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    Le Gang des Barbares, Guy George...: 9 faits divers adaptés au cinéma

    A l'image de "Tout, tout de suite", qui adopte le point de vue du "Gang des barbares" sur la tragique affaire d'Ilan Halimi, de nombreux films français se sont inspirés de l'actualité ces dernières années. En voici neuf.

    Céline Nieszawer

    Le film : Tout, tout de suite

    De quoi ça parle ?

    Des portes explosent. Les policiers casqués, armés font irruption de nuit dans des appartements, cris, coups : défilent à l’écran les visages des interpellés. Des beurs, des blacks, des blancs. Tous ont moins de vingt ans. Ceux que la presse appellera les « barbares ». On est en février 2006. La police quelques heures plus tôt a trouvé le corps moribond d’Ilan (Halimi) sur le bord d’une route à Sainte-Geneviève-des-Bois, nu, brûlé à 80 %. Kidnappé, il a été séquestré pendant 24 jours. Il était juif. Et donc supposé avoir de l’argent. Par flash-back, le film déroule alors le fil des événements depuis le kidnapping. Courses poursuites entrecoupées de scènes où on assiste au calvaire de la victime. Moderne danse macabre qui en dit long sur la « marche » de nos sociétés.

    Le saviez-vous ?

    Sorti il y a deux ans, 24 jours d'Alexandre Arcady relatait les mêmes événements que le film de Richard Berry. A une nuance près, et de taille : le film d'Arcady était basé sur le livre éponyme écrit par la mère D'ilan Halimi, Ruth Halimi. Chez Berry, le point de vue est très différent, puisqu'il se concentre avant tout sur les personnalités composant le fameux "gang des barbares". Un film qui est en fait une adaptation du roman écrit par Morgan Sportès, déjà auteur d'un livre basé sur des faits réels qui s'appelait L'Appât, que Bertrand Tavernier adaptera brillamment en film.

    "Quand j'ai appris que Sportès allait écrire un ouvrage sur l'affaire Ilan Halimi, je me suis tout de suite intéressé à cette idée" expliquait Richard Berry; "j'aime beaucoup son point de vue ethnologique, à mi-chemin entre le philosophe et le journaliste. Je l'ai immédiatement contacté en lui disant que je souhaitais m'atteler à l'affaire Halimi à travers son analyse. Du coup, je tenais à ce qu'on écrive ensemble le scénario".

    Avec un tournage de huit semaines et un casting en très grande majorité composé d'inconnus, Richard Berry avait à coeur de réunir le plus d'éléments possibles afin de retranscrire ce fait divers de la manière la plus réaliste possible : "Je me suis beaucoup entretenu avec Didier Halimi qui m'a livré des infos que même Morgan ne connaissait pas. J'ai aussi contacté la femme qui a découvert le corps d'Ilan. Au départ, elle était très méfiante et voulait s'assurer que j'allais raconter la vérité. J'ai gagné sa confiance et elle m'a tout raconté : elle avait cru apercevoir un corps, mais comme il y avait un hôpital psychiatrique à proximité, elle a eu peur, elle a poursuivi sa route et s'est garée à cinq minutes de là, sur un carrefour, d'où elle a appelé la police. Puis, elle a rapidement regagné son bureau par crainte d'être renvoyée. Une demi-heure plus tard, la police, qui ne retrouvait pas le corps, l'a recontactée pour qu'elle leur indique plus précisément ce qu'elle pensait avoir vu. Dans le même ordre d'idée, j'ai également parlé avec Mony, la fiancée d'Ilan, qui a quitté Paris depuis la mort de son compagnon. Bref, j'ai approfondi mon enquête pour alimenter le scénario de faits réels. La vérité est toujours intéressante à mettre en scène et peut amener un recul transcendental sur la société : on n'a pas besoin de la travestir", raconte le metteur en scène.

     

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