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    Ressortie Perfect Blue : comment ce film a inspiré une scène de Requiem for a dream...
    Emilie Schneider
    Emilie Schneider
    -Journaliste
    Amatrice d’œuvres étranges, bizarres, décalées et/ou extrêmes, Emilie Schneider a une devise en matière de cinéma : "si c'est coréen, c'est bien".

    À l'occasion de la ressortie en salles le 9 mai de "Perfect Blue" de Satoshi Kon, retour sur ce classique de l'animation japonaise qui a influencé de nombreux réalisateurs dont Darren Aronofsky.

    Perfect Blue de Satoshi Kon

    De quoi ça parle ?

    Mima est une icône pop, membre d'un « girls' band » à succès. Quand elle décide de quitter le groupe pour devenir vedette d'une série télévisée, ses fans se désolent. Aussitôt, sa vie tourne au cauchemar. Elle reçoit des messages menaçants sur Internet et d'inquiétants événements entourent Mima et ses proches : des hallucinations, des menaces et pire encore... des meurtres.

    Une oeuvre majeure du cinéma d'animation

    En 1999, le public français découvrait Perfect Blue, premier long métrage de Satoshi Kon, qui deviendra par la suite l'un des grands noms de l'animation japonaise. Pour son coup d'essai, c'est un coup de maître : à partir du roman Perfect Blue : Complete Metamorphosis de Yoshikazu Takeuchi -dont il ne garde que le cadre de la J-Pop et le ton très sombre-, le réalisateur signe une oeuvre qui va marquer de son empreinte de nombreux cinéastes. 

    Destiné au marché vidéo, Perfect Blue est mis en boîte à moindre frais (3 millions de yens, soit environ 23 000€) et bénéficie d'une liberté de ton qui permet à Satoshi Kon de se lâcher sur la violence et les scènes de nudité. Il livre un thriller à l'intrigue tortueuse et au découpage implacable sur lequel plane l'ombre de Brian De Palma. Transcendant son faible budget, le travail du cinéaste est si convaincant que les producteurs décident finalement d'offrir au film une sortie en salle, lui donnant une visibilité inespérée.

    Splendor Films

    Des admirateurs prestigieux

    S'il n'est pas un succès au box-office, Perfect Blue fait le tour des festivals et lance la carrière de son auteur. Parmi les fans du film, un certain Darren Aronofsky s'entiche de l'oeuvre au point d'en acheter les droits d'exploitation américains et d'en recréer une scène plan par plan dans Requiem For A Dream

    Au-delà de ce clin d'oeil évident, Perfect Blue a également fortement influencé Black Swan du même réalisateur. Les deux films mettent en scène la descente aux enfers d'une ingénue qui évolue dans un milieu artistique. L'héroïne est-elle folle ou en a-t-on vraiment après elle ? Plusieurs plans de Black Swan semblent ainsi tout droit sortis de Perfect Blue : les portraits peints par Barbara Hershey prennent vie à l'instar des clichés de Mima dans la chambre de son admirateur, Mima et Nina (notez la sonorité proche) voient leur double "malveillant" dans le métro, leurs chambres sont décorées comme si elles étaient encore des adolescentes, ...

    Si Darren Aronofsky a reconnu les similitudes entre les deux oeuvres lors de la promotion de Black Swan, il affirme cependant que son film a puisé directement sa source dans Le Lac des cygnes et non dans Perfect Blue. Il n'est pas le seul réalisateur à admirer le travail de Satoshi Kon : il ne fait aucun doute que la plongée dans les rêves mise en scène dans Paprika a nourri Christopher Nolan et son Inception. Satoshi Kon nous a malheureusement quittés en 2010 mais la richesse de son oeuvre n'a pas fini d'être redécouverte par bon nombre de cinéastes et cinéphiles...

    La bande-annonce de Paprika :

     

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