STEVEN SODERBERGH
Steven Soderbergh : Le premier film dont je me souviens, c'est La Planète des Singes. C'était dans un drive-in, je devais avoir cinq ans, c'était en 1968. Je me rappelle la scène au début où ils sortent de leur sommeil cryogénique, et l'un d'eux est à l'état de squelette, et je revois mon père me couvrir les yeux sur le siège avant de la voiture.
J'ai vu beaucoup de films quand j'étais enfant, mon père adorait le cinéma et il écrivait sur le cinéma, donc j'avais une bonne culture en la matière, mais je crois que le premier film que j'ai vu et qui m'a fait basculer et réaliser ce que c'était qu'être réalisateur, c'était Les Dents de la mer en 1975. C'est la première fois que je suis sorti du cinéma en me demandant : « Qu'est-ce que 'réalisé par' signifie ? Qu'est que ça veut vraiment dire ? » Par bonheur, il y avait un livre sur le making-of, un carnet de bord écrit par le scénariste Carl Gottlieb, qui racontait le tournage, The Jaws Log, et il se trouve que c'est l'un des meilleurs livre de making-of jamais écrits et que c'était la réponse exacte à ma question. A l'âge de douze ans, je me suis donc saisi de cet ouvrage et j'ai surligné toutes les fois où le nom de Steven Spielberg était mentionné, en me disant : « Okay, si tu veux apprendre ce que fait un réalisateur, tu ferais bien de garder tout ça en mémoire. » Et je m'y suis référé un sacré bout de temps. C'est le moment où pour moi, les films ont cessé d'être simplement quelque chose que l'on regarde, pour devenir quelque chose que l'on peut faire.
La bande-annonce de La Planète des singes (1968) :