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    Décès du comédien Bob Hoskins, héros de "Roger Rabbit"
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Héros de "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?", vu également chez Steven Spielberg, Terry Gilliam ou Jean-Jacques Annaud, l'acteur britannique Bob Hoskins est décédé ce mardi 29 avril à l'âge de 71 ans.

    Magic Light Pictures

    De Monsieur Mouche à Super Mario, en passant par Mussollini, le Pape Jean XXIII (canonisé il y a peu de jours), Hoover ou Kroutchev, la filmographie de Bob Hoskins ne manquait pas de personnages iconiques, au sommet desquels trône bien évidemment le Détective Edie Valiant de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Une riche carrière qui a donc pris fin ce mardi 29 avril 2014, puisque l'acteur anglais est décédé des suites d'une pneumonie, à l'âge de 71 ans.

    Né le 26 octobre 1942, Bob Hoskins s'est déjà essayé à plusieurs métiers lorsqu'il découvre le théâtre à 26 ans. Alors qu'il s'impose rapidement dans le milieu et décroche des rôles dans des séries télévisées, il commence à apparaître au cinéma : dans Up the front de Bob Kellett (1972), ou Inserts en 1974. Des allers-retours entre théâtre, télévision et cinéma qui durent pendant toute la décennie 1970, et l'imposent comme une figure récurrente et reconnue du paysage audiovisuel britannique.

    Primé à Cannes, culte chez Zemeckis

    Les choses s'accélèrent un peu plus au début des années 80 : il s'impose auprès du grand public grâce à son rôle de gangster dans Racket de John Mackenzie, qui lui vaut une nomination au BAFTA et enchaîne alors les rôles importants, apparaissant aussi bien en manager brutal dans l'expérience The Wall, du groupe Pink Floyd (1982), que dans les adaptations de grands opéras (Othello). Ces années constituent pour lui un véritable essor, et à mesure que les récompenses arrivent, les grands noms font appel à lui, et les projets ambitieux se multiplient : Cotton club (1984, Francis Ford Coppola), Brazil (Terry Gilliam, 1985) et Mona Lisa (1987, Neil Jordan), grâce à qui il atteint la reconnaissance ultime, en obtenant un Prix d'Interprétation à Cannes, un Golden Globe et la seule nomination à l'Oscar du Meilleur Acteur de sa carrière.

    S'il excelle dans la gravité, l'acteur n'hésite pas à se servir de son physique bonhomme pour endosser des rôles plus légers : détective privé dans le cultissime Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988, Robert Zemeckis) aux côtés de grands personnages d'animation, puis le pirate Mouche dans le Hook de Steven Spielberg. Cette apogée lui permet de mettre en chantier sa première réalisation, The Raggedy Rawney, en 1988. Peut-être un peu trop sûr de lui, il participe au désastre Super Mario Bros, dans lequel il tient le rôle principal. Le film est un échec public et critique qui calme alors un peu l'euphorie autour de l'acteur.

    Churchill, Hoover et Kroutchev

    Conscient de s'être relâché sur ses choix de carrière, il reprend des rôles importants, et interprète tour à tour Churchill (World War II: When Lions Roared, 1994), Hoover (Nixon, Oliver Stone, 1996) et Nikita Kroutchev (Stalingrad, Jean-Jacques Annaud, 2001). Et 20 ans après avoir incarné Mussolini (Mussolini and I, 1985), il prête à nouveau ses traits à une grande figure italienne en la personne du pape Jean XXIII (Il Papa buono en 2003), toujours pour la télévision. Revenu à une sorte d'équilibre, il semble alors mener sa carrière plus efficacement, diversifiant les genres et poursuivant sa carrière de réalisateur, en signant notamment un segment de Tube Tales en 1999. Au cours des années 2000, il revient même à un registre plus léger et joue dans Coup de foudre à Manhattan (2002), Vanity fair, la foire aux vanités (2005) ou Le Fils du Mask, avec certes moins de succès.

    La soixantaine passée, le comédien s'était encore offert quelques seconds rôles marquants : caïd dressant Jet Li à l'attaque dans Danny the dog (2005), impresario audacieux dans Madame Henderson présente, avec son amie Judi Dench, puis politicien véreux dans l'agité Doomsday (2008) du polémique Neil Marshall. Il retrouve aussi Robert Zemeckis pour le doublage du Drôle de Noël de Scrooge (2009), refait la lutte pour le droit des femmes du côté des patrons (We Want Sex Equality en 2010), pour enfin se tenir, en 2012, aux côtés de Kristen Stewart dans Blanche-Neige et le chasseur, où il incarne l'un des nains.

    Relecture "dark" du célèbre conte de Grimm, le film de Rupert Sanders restera le dernier de Bob Hoskins. Un acteur qui, en plus de 40 ans de carrière, aura gagné une place de choix parmi les plus grands, de par sa sagesse et sa présence bien particulière. Pouvant être tout aussi bien le plus horrible des personnages que le plus gentil des hommes, il a exploité avec brio les multiples facettes de son talent.

    Bob Hoskins dans "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" :

    Qui veut la peau de Roger Rabbitt ?

    C'est dans l'imperméable du sympathique détective privé Eddie Valliant, compagnon de route de l'inoubliable Roger Rabbit, que l'on se représente le plus souvent Bob Hoskins.

    Racket

    Parrain de la mafia londonienne en situation délicate pour John Mackenzie, ses terrifiants accès de colère n'ont rien à envier à ceux d'un Joe Pesci ou d'un James Cagney.

    Cotton Club

    Gangster toujours, mais pour Coppola cette fois, Bob Hoskins n'en est pas moins convaincant dans le rôle du chef de gang Owney Madden, qui sévissait pendant la Prohibition.

    Brazil

    Employé du Service Central loufoque et déjanté, c'est dans le non moins étrange Brazil de Terry Gilliam que Bob Hoskins vient copieusement importuner le personnage de Jonathan Pryce sous couvert de réparer sa climatisation.

    Mona Lisa

    Derrière ses airs de gros dur tout juste sorti de prison, George cache un cœur tendre. Le même cœur qui se prendra d'affection pour Simone, call-girl de luxe qu'il conduit en taxi à ses nocturnes rendez-vous. Ce rôle tout en sensibilité vaudra à Bob Hoskins un prix d'interprétation à Cannes.

    Super Mario Bros.

    Hé oui ! C'est bien Bob Hoskins qui se cache derrière la moustache et la salopette du plombier le plus célèbre du monde. Un rôle qui, il faut bien le dire, ne compte pas parmi les plus prestigieux de l'acteur.

    Hook

    Hilarant dans le costume du comique Monsieur Mouche, Hoskins s'intègre parfaitement au conte de Spielberg et, bien loin de se laisser voler la vedette par son partenaire Dustin Hoffman, complète à merveille le personnage du Capitaine Crochet.

    Stalingrad

    Avec ce film, Bob Hoskins prouve une fois encore qu'il peut s'approprier de grandes figures historiques. C'est donc sous les traits de Nikita Krouchtchev qu'il apparait ici.

    Le Voyage de Felicia

    Eternel célibataire à la fois émouvant et profond, Joseph Ambrose Hilditch se donne pour mission de recueillir Felicia, jeune fille enceinte de 17 ans. Mais le personnage cache une deuxième facette : celle d'un terrifiant tueur en série.

    Blanche-Neige et le chasseur

    Avec ce dernier rôle, Bob Hoskins clôt sa carrière avec l'humour et la bonhomie qui ont souvent participé à parfaire son succès. Il est donc Muir, l'un des 7 nains dans une version plus sombre du conte de Blanche-Neige.

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