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    Cannes 2019 : on a vu Frankie, Une Fille facile, Le Jeune Ahmed...

    Tous les jours, la Rédac' d'AlloCiné vous résume les films vus dans le cadre du 72e Festival de Cannes. Aujourd'hui, pleins feux sur "Frankie", "Une Fille facile", "Le Jeune Ahmed", "Nina Wu" et "Lilian"...

    Julien Torres / Les Films Velvet

    Le jeune Ahmed réalisé par Luc et Jean-Pierre Dardenne

    Compétition

    Pour leur 8ème sélection en compétition officielle, les frères Dardenne s'attaquent à un sujet très actuel : la radicalisation. On y suit le jeune Ahmed, enfant-adolescent séduit par un imam qui va le conduire vers un islam extrême. En quête de repères, le jeune homme va commettre un acte qui va changer sa vie. À partir de là, les réalisateurs belges explorent les méthodes employées pour sortir les jeunes de cette radicalisation. Indéniablement maîtrisé, le sujet a été travaillé par les Dardenne en amont et leur caméra se place au plus près de leur leur héros pour trahir les contradictions se cachant chez ce jeune Ahmed. Le film attirera les spectateurs friants de portraits intimistes et de sujets brûlants. Corentin Palanchini (@Sartana87)

    Frankie - réalisé par Ira Sachs

    Avec Frankie, Isabelle Huppert, grande habituée de la Croisette, revient en Compétition avec un rôle marquant. Celui d'une célèbre actrice française se sachant gravement malade, et qui décide de passer ses dernières vacances entourée de ses proches, au Portugal. Rien de larmoyant ici, bien au contraire. Le réalisateur américain Ira Sachs filme la journée des protagonistes et l'indicible de cette fin annoncée avec une grande pudeur. Surtout, il offre à Isabelle Huppert un rôle magnifique : devant la maladie qui la gagne inexorablement, son personnage est à la fois courageux, léger et digne, bien décidé à vivre ces derniers jours dans la lumière, aux côté de ceux qu'elle aime. Au final, Frankie est un paradoxe : s'il aborde la mort, le film dégage un incroyable souffle de vie. Clément Cuyer (@clemt77)

    Une fille facile - réalisé par Rebecca Zlotowski

    Quinzaine des réalisateurs

    La fille facile de Rebecca Zlotowski c'est Zahia Dehar. La fameuse, la sulfureuse qui pour la première fois se retrouve au cinéma dans un film tout à sa mesure. Un film qui déconstruit le cliché que véhicule l'ex escort girl depuis qu'on la "connait", un film qui montre sans pudeur son corps parfait mais surtout un film qui la fait parler. D'une voix suave et lancinante et d'un propos assuré, qui n'est pas sans rappeler la Brigitte Bardot du passé. C'est avec le talent qu'on lui connait et une terrible acuité que Zlotowski redore le blason de la féminité qui, lorsqu'elle se montre trop sexualisée et exhibitionniste, a tendance à déranger. Se plaisant à requestionner les rapports de classes, de pouvoir mais aussi de forces entre homme et femme (mention spéciale à la scène de lit du Mépris aux schémas inversés ), elle défend les choix de son héroïne botoxée, sans filtre, et bien plus compliquée qu'on ne veut bien le penser. Un film libre dans sa forme comme dans ce qu'il transmet de la sexualité et du désir féminin plus qu'assumé. Laetitia Ratane (@laetitia.ratane)

    Lilian

    Quinzaine des réalisateurs

    On connaissait le « road movie ». Voici le « walk movie » ! La Quinzaine des Réalisateurs projetait aujourd’hui une découverte totale, Lilian, un premier film autrichien d’Andreas Horvath. Une sorte de Into the Wild au féminin, inspiré d’une histoire vraie tout comme le personnage joué par Emile Hirsch dans le film de Sean Penn. Lillian suit une émigrante échouée à New York, qui décide de rentrer à pied dans sa Russie natale. Débute pour elle un long périple. Un film assez âpre, gorgé de paysages, dont l'intrigue assez rugueuse n’épargne rien à son interprète principale, l’impressionnante Patrycja Planik qui porte le film de bout en bout. Brigitte Baronnet (@BBaronnet)

    Haut les filles - réalisé par François Armanet

    Séance de la plage

    Ambiance rock'n'roll sur la Croisette avec la présentation, en Séance de la plage, de l'électrisant documentaire Haut les filles, qui revient sur 60 années de musique rock racontées par dix chanteuses charismatiques. Un film féministe en forme de coup de pied dans la fourmilière qui montre que le genre n'est pas uniquement réservé aux garçons. Les filles prennent le pouvoir à travers le rock, et ça fait du bruit, peu importe le style, peu importe la manière. Pour évoquer leur rapport à la musique, la manière dont celle-ci a participé à les libérer, trois générations de rockeuses se confient, mentors (Francoise Hardy, Brigitte Fontaine), stars confirmées (Lou Doillon, Vanessa Paradis, Charlotte Gainsbourg) et noms plus récents (Camélia Jordana, Jeanne Added, Jehnny Beth). C'est passionnant, c'est drôle, ça fait réfléchir. Bref, chapeau les filles ! Clément Cuyer (@clemt77)

    Nina Wu - réalisé par Midi Z

    Un Certain Regard

    Une actrice est engagée dans un film d'espionnage à gros budget mais commence à avoir des flashs, des apparitions, entendre des sons, croire que quelqu'un lui en veut. Au fur et à mesure du film, on comprend qu'il lui est arrivé quelque chose de très grave. S'inscrivant dans la lignée des longs métrages traitant du cinéma et possédant même un film dans le film, Nina Wu plonge le spectateur dans la vie de cette comédienne, réduite à un objet de désir par une autre. Si le film commence sur les chapeaux de roue, on pourra regretter certaines digressions et une forme lorgnant inutilement vers le thriller. Le sujet fort est cependant bien là, et devrait alimenter les conversations lors de sa sortie en France, qu'on espère prochaine. Corentin Palanchini (@Sartana87)

     

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