais se hisse sans problème vers les sommets du Survival Horror. Le titre miraculeux qu'on osait plus espérer depuis des années pour cette franchise; un jeu qui rend enfin justice à l'une des plus grandes licences de l'histoire du cinéma.

    Recherche maman désespérément

    Alien : Isolation se déroule en 2137, quinze ans après les événements du film de Ridley Scott, dans lequel l'USCSS Nostromo, un vaisseau de transport commercial de la Weyland Yutani, a disparu lors d'un voyage de routine le ramenant vers la Terre.

    Le joueur incarne Amanda Ripley, fille d'Ellen. Elle travaille depuis des années dans la région où sa mère a disparu, dans l'espoir d'y trouver des éléments de réponses. Un jour, un certain Samuels, cadre au sein de la Weyland - Yutani, la recrute au sein d'une équipe chargée d'aller récupérer l'enregistreur de vol du Nostromo. Celui-ci se trouve à bord d'une gigantesque station spatiale : Sevastopol.

    L'ennui, c'est que le chaos absolu règne dans cette station semi abandonnée. Les autorités ne donnent plus signe de vie, un climat de guerre civile s'est installé, plus personne ne se fait confiance. Les androïdes, d'ordinaire dociles, sont corrompus, et n'hésitent même plus à tuer. En fait, tout semble lié à une menace invisible, parfaite machine à tuer, qui chasse dans les profondeurs de la station. Un ennemi imprévisible et impitoyable qui va bien évidemment se dresser entre Amanda et sa quête de vérité...

    I Will Survive...ou pas

    Dans Alien : Isolation, la notion de survie n'est pas un vain mot; elle est même en flux tendu tout au long du jeu. C'est à dire placer le personnage - joueur en situation de grande vulnérabilité, où la mort guette le moindre de vos faux pas. Un sentiment de vulnérabilité que l'on pourrait comparer avec celui du brillant titre Amnesia : the Dark Descent sorti en 2010 (nous en parlions ici), un titre en vue subjective où le personnage principal n'était d'ailleurs même pas capable de se battre, mais devait au contraire se dissimuler et se soustraire le plus possible aux regards des ennemis. Ou, pour prendre une comparaison plus récente, le Survival Horror Outlast.

    Toutefois, au fur et à mesure qu'Amanda s'enfonce dans l'exploration de la station dévastée, elle peut récupérer des ressources, quelques armes, et même fabriquer des objets, comme des bombes fumigènes, grenades aveuglantes et autres kit de soins. Si les armes sont efficaces sur les humains que vous croiserez (et qui d'ailleurs ne seront pas tous hostiles), certaines auront du mal à venir à bout des androïdes qui tenteront de vous barrer la route. De toute façon, c'est avant tout la discrétion qui sera à privilégier; l'usage des armes ne devra se faire qu'en ultime recours.

    Les sens en éveil

    S'il faut déjà rendre hommage à l'extraordinaire direction artistique du jeu, le démentiel travail fait sur le Design sonore n'est pas en reste. Car le son sera au choix votre allié ou votre ennemi. Le principal outil pour échapper à vos poursuivants est le détecteur de mouvements, qui n'indique que la direction d'où peut provenir le danger en émettant un bruit caractéristique. Mais il faut faire attention : le bruit émis par les pulsions peut alerter un ennemi proche...

    Il faudra donc savoir l'utiliser judicieusement, ou dans un coin isolé. Si vous faite usage de vos armes, le son qu'elles génèrent ainsi que les bruits de lutte ou de mort risquent d'attirer l'alien, qui a l'ouïe particulièrement fine. En s'approchant d'un placard où vous vous serez peut-être réfugié, la créature est même capable de vous entendre respirer...jusqu'à ce que vous bloquiez votre respiration. Oui, cela va jusque-là. D'ailleurs, on ne saurait trop vous recommander de jouer avec un système sonore 5.1 si vous le pouvez, ou alors avec un bon casque audio sur les oreilles, et dans le noir. Pour l'avoir expérimenté, on peut vous garantir qu'il faut avoir le coeur bien accroché. Mais cela décuple l'immersion dans le jeu.

    Machine à tuer

    Le studio a beaucoup communiqué - à juste titre- sur la capacité d'adaptation du xénomorphe. L'alien peut tuer en un coup, et aucune arme ne peut l'abattre. On ne peut qu'esquiver ou distraire la créature, dont les apparitions sont savamment distillées au compte-gouttes, ce qui en décuple l'effet de terreur et de stress. Elle est capable de se souvenir des endroits où vous avez été, de vos lieux de prédilections pour vous cacher, ainsi que des objets que vous utiliserez pour faire diversion. Son comportement est loin d'être prévisible. A vous de diversifier au maximum vos approches donc. D'autant que plus vous avancerez dans le jeu, plus cela deviendra corsé...

    Car Alien : Isolation est effectivement un jeu difficile, exigeant, qui récompensera ceux et celles qui sauront se montrer patients et ingénieux pour échapper à la créature. En fait, le jeu peut parfois donner l'impression d'être punitif à ce niveau là, en tout cas pour ceux qui ne sont pas forcément habitués à des challenges un peu relevé.

    Etouffant et claustrophobe jusqu'au malaise comme pouvait l'être le chef-d'oeuvre de Ridley Scott, bénéficiant d'un soin maniaque du détail qui force le respect et transpire la passion pour son modèle, gorgé de moments de pure terreur, Alien : Isolation est un chef-d'oeuvre, absolument incontournable si vous aimez un tant soit peu la franchise. Vous savez ce qui vous reste à faire.

    OP

     

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