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    La Raison du Plus Faible
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    benoitparis
    benoitparis

    94 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 août 2011
    Le tableau social de ces liégeois vivant dans la précarité est digne d’un Ken Loach : on pense beaucoup à « Raining stone » dans cette histoire de copains faisant des coups, de père de famille amené au pire par son humiliation. L. Belvaux plonge formidablement dans le milieu industriel, qu’il s’agisse d’usines en activité et du travail à la chaîne, ou de friches abandonnées ou en démembrement. Les visions panoramiques de l‘agglomération liégeoise sont d‘une grande maîtrise. Quand on connaît un peu et qu‘on aime l‘endroit, c‘est un régal qui vaut une masse de balades de découverte du site. Le film prend une tournure plus singulière à partir du casse. On pourrait dire que la belgitude (ou la wallonitude ?) du film est dans une forme d’étrangeté froide, dans des points de vue insolites et décalés. Dans ce registre la meilleure séquence est sans doute celle du rendez vous d’achat des armes, au milieu du dépôt de cylindres en béton.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 004 abonnés 4 089 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 août 2013
    Avec ce 4ème film, Lucas Belvaux atteint la perfection du film noir à dimension sociale. « La raison du plus faible » l’amène d’emblée dans la cour des plus grands aux côtés des Marcel Carné du « Jour se lève » ou du « Quai des brumes » ou encore des Jules Dassin des « Bas-fonds de Frisco ». La comparaison peut paraître osée mais ce tableau d’une société ouvrière en déliquescence est d’une rigueur et d’une justesse qui font froid dans le dos. Ces quatre-là si différents n’ont rien à espérer et la réunion de leur destin au hasard de la sortie de prison de Marc (Lucas Belvaux) ne peut que déboucher sur une issue tragique. Au-delà de la peinture sociale remarquable proposée par Lucas Belvaux nous nous trouvons en face d’un film noir de première main qui n’est pas sans rappeler « Quand la ville dort » du grand John Huston. Comme dans les meilleurs films noirs des années 40 le sort néfaste des protagonistes est inscrit dans les gènes du métrage dès la première image qui nous montre une galerie de portraits d’ouvriers émouvante qui situe d’emblée le film dans le contexte ravagé de l’industrie wallone. Tout cela dit ,on ne peut qu’être admiratif devant la maîtrise de cet acteur devenu metteur en scène. Espérons qu’il deviendra le Clint Eastwood belge. C’est bien parti !
    Pascal I
    Pascal I

    661 abonnés 4 048 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2011
    Un sacré drame dont on ne veut pas de cette fin si dure. Des dialogues superbes surtout avec ces quelques accents à couper au couteau. Un échafaudage sur tout le long du film pour se sortir de cette misère sociale et psychologique, nous dresse le portrait de ces villes du nord aux briquettes persistantes, à l'avenir compliqué. Surtout, et c'est là, l'adresse du scénario, d'être capable de montrer un quotidien monotone sans nous ennuyer. La surprise justement de ce scénario monte crescendo, nous accroche et nous scotch. Claude Semal ressort de l'ensemble mais tous, jouent très bien. 4/5 sans contestation !!!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 6 novembre 2011
    A nouveau un excellent film made in Belguim, avec devant et derrière la caméra le non moins excellent Lucas Belvaux. En plein milieu de la Cité Ardente le film nous conte l'histoire de quatre personnages qui ont tous comme point commun d'avoir été mis sur le banc de la société, trois chômeurs et un repris de justice usés, égarés et oubliés. J'ai vraiment adoré parce qu'on retrouve vraiment bien la Belgique tout le long du film, dans chaque plans, chaque dialogues, dans les décors forcément mais aussi dans les personnages hauts en couleurs et forts en gueules, des gens bien de chez nous comme on peut en rencontrer dans la rue. Un film hybride, mêlant avec brio gangsters et réalité sociale, un film pertinent et captivant, dénonçant donc certaine dérive de notre système. Je vais pas trop m'attarder, le synopsis se suffit à lui même et reflète excellemment bien l'idée même du long-métrage. Mais je vais quand même juste rajouter que c'est un film singulièrement sincère et puissant qui vaut réellement la peine d'être vue !
    oneosh89000
    oneosh89000

    29 abonnés 554 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2010
    La trame scènaristique est peut-être classique , mais Lucas Belvaux nous offre une majestueuse mise en scène dramatique servi par des acteurs sûrs d'eux et avec un Lucas Belvaux aussi devant la caméra , stupéfiant de pessimisme. Le scénario très réaliste représente une dérive sociale de plus en plus présente dans nos sociétés. Belvaux y insuffle a son film un rythme assez effrené que ses personnages au bord du gouffre y laisseront tous leurs plumes. C'est avec ferocité et rage au ventre que Belvaux nous livre un film noir moralisateur , un drame franco-belge des plus poignants que l'on puisse connaître.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 juillet 2010
    Acteur bien entendu qui débutât sous la houlette d'Yves Boisset dans Allons z'enfants, réalisateur et qui plus est scénariste, Lucas Belvaux fait partie de ces cinéastes aboutis qui touchent à tout. Surprenant mais pas seulement car son ironie et son cynisme étonnent avec raison pas que les plus faibles ! Et ils y paraissent faibles ces anciens des hauts fourneaux nordiques que rien ni personne ne prédisposaient à prendre les armes pour commettre l'irréparable en s'organisant un petit holdup local qui dans ce plat pays témoigne, contrairement à sa logique topographique, de hauteurs insoupçonnées... Tout se passerait bien si le manque d'expérience en la matière ne venait à leur jouer des tours assez sordides.
    Scénario bien tenu tout du long entre pérégrinations criminelles et raison de famille – après tout c'est pour les enfants, leur femme qu'ils tentent d'orchestrer le sordide larcin -, un sens moral où se confrontent le besoin de s'en sortir et la possibilité de prendre l'argent la où il est et la quiétude d'un milieu plutôt rural auront tôt fait de briser la logiques des chemins tout tracés.
    orlandolove
    orlandolove

    113 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 juillet 2010
    Voilà une œuvre intéressante à plusieurs titres. Tout d'abord pour son témoignage social, avec ces personnages plus vrais que nature. Et dans ce cadre assez désespéré, Belvaux parvient à brouiller les cartes de son thriller : cette misère justifie t-elle les actes des protagonistes ? Le spectateur se pose en tout cas la question... Visuellement, on profite également de quelques beaux plans urbains nocturnes. Tout n'est cependant pas parfait dans ce film de Belvaux. La principale réserve concerne le jeu des acteurs un peu limite par moments. Idem pour les dialogues, assez moyens.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 938 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 septembre 2018
    Le scènario est nè à Droixhe, un quartier de Liège, en Belgique! Acteur et rèalisateur, Lucas Belvaux s'inspire avec talent d'un fait divers qui est arrivè dans l'une des cinq tours que l'on voit plusieurs fois dans le film! C'est ce quartier qui lui a servi de carburant avec cinq tours imposantes et particulièrement photogèniques qui annoncent l'atmosphère du film! Non seulement on voit les tours Croix Rouge de loin mais en plus elles nous servent de repaire! Du coup, le spectateur peut reconstituer l'univers des personnages en sachant où ils sont! Bref, que l'univers où èvoluent Marc, Patrick, Jean-Pierre et Robert soient cohèrent! La qualitè de la mise en scène, de l'interprètation et du scènario prouve une fois de plus que Belvaux peut être un remarquable cinèaste quand il s'en donne la peine! Après avoir perçu la gèographie à hauteur d'oeil pendant tout le mètrage, Belvaux prend dans le final de la hauteur et la dècrit en un seul plan, virtuose et vertigineux, histoire de remettre les personnages dans le monde qui les entoure! Très beau film...
    xavierch
    xavierch

    44 abonnés 1 167 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2014
    Vu par Lucas Belvaux ou les frères Dardenne, la Belgique ne donne pas du tout envie. Car ces 2 réalisateurs savent parfaitement filmer la pauvreté et tous ce qui va avec. Et ce début de film un peu lent, ce fini en apothéose par un véritable film de casse. Un bon film avec de très bons acteurs.
    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2012
    Il y a deux films dans «La Raison du plus faible» : un polar, et une chronique sociale. Le polar est assez classique, tant dans son intrigue (un ex-taulard ayant renoncé aux braquages finit par se laisser entraîner par ses amis) que dans son traitement, qui évoque Melville par sa sécheresse et une certaine dilatation de la narration. On suit chaque étape de la préparation du coup de ces pieds nickelés, avec le pressentiment du malheur, entraînés par le pessimisme de Marc (joué par Lucas Belvaux lui-même). Jean-Pierre, condamné au rôle de coach par son infirmité, leur fait répéter encore et encore le timing de l’opération, alors que l’on sait déjà que les grains de sable viendront perturber cette belle mécanique. Et quand le ferrailleur pris en otage dit à Patrick qu’il y a un million dans le coffre, celui-ci demande combien ça fait en euros, pour s’entendre répondre qu’il s’agit d’un million d’euros : dépassés par la somme, dépassés par l’enjeu, dépassés par cette société qui laisse les exclus de la prospérité sur le bord du chemin.

    Le choix de décrire ainsi de façon quasi clinique la préparation et le déroulement du braquage amène à un désinvestissement progressif du spectateur, jusqu’à ce travelling final en hélicoptère, formellement virtuose mais en définitive symbolique de la distance prise avec les personnages. Car c’est le deuxième aspect du film, surtout développé dans la première partie, qui en fait sa richesse : la peinture de ces gens oubliés du progrès comme du cinéma francophone – à l’exclusion notable de certains réalisateurs belges ou nordistes, comme les frères Dardenne ou Bruno Dumont.

    Lucas Belvaux nous présente ses personnages avec la même tendresse qu’un Ken Loach, s’attardant sur des détails ou des actions secondaires, mais qui leur donnent de la profondeur : l’attitude narquoise du gendarme auprès du quel Marc vient pointer son contrôle judiciaire, la visite de l’ancienne aciérie par la classe du fils de Patrick, qui s’étonne de voir que sa mère aussi sait ce que le conférencier leur a appris, à savoir que les sidérurgistes représentaient l’aristocratie de la classe ouvrière, les engueulades au cours des parties de «couillon» dans le café…

    Patrick Descamps et Claude Semal sont particulièrement savoureux dans les rôles de Jean-Pierre et Robert, vieux couple d'amis solidaires et bougons, et grâce à eux, on a parfois l'impression de se retrouver dans un documentaire de "Strip tease". Mais malgré ses imperfections, "La Raison du plus faible"est un film attachant et atypique qui montre que même en français, on peut à la fois raconter des histoires qui se tiennent et décrire sans sombrer dans le militantisme les difficultés des plus pauvres.


    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    apotheme
    apotheme

    99 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 janvier 2009
    Issue d'un monde ouvrier,je me suis facilement reconnu dans ce film ou l'on peut apercevoir les difficulté de la vie et la tentation de l'argent facile.
    De plus,les acteurs jouent à merveille leur rôle.
    calamarboiteux
    calamarboiteux

    18 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2008
    Deux préretraités et un chômeur rencontrent un homme venant juste d’être libéré de prison Ils n’auront de cesse de l’entraîner dans un nouveau hold-up.
    A travers cette histoire banale, Belvaux dépeint le milieu des anciens sidérurgistes, fleur de la classe ouvrière, abandonnés à leur sort lors de la fermeture des haut-fourneaux. Misère de petites gens toujours manipulés, toujours exploités, toujours rêvant d’un miracle qui leur assurerait une vie meilleure, se lançant dans ce hold-up comme ils jouent au loto.
    Comme à l’accoutumée, Belvaux prend son temps, construisant le cadre de l’action par petites touches, à l’aide de micro séquences enchevêtrées, permettant au spectateur de s’intégrer peu à peu dans cette banlieue sordide de Liège. L’alternance de scènes triviales et de moments forts, le sens de l’anecdote, la maîtrise de la progression de l’intrigue, l’excellent jeu des acteurs et la véracité des dialogues construisent un film fort, âpre, noir, et réussi. La séquence où l’ancien taulard (joué par Belvaux lui-même) fait vivre à un compère un hold-up de l’intérieur en le racontant est remarquable.
    dahbou
    dahbou

    175 abonnés 2 186 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2007
    Lucas belvaux réussit parfaitement ce mélange de chronique sociale et de polar grâce à ces personnages aussi sympatique que pathetique qui se retrouvent à tenter un "coup" pour se sortir d'une réalité qu'ils ne supportent plus. La sincérité du projet et le réalisme brute font de ce film une oeuvre touchante comme un temoignage sublimés par d'excellents comédiens.
    stillpop
    stillpop

    74 abonnés 1 444 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 février 2012
    L'histoire d'un gars qui se rend compte qu'en dehors du cinéma et de « La roue de la fortune », la vie d'un smicard n'est pas vraiment belle et encore moins joyeuse.
    Le seul reproche que l'on pourrait faire à cet uppercut social, c'est de choisir des personnages extrêmes, mais après tout, c'est sans doute le côté didactique retenu pour faire passer le message.
    Le plus intéressant, c'est le parallèle que l'on peut tenter entre « Bubble » de Soderbergh, « Le Couperet » de Costa Gavras et cette nouvelle tentative de Belvaux.
    Dans les trois cas, ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir commencer à avoir peur des pauvres. Comme en 1790 ! Est ce à dire que l'on vit de moins en moins bien dans nos occidents ?
    Dans un deuxième temps, on voit toute la palette des approches possibles, la documentaire de Soderbergh qui semble interroger à travers une vitre d'aquarium la vie des pauvres américains avec une fin aussi sordide que leur quotidien. Sans faire un chef d'oeuvre, mais en respectant les codes d'un cinéma de qualité dans le sérieux de la réalisation et du propos.
    Il y a le chef d'oeuvre de Gavras, à la fois drôle, populiste, intelligent, profond et visionnaire sur ce qui va bientôt se passer, quand en plus des pauvres chômeurs, il y aura les retraités affamés.
    Et il y a cette autre approche qui ne peut s'empêcher d'interroger les causes de la délinquance mais du côté moins drôle, sinon lugubre du roman réaliste sans recherche d'un cinéma spectacle.
    On est plongé dans le monde des vrais prolos, avec leurs inséparables bouteilles, leur espoirs enterrés et leurs quotidiens plombés qui se maintiennent uniquement sur l'amitié virile et la solidarité féminine (mais c'est un côté peu développé dans ce film là). Et on mélange avec l'indispensable Bac 4 qui croyait se sortir du coron à coup de culture sans avoir eu la présence d'esprit de se rendre compte que la culture ne nourrit pas son homme, à part celle des potagers ouvriers. Enfin, il y a le personnage le plus attachant, celui de l'homme qui a déjà franchit la barrière une fois, celle de l'attaque à main armée. Ce n'est pas le plus con, mais c'est le plus beau, par son réalisme tellement pesant qu'il se sent obligé de faire encore une connerie pour simplement redonner un peu de joie de vivre autour de lui, alors que ça fait longtemps qu'il n'attend plus rien pour lui.
    C'est le plus frustre et le moins sociable, mais il brille dans le film comme un diamant noir. Autour, on a une pléthore de profonds idiots, qui à force de persécution financières, intellectuelles ou sociales, ont renoncés à rêver mais aussi à réfléchir. Surtout le Bac 4 qui s'embarque sans beaucoup de préparation dans un truc qui n'est pas si facile. C'est ça qu'il y a de plus triste avec la pauvreté, c'est qu'elle vous englue dans un manque de perspective qui vous empêche de penser à ce qui vous arrive. Pour parfois s'en sortir ou pour réussir des choses, fussent-elles malhonnêtes.
    La grande force de ce film, par rapport à ces camarades, c'est de montrer l'aspect humain de ces franco-belges qui ont une approche claire et structurée de leur situation, et de dépecer qui va commencer à s'engager dans un truc dangereux et sans retour en arrière.
    A part dans la visite de l'usine d'acier, on évite les clichés de la gloriole ouvrière, ils se sont fait entuber depuis la naissance et sur 4 générations, mais ils savent maintenant que c'est leur faute. Et qu'ils n'arrivent à rien faire pour s'en sortir.
    Le réalisateur s'attarde plus sur les conséquences psychiques et délictuelles de cette « petite » pauvreté.
    Il n'y a pas d'humour, ou si peu, il y a des sacrées gueules, dont Melki, et un jeu absolument impeccable, et surtout une caméra très seventies, on se croirait parfois dans un polar contestataire à la Verneuil ou à la Corneau, ce qui faisait cruellement défaut au film de Costa Gavras un peu trop film TV.
    Ici on a des plans en 16/9, des vues en hélicoptère superbes. Une construction de l'espace réfléchie, bref, que du bon.
    Par contre, déprime assurée en fin de soirée. Sauf si vous êtes au dessus de 2000 Euros nets mensuels.
    ECh94
    ECh94

    20 abonnés 115 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 novembre 2006
    Très belle et très émouvante histoire que celle qui nous est présentée par L.Belvaux dans ce film policier fortement teinté de mélodrame. Les symptômes du chômage, de l’exclusion et du déclin social inexorable sont abordés à travers un scénario sombre qui prend sa source dans le bassin industriel liégeois. A partir d’une banale histoire de mobylette en panne, quatre sympathiques laissés pour compte de la société vont forcer leur destin et se lancer, en allant à l’encontre de leur nature et de leurs valeurs morales, dans un acte aussi héroïque que désespéré, par amitié et solidarité. Le geste est d’autant plus beau qu’il est vain et totalement démesuré au regard des suites à encourir puisqu’il va plonger ses auteurs dans une illégalité qui accentuera l’ostracisme dont ils sont victimes. Au delà d’une peinture sans concession de la situation économique de la région, le réalisateur privilégie résolument les études de caractère de ces êtres marginalisés par leur statut social et la description des situations dramatiques qui vont les plonger dans l’irréparable. Car si le braquage de l’usine, au travers de sa méticuleuse préparation, constitue la motivation obsessionnelle, en guise d’exutoire, de nos héros, il n’est finalement qu’un prétexte à un drame social qui nous délivre un message profond et empreint de pessimisme sur les dérives de la société actuelle. A l’image de la gravité du sujet traité, la mise en scène est sobre et efficace et nous offre au passage quelques superbes plans d’ensemble de la ville. Les dialogues sont forts et percutants, comme il sied à un film qui mêle chronique sociale et histoire policière. Tous les comédiens sont formidables et donnent une grande authenticité et une touchante humanité à leurs personnages. Ce petit chef d’œuvre, qui par son intensité dramatique et l’exhibition de la détresse humaine aurait pu en d’autres temps inspirer E.Zola, n’a malheureusement pas bénéficié de la diffusion qu’il aurait amplement méritée d’avoir en salle.
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