Avis sur Vent mauvais

En exergue du film, une jolie citation : « Et je m’en vais le vent mauvais qui m’emporte en deçà. Pareil à la feuille morte »...Avec un scènario bien construit, une très belle photographie à la pointe du Cotentin où se dessine une petite ville côtière en bord de mer et une bonne direction d'acteurs, principalement Jonathan Zaccaï en technicien en intèrim, "Vent mauvais" est une petite rèussite du cinèma français! Pour un premier long-mètrage, Stèphane Allagnon est parfaitement à l'aise dans cette histoire où le vent est presque aussi important que l'argent! La mise en scène est remarquable, l'interprètation convaincante et les images de La Hague sont superbes! De plus l'atmosphère lourde se ressent dès que le personnage principal arrive dans cette petite ville côtière avec un vent qui souffle par bourrasques donnant à chaque protagoniste une sensation ètrange puisqu’on a l’impression que chacun est presque au bord de la rupture (notamment ce veilleur de nuit pompier). Pas mal du tout...

L'ambiance particulière de ce film et le caractère détaché du personnage principal donnent un capital sympathie à ce film et rattrappe un peu la mise en scène plutôt molle et le scénario un peu bancal. Un film qui se laisse regarder mais qui s'oublie assez vite.

Belle surprise ce petit film sans prétention et à petit budget. Un scénario bien ficelé pour cette comédie noire pas mal du tout. ----Janvier 2015----

Un suspense très décalé qui nous emmène hors saison sur les côtes de la Manche dans une petite station balnéaire. La tempête vient de frapper et la petite bourgade se remet doucement en marche. Débarque, Franck Meyer chômeur dilettante venu en mission d'intérim remettre en service le système informatique désuet du supermarché local. Sous son air de ne pas y toucher un peu dans la tradition revue à la sauce française des privés américains, le jeune informaticien met à jour une magouille montée de toute main par le directeur du supermarché pour détourner journellement une partie des recettes. Bernard Lecoq décidément génial de je m'enfoutisme campe ce directeur margoulin qui entend se payer sur la bête avant de partir en retraite. Les scènes d'affrontement avec Jonathan Zaccai sont toutes de petits joyaux, les deux acteurs rivalisant d'auto-dérision. Arrive dans l'histoire la belle Aure Atika qui a sa manière va jouer les femmes fatales poussant notre héros à tirer profit de sa découverte. Au final "Vent mauvais" s'avère être un véritable film noir dont il sait reprendre tous les arguments en les faisant glisser vers le film social car c'est bien la crise qui amène nos héros aux limites de la légalité. Dans son très désabusé et la mise en scène de loosers Allagnon s'incrit dans la lignée du Sam Raimi d'"Un plan simple" et des frères Coen de "Fargo". Des références solides qui promettent un brillant avenir à ce tout nouveau metteur en scène dont on peut regretter que son film n'ait pas eu une meilleure exposition médiatique à cause de l'absence au générique du fameux acteur "bankable".

Une très bonne intrigue , le suspens est bien ménagé avec des seconds roles intéressants .Dommage que le dénouement sombre dans une caricature invraisemblable .
Dommage

Mais que diable vient faire ce téléfilm en salle ? Profiter de la fête du cinéma ?
Comment un scénario mou, une intrigue molle, une mise en scène plate de téléfilm a t'elle pu faire fondre la cervelle des critiques ?
De plus, ce genre d'histoire est déjà vue et bien mieux traitée chez les fréres Coen.

Un bon petit polar à l'ancienne revisité par la technologie. Il y a une vraie ambiance qui annonce l'échec de ces apprentis truands.

Pendant la première heure, le film séduit, dans sa peinture très convaincante de personnages grisâtres dans leur milieu grisâtre. En revanche, quand le film social se transforme en thriller, on est un peu déçu, tellement les situations (la poursuite dans le supermarché) et le propos (la dénonciation de la vénalité) deviennent caricaturaux. Une bonne surprise quand même.

Un très beau thriller provincial pour ce premier film. Une grande maîtrise de la réalisation pour Stéphane Allagnon qui nous offre un polar social sorti des sentiers battus. Un vrai suspens est là jusqu'au bout. Le scénario et les dialogues sont très bien écrits, le caractère des personnages est bien exploré et bien exploité. A aucun moment, ils ne sont jugés, l'auteur ne prend pas parti et il n'y aucune leçon de morale. Chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, et est seul face à sa conscience, le reste n'a finalement que peu d'importance. On ne sait pas vraiment d'où viennent les protagonistes ni trop où ils vont à la fin, mais on suit leur parcours avec intérêt et curiosité, et une part de mystère qui entoure un peu le tout. Pour cela le casting est indéniablement la grande force du film. Jonathan Zaccaï apporte toute la nonchalance, le manque d'illusions mais aussi l'humour qui fait que Franck a atterri là. Il est vraiment très bien. Cet acteur discret obtient ici l'un de ces premiers grands rôles principaux, on devrait le revoir plus souvent en tête d'affiche dans les mois à venir. Aure Atika et Bernard Le Coq sont tous les deux très bien, tout comme la trop rare Florence Thomassin et sa voix si douce de petite fille.
Les côtes de la Manche et la région de Coutainville sont magnifiquement filmées et mises en valeur, la photo du film est très belle bien que sans effets particuliers. Un bon point aussi pour la musique, troublante, qui colle parfaitement à l'ensemble.
Une belle réussite donc pour ce polar. Un metteur en scène qui débute bien et qui promet. Un vrai style et une vraie ambiance se dégage de son premier long métrage, et qui le démarquent un peu de la production française actuelle. Une bonne surprise et même le premier coup de coeur de ce mois de Juin. A voir.

Je ne vous cache pas que je vais avoir du mal à parler de ce film. Il faut souligner le fait que les 3 acteurs principaux sont très bons : Jonathan Zaccaï; Aure Atika et surtout Bernard Lecoq. L'atmosphère qui e dégage du film est intéressante, c'est ce qui fait tout le film, bref un bon thriller.

Un premier film qui se caractérise par ses ambiances multiples et délétères, et essentiellement centrés sur ce Frank Meyer/ J.Zaccai au sourire angélique de VRP, tout en contant une affaire d'argent entre patron endetté, employés, cupides ruraux jouant aux caids; hélas le ton mou à l'allure de feuilleton allemand ne laisse pas passer certains clichés éculés et hors le jeu de certains seconds rôles passe en définitive à coté des plus grands Detective Movies.

Tentative louable que cette sorte de polar rural avec une touche de série noire au accent nihiliste qui malgré des tics auteristes s'avèrent plaisant grâces à son ambiance, à son scénario et surtout avec son casting que Jonathan Zaccaï domine avec l'aide d'un Bernard Lecoq parfait en patron louche.Le gros regret c'est la mise en scène assez excellente pendant tout le film mais qui devient grabataire lorsqu'il y a de l'action, les scènes de poursuite rappellent presque un épisode de Derrick ce qui gâche pas un le film.

Rien de bien original dans ce petit film discret pour ne pas dire film d'auteur. Les acteurs sont très bons, ce qui fait sûrement la réussite, en partie, de ce film. La mise en scène n’est pas très loin parfois d’un Julie Lescault, tout comme l'histoire qui n'est en somme pas très originale mais que l’on suit sans le moindre ennui.

Pas vraiment un polar, pas un thriller, et pas non plus une étude sociale. Mais un peu de tout ça à la fois. On pense aux romans de Simenon pour l’ambiance un peu lugubre des bords de mer hors saison, mais aussi au très beau livre de Mordillat, les vivants et les morts. L’après-tempête donne un côté fantastique au décor, et il revient en mémoire le film “la turbulence des fluides”, où une scientifique tentait de comprendre l’absence de marée dans une petite ville côtière au Québec. Il y a aussi dans le personnage principal, quelque chose de l’inspecteur Canardo (BD de Sokal, un flic totalement blasé en apparence et se trimballant ses blessures).
Ces correspondances montrent que le film a du caractère, à commencer par le personnage joué par Jonathan Zaccaï, dont on ne sait rien ou presque, et qui parvient à attirer la sympathie, malgré sa nonchalance apparente, son absence de jugement moral, son flegme à la limite de l’inconscience. Aure Atika, beaucoup trop rare sur les écrans, apporte son charme si particulier, direct et nature, et pourtant mystérieux.
Le déroulement de l’histoire est par moments irréaliste, alors que la description même de la petite ville touchée par la tempête paraît très juste, comme un rêve éveillé. La mise en scène, sobre, efficace, va au plus court, ne s’embarrasse pas d’effets.
Enfin, il y a surtout un refus des conventions et du politiquement correct. Rien n’est tout à fait sous contrôle à la fin du film, comme un pied de nez à la société dans laquelle nous vivons.

un bon thriller mais loin de "la boite noire" de Richard Berry