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    2001 : la fin expliquée par Stanley Kubrick... en 1980

    Stanley Kubrick explique la fin de 2001 dans une interview qui date de près de 40 ans. Un entretien téléphonique mis en ligne sur Youtube le 29 juin dernier, soit plus de 50 ans après la sortie du film.

    1968 TURNER ENTERTAINMENT CO,. A TIME WARNER COMPANY.

    En 1980, Jun'ichi Yaoi, spécialiste des OVNI, réalise un documentaire sur le paranormal et entre en contact avec Stanley Kubrick, qui tourne alors Shining. Le documentaire du Japonais ne sortira jamais, mais l'enregistrement de l'interview réalisée à cette occasion a été vendu aux enchère en 2006 et mis en ligne sur Youtube le 29 juin 2018.

    Stupeur : Stanley Kubrick, au téléphone - de ce fait, on ne peut pas être dans l'absolue certitude qu'il s'agisse bien de sa voix - y explique la fin de son chef-d'oeuvre sorti en 1968, 2001 : L'Odyssée de l'espace. Lorsque l'ufologue japonais lui demande quel est le sens de la dernière scène, avec le vieil homme étendu sur son lit, pointant du doigt le monolithe et se changeant en un foetus auréolé de lumière qui se retrouve dans l'espace au son d'Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, Kubrick répond :

    1968 TURNER ENTERTAINMENT CO,. A TIME WARNER COMPANY.

    "J'ai essayé d'éviter de faire ça depuis la sortie du film, car quand on exprime ses idées, elles semblent idiotes, alors que quand on les met en scène les gens les ressentent, mais je vais essayer. L'idée était que [Bowman] devait être enlevé par des entités d'ordre divin, des créatures faites d'énergie et d'intelligence pures, sans forme particulière. Ils l'emmènent dans ce qu'on pourrait décrire comme un zoo humain, pour l'étudier. A partir de là, sa vie entière s'écoule dans cette pièce et il n'a aucune notion du temps. Il a juste l'impression que les choses se passent telles que montrées dans le film."

    "Ils font le choix de cette pièce, qui est une réplique d'architecture française délibérément inexacte. On voulait suggérer qu'ils ont une idée de ce qu'il pourrait trouver beau, mais sans en être sûrs. De la même manière que nous avec les animaux dans les zoos : on essaie de leur donner ce qu'on pense être le plus proche de leur environnement naturel."

    "Quoi qu'il en soit, quand ils en ont fini avec lui, ainsi que cela se produit dans énormément de mythes issus de toutes les cultures du monde, il est changé en une sorte de super-entité et renvoyé sur Terre, transformé en une espèce de Superman et on ne peut que deviner ce qui va se passer lorsqu'il va rentrer. C'est le motif récurrent de nombreux récits mythologiques et c'est ce qu'on essayait d'évoquer."

    Si l'on en croit le cinéaste, 2001, qui vient de ressortir en salle dans sa version restaurée, serait donc une sorte de prequel à Superman ? Les dizaines et les dizaines d'analyses et d'interprétations proposées depuis cinquante ans, qu'elles aient été émises par des théoriciens du cinéma les plus chevronés ou par des spectateurs lambda, laissent tout de même à penser que l'explication de Kubrick n'est pas figée. Elle n'annihile pas la charge métaphysique de 2001, mais la rédéfinit précisément comme une oeuvre de science-fiction avant tout. 

    La bande-annonce du 50e anniversaire de 2001 : L'Odyssée de l'espace :

     

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