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    The Silent House (La Casa Muda)
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "The Silent House (La Casa Muda)" et de son tournage !

    Un plan-séquence record !

    Il s'agit du premier film d’horreur tourné en un seul plan séquence de 78 minutes et à l'aide d'un appareil photo-caméra (le Canon EOS 5D Mark II, déjà utilisé par Quentin Dupieux dans Rubber). On peut tout de même rappeler que le film d'horreur Infection d'Albert Pyun avait déjà été tourné en 2005 en un plan séquence.

    Inspiré de faits réels...

    Dans les années 1940, les corps de deux hommes furent retrouvés étrangement mutilés dans une ferme, leurs langues coupées. On trouva également des photos inquiétantes sur la scène du crime. L'enquête de l'époque ne mena à aucune conclusion satisfaisante et ce fait divers resta marqué dans la mémoire collective du village de Godoy. The Silent House s'en inspire et tente d'amener des réponses aux questions alors restées en suspens. Gustavo Hernandez nous en parle: "Lorsque nous avons commencé à enquêter, nous n'avons pas trouvé d'information significative dans les documents de police de l'époque. Mais le peu d'informations que nous avions contenait les ingrédients de base du film d'épouvante, nous avons réussi à visualiser très clairement l'événement tel qu'il avait pu se produire. Nous avons tout de suite pensé qui nous devions nous concentrer sur les 80 dernières minutes des victimes, en explorant la tension et les circonstances qui ont abouti à ces meurtres brutaux."

    Cauchemar d'enfance

    Le réalisateur du film Gustavo Hernandez explique que l'envie de faire le film est née du souvenir d'une peur qu'il a ressentie enfant, une peur née d'un simple bruit inconnu. Selon lui, c'est la première fois qu'il a ressenti une "peur à l'état brut".

    "Enfant, une nuit, j'ai entendu un bruit bizarre qui venait de la mezzanine de ma maison, un bruit sourd qui me paralysa complètement. Tous mes sens se sont mis en éveil pendant quelques secondes qui m'ont paru des heures. J'essayais de me convaincre qu'il ne s'agissait que du vent faisant claquer une fenêtre. J'aiguisais mon audition et j'essayais de retenir ma respiration pour retrouver le silence. C'est une simple anecdote, mais je m'en souviens avec force, parce que dans ma mémoire c'est la première fois que j'ai ressenti une peur différente, une peur à l'état brut."

    C'est de cette expérience, que toute personne a vécue dans sa vie, que naît le projet de The Silent House. Un souvenir qui a continué à hanter le réalisateur Gustavo Hernandez et que l'on peut rapprocher de la définition de la peur par Guy de Maupassant dans sa nouvelle appelée "La peur" justement:

    "La peur (et les hommes les plus hardis peuvent avoir peur), c'est quelque chose d'effroyable, une sensation atroce, comme une décomposition de l'âme, un spasme affreux de la pensée et du coeur, dont le souvenir seul donne des frissons d'angoisse. Mais cela n'a lieu, quand on est brave, ni devant une attaque, ni devant la mort inévitable, ni devant toutes les formes connues du péril : cela a lieu dans certaines circonstances anormales, sous certaines influences mystérieuses en face de risques vagues. La vraie peur, c'est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d'autrefois. Un homme qui croit aux revenants, et qui s'imagine apercevoir un spectre dans la nuit, doit éprouver la peur en toute son épouvantable horreur. "

    Note d'intention du réalisateur

    "J'ai ressenti la nécessité de raconter une histoire sans que le spectateur soit trompé par une falsification temporelle. Il ressent la peur des personnages à l'écran de la même façon qu'il vit sa propre peur. Ce n'est ni un exercice de style, ni le challenge d'un excentrique. C'est simplement la forme de narration la plus honnête que j'ai trouvée pour transmettre mes peurs les plus élémentaires, en essayant de créer un langage cinématographique spécifique avec la fonction « film » d'un simple appareil photo, dont le poids et la taille nous permettait de bouger extrêmement facilement".

    Une certaine tendance du cinéma d'horreur

    Les tentatives de trouver une nouvelle façon de transmettre la peur (et de faire des films qui ne coûtent pas cher) sont grandes dans le cinéma d'horreur. La mode est lancée en 1999 par Le Projet Blair Witch, film le plus rentable du cinéma avec ses 60 000 dollars de budget (en comptant le marketing, la distribution, etc.) et ses 249 millions de dollars de recettes mondiales. Depuis, d'autres ont profité des technologies (et notamment de la légèreté d'un tournage avec une caméra HD) pour tourner des films aux expériences nouvelles comme le film [Rec] (et son remake américain En quarantaine) ou Paranormal Activity. A noter que chacun de ces films a eu une (ou plusieurs) suite rapportant toujours beaucoup moins que le premier épisode. Ainsi, The Silent House se situe dans la lignée de ces films, ce qu'illustre Gustavo Hernandez : "Avec The Silent House, j'ai eu envie de faire surgir des émotions en m'essayant à une expérience cinématographique différente, avec un objectif central : faire passer des sentiments. Avec cette réalisation, j'espère avoir approché au mieux cette expérience pendant laquelle j'ai retenu ma respiration pour la première fois, cette nuit où je n'arrivais pas à dormir."

    A la base de la sensation de peur

    Avec ce film, Gustavo Hernandez se détache de la veine de l'horreur gore initiée par des films comme Hostel ou Saw: "Les histoires font naître des sensations différentes chez moi. Celles qui réussissent à me déranger ou à me troubler sont celles que j'apprécie le plus. Je ne suis pas attaché aux films d'horreur dans ce qu'ils ont de plus sanglant. Avec The Silent House, j'ai eu envie de faire surgir des émotions en m'essayant à une expérience cinématographique différente, avec un objectif central : faire passer des sentiments."

    Cinéaste à suivre

    The Silent House est le premier long-métrage de l'uruguayen Gustavo Hernandez. Le réalisateur né en 1973 suit des études en communication sociale avant de faire l'Ecole Cinématographique de l'Uruguay, section réalisation, dont il est diplômé en 2002. Il réalise ensuite des clips pour des groupes uruguayens, des publicités et quelques courts-métrages. En 2006 il crée sa société de production Tokio Films, avec notamment Gustavo Rojo qui est le coscénariste de The Silent House. Le film est d'ailleurs tourné dans la continuité de cette expérience: "[Le projet naît] de mon envie de réaliser un long métrage, après les formats courts auxquels je suis habitué, et de la passion de mon associé Gustavo Rojo pour les films d'épouvante. Nos collaborateurs sur le film sont les mêmes que ceux qui travaillent avec nous dans la publicité, sur les courts-métrages et sur les clips musicaux. Par exemple, je connais Pedro Luque, le directeur de la photographie, depuis l'École de Cinéma, et nous travaillons ensemble depuis plus de 8 ans. Nous partageons le même goût du risque, sur chaque projet."

    Un tournage qui se prépare rigoureusement

    Un film qui représente un plan-séquence de près de 90 minutes ne peut se permettre de multiplier les prises et nécessite donc d'être sérieusement préparé et chorégraphié à l'avance. Cela a donc été lecas sur The Silent House: "Nous avons fait un storyboard précis, découpé minute par minute, avec l'équipe de photographie et de réalisation. Nous avons effectué beaucoup d'essais avec les caméras et avec les acteurs. La préparation a surtout consisté à prévoir le pire, et à organiser la logistique en fonction. Car malgré les deux mois de préparation, les problèmes sur le tournage se sont multipliés, des projecteurs qui se voyaient, des imprévus divers, et il fallait chaque fois tout recommencer ! (...) Le son a été un véritable casse-tête car l’équipe technique se déplaçait sans cesse pour accompagner les acteurs et les bruits se multipliaient."

    Un grand travail a aussi été fait en aval du tournage pour gommer les petits problèmes restants: "L'équipe de post-production a fait un gros effort pour retirer [les] sons parasites ainsi que les indications que je donnais durant le tournage, et pour peaufiner les ambiances. La musique est également fondamentale parce qu'elle accompagne tout le parcours du personnage principal, souligne ses émotions, mais de façon minimaliste, parfois presque indécelable."

    Petite histoire de plans-séquence

    Mis à part donc le film Infection d'Albert Pyun dans le registre d'horreur, The Silent House, malgré sa prestation, n'est pas le premier film en un plan-séquence ni le plus impressionnant puisqu'on peut notamment citer L' Arche russe d'Alexandre Sokurov qui multiplie les errances temporelles dans le Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg en finissant par une scène de bal comptant près de deux cent figurants ou encore Time Code de Mike Figgis qui n'est pas constitué par un mais quatre plan séquence se tournant simultanément et se croisant.

    Cannes

    The Silent House a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2010 ainsi qu'au festival de Gérardmer 2011.

    Budget minime

    Grâce au Canon Mark II 5D utilisé pour filmer The Silent House, le réalisateur a pu obtenir un rendu d'image optimal pour un coût dérisoire. Ainsi, le budget du film s'élève à seulement 6000 $ et le tournage a duré seulement quatre jours.

    Une scène ajoutée

    Après la projection à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le réalisateur a ajouté une séquence au film après le générique.

    Remake

    A peine achevé, The Silent House fait déjà l'objet d'un remake américain, intitulé lui aussi The Silent House. Au casting figurent Elizabeth Olsen (sœur des jumelles Ashley Olsen et Mary-Kate Olsen) et Adam Trese, sous la direction de Chris Kentis à qui l'on doit Open water en eaux profondes. Il est d'ailleurs amusant de souligner que Open Water et The Silent House (le film original) sont tous deux des films à petits budgets et bénéficient d'une réalisation minimaliste. Ce remake a été présenté au Festival de Sundance 2011.

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