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    Spider-Man a 20 ans : pourquoi c'est le meilleur film de super-héros de tous les temps
    Thomas Imbert
    Thomas Imbert
    -Chef de rubrique - Infotainment
    De la Terre du Milieu aux confins de la galaxie Star Wars en passant par les jungles de Jurassic Park, il ne refuse jamais un petit voyage vers les plus grandes sagas du cinéma. Enfant des années 90, créateur des émissions Give Me Five et Big Fan Theory, il écrit pour AlloCiné depuis 2010.

    A l'occasion des 20 ans de "Spider-Man", retour sur ce monument du film de super-héros signé par Sam Raimi en 2002.

    Un savoureux frisson le long du dos lorsque se mettent à résonner les premières notes du générique introductif, une poussée de chair de poule au moment où Peter Parker commence à grimper aux murs, un irrépressible sourire au coin des lèvres lorsqu'il donne une leçon à Flash Thompson dans les couloirs du lycée, un shot d'adrénaline quand il s'élance dans les rues de New York pour rattraper le meurtrier de son oncle...

    Spider-Man
    Spider-Man
    Sortie : 12 juin 2002 | 2h 01min
    De Sam Raimi
    Avec Tobey Maguire, Willem Dafoe, Kirsten Dunst
    Presse
    4,2
    Spectateurs
    4,0
    Voir sur Netflix

    Même 20 ans après, si vous avez découvert le premier Spider-Man de Sam Raimi avec des yeux d'enfant ou d'adolescent à sa sortie en salles en 2002, vous n'avez pu oublier l'avalanche de sensations et d'émotions qui s'était abattue sur vous devant ce film pas comme les autres.

    Véritable événement lorsqu'il a débarqué au cinéma, ce premier long métrage dédié à l'Homme-Araignée représente pour beaucoup un inoubliable souvenir de spectateur. Et si nombreux sont ceux qui évoquent un incontournable monument du genre, deux décennies plus tard, certains vont même jusqu'à parler du plus grand film de super-héros jamais réalisé.

    Mais comment expliquer cette quasi-unanimité autour du film de Sam Raimi ? Qu'a-t-il de plus que les autres ? Quels sont les ingrédients secrets qui lui ont permis de connaître un tel succès au box-office à sa sortie ? Et de conquérir le coeur de tous les fans, pratiquement sans réserve ?

    A l'occasion des 20 ans de Spider-Man, retour sur ce diamant brut qui a fait tressaillir les salles obscures, les spectateurs et l'industrie du cinéma...

    Sony Pictures

    UNE HISTOIRE SIMPLE, EFFICACE ET UNIVERSELLE

    Peter Parker est un jeune lycéen ordinaire, qui doit courir après son bus tous les matins pour arriver à l'heure, qui se fait souvent bousculer par les brutes de sa classe, et qui rêve depuis toujours de sortir avec sa voisine, la jolie Mary-Jane Watson. Le jour où il est piqué par une araignée génétiquement modifiée, son corps se met à changer subitement, et il se retrouve soudain doté d'une force herculéenne, ainsi que d'incroyables pouvoirs.

    Et si c'était d'abord sa simplicité qui faisait de Spider-Man un film aussi efficace ? Née de l'imagination de Stan Lee et magnifiée par la mise en scène d'un Sam Raimi particulièrement inspiré, l'histoire de Peter Parker est, en fin de compte, très classique. Sobre, basique, épurée, presque rudimentaire lorsqu'on la compare aux scénarios des récents blockbusters. 

    Ici, pas de multivers, de dimensions parallèles ou de voyages intergalactiques. L'intégralité du film se déroule à New York, entre le Queens et Times Square. 

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    Ici, pas de titan fou cherchant à exterminer la moitié de l'univers, d'intelligence artificielle lancée à la conquête du monde ou de dieu nordique venu du fin fond du cosmos. Seulement un étudiant amoureux d'une fille. Un héros à échelle humaine. Un adolescent qui mène une vie ordinaire, qui pense comme un adolescent, a des galères d'adolescent et des rêves d'adolescent.

    Difficile de ne pas se sentir concerné lorsqu'on mène un train de vie à peu près similaire à celui de Peter Parker au moment de s'asseoir dans la salle. Difficile de ne pas s'identifier à ce personnage si familier, notamment en raison de l'humanité que lui insuffle un Tobey Maguire en très grande forme. Difficile, donc, de ne pas se sentir transporté en même temps que lui lorsque, plus tard dans le film, le surnaturel vient subitement percuter son quotidien.

    Pourtant, même dans sa dimension spectaculaire, lorsqu'on l'observe métaphoriquement, l'aventure de Peter Parker reste pleinement universelle, et évoque tout simplement la puberté, le passage à l'âge adulte.

    Les changements physiques et émotionnels que traverse le personnage, ses bouleversements corporels, ses nouveaux "grands pouvoirs" qui s'accompagnent de "grandes responsabilités" sont donc des réalités auxquelles chaque jeune spectateur peut aisément adhérer. 

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    DES SCÈNES D'ACTION FORCÉMENT PLUS IMPACTANTES

    Dès lors qu'on est émotionnellement concerné par le personnage, par l'efficacité et la sincérité d'un scénario implacable, on est forcément dans une excellente disposition pour suivre Peter Parker dans chacune de ses péripéties.

    C'est là qu'intervient l'un des atouts principaux du film : la mise en scène virtuose d'un Sam Raimi au sommet de sa forme. Vertigineuse et aérienne lorsque l'Homme-Araignée se balance de toile en toile à travers les rues de New York, la réalisation est aussi très organique, notamment lors des scènes d'action ou de tension. 

    Physique, épidermique, presque viscérale, elle se compose de plans simples (sans jeu de mots par rapport à un autre film du cinéaste), concrets, sans artifice ni fioriture, plus clairs et plus nets, donc forcément plus impactants.

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    Que l'on évoque les ralentis lors des séquences où Peter utilise son "sens d'araignée", les scènes clippées particulièrement réussies quand il se dessine un costume, ou bien les chorégraphies de combat face au Bouffon Vert, totalement fluides et parfaitement lisibles, l'efficacité est constamment au rendez-vous.

    Spider-Man est donc, de bout en bout, un spectacle visuel et une véritable expérience sensorielle qui nous permet de partager (à notre échelle de spectateur) les frissons d'un Peter Parker capable de grimper aux murs, de voltiger entre les immeubles ou de se lancer du sommet d'une tour.

    LA MUSIQUE DE DANNY ELFMAN

    Impossible d'énumérer les atouts de Spider-Man sans s'attarder un peu (et même beaucoup) sur l'un des plus fondamentaux d'entre eux : la magistrale partition d'un Danny Elfman à son meilleur niveau. 

    Habitué à composer toutes les bandes originales des films de Sam Raimi, le maestro signe d'entrée de jeu un thème principal absolument inoubliable, qu'aucun autre film de super-héros n'aura vraiment réussi à égaler depuis (sauf peut-être Hans Zimmer avec The Dark Knight ou Alan Silvestri avec Avengers). 

    Progressivement tissée - à la manière d'une toile d'araignée - par les archers des nombreux violons, par les percussions, puis par les choeurs, la musique de Elfman incarne le propos du film à la perfection. Enchevêtrée d'adrénaline, d'émotion, d'héroïsme et d'une sensation d'urgence, elle n'est rien d'autre qu'une vertigineuse montée en puissance, similaire à l'ascension d'un gratte-ciel new-yorkais.

    Dès les premières secondes du générique, donc, avant même que Sam Raimi n'ait commencé à nous conter l'histoire de Peter Parker, grâce à la partition habitée d'un immense Danny Elfman, le voyage a déjà commencé. 

    UNE DATE DANS L'HISTOIRE DU CINÉMA

    A sa sortie en juin 2002, fort des nombreux atouts que nous avons évoqués et de l'attente colossale des fans autour du film, Spider-Man récolte 821 millions de dollars de recettes à travers le monde, et s'impose ainsi comme le 7ème plus grand succès de tous les temps (à l'époque).

    Il faut dire qu'au début du XXIème siècle, le territoire exploré par Sam Raimi est encore quasiment vierge. A l'heure où la plupart des super-héros habitent encore les planches des bandes dessinées et où très peu d'entre eux se sont aventurés sur grand écran, tout reste à créer. Les fondations d'un nouveau genre restent encore à bâtir. 

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    Le public, curieux de voir si la cohabitation entre comic-books et salles obscures sera de bon augure, attend impatiemment le film qui parviendra à créer l'événement. Et quoi de mieux qu'une aventure de l'Homme-Araignée pour aller se faire une toile ?

    En débarquant dans les salles obscures, Spider-Man rebat les cartes, et pulvérise donc littéralement le record de recettes pour un film de super-héros, jusqu'ici détenu par le premier Batman de Tim Burton et ses 411 millions (suivi par le Superman de Richard Donner et ses 300 millions).

    Au beau milieu d'un paysage qui, jusqu'alors, était quasi-exclusivement occupé par des adaptations de DC Comics, et après quelques timides tentatives du côté de Marvel (Blade en 1998 ou X-Men en 2000), l'Homme-Araignée renverse la table et prouve que la Maison des Idées en a aussi sous le pied.

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    Champion dans sa catégorie pendant les 6 années qui suivent (avant d'être finalement détrôné par The Dark Knight en 2008), Spider-Man marque incontestablement un tournant dans l'industrie hollywoodienne, et participe indéniablement à lancer la ruée vers l'or du film de super-héros.

    Deux décennies plus tard, le monde a changé. Plus de 20 films de super-héros ont déjà dépassé le score atteint par Spider-Man en 2002. Les personnages des comic-books sont maintenant résidents permanents des salles obscures. Et Peter Parker arbore désormais trois visages différents dans un seul et même long métrage. 

    Et pourtant... Chaque fois que l'on entend résonner le thème du logo Marvel au cinéma, comment oublier que la première fois, c'était en compagnie de Tobey Maguire, de Kirsten Dunst, de Willem Dafoe, de Danny Elfman et de Sam Raimi ?

    (Re)découvrez notre vidéo dédiée à Spider-Man...

     

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