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selenie
5 515 abonnés
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5,0
Publiée le 6 juin 2016
Adapté du roman "Three of a kind" (1944) de James M. Cain (déjà auteur du célèbre "Le facteur sonne toujours deux fois") le scénario est pourtant écrit à quatre mains, Billy Wilder travaillant avec le mythique Raymond Chandler (auteur du culte "Le Grand Sommeil") connu pour ne pas spécialement aimé le cinéma et connu pour s'intéresser essentiellement à l'atmosphère et aux personnages, le reste de l'intrigue et de l'action étant pour lui secondaire. Wilder soignera lui-même cette partie... Billy Wilder réalise un magnifique film, un Film Noir sombre où l'escroquerie à l'assurance a rarement été aussi méticuleuse et aussi odieuse.
Souvent et injustement négligé du grand public au profil d'Hitchcock, Billy Wilder est pourtant bel et bien l'un des meilleurs cinéastes de tous les temps. "Double indemnity" est au polar noir ce que "Certains l'aiment chaud" est à la comédie : une référence absolue. On ne peut pas être cinéphile et ne pas connaître ce film. Diabolique dans sa mise en scène, son interprètation, "Assurance sur la mort" est la quintessence même du cinéma. Magistral.
Double indemnity na pas usurpé sa réputation de sacro-saint du film noir. Dentrée de jeu, les règles par excellence du film noir sont posées en instaurant ce climat délétère où lon devine davance un destin tragique. Mais il y a quelque chose en plus dans le cinéma de Billy Wilder, quelque chose de raffiné, de distingué et délégant. Une beauté inexplicable qui émane dune virtuosité affolante du rythme et de la construction de ses films. A base de flash-backs et de narration à la 1ère personne (aux dialogues magistralement perspicaces), ce chef-duvre nous est présenté sur fond de confession sur un double meurtre où Fred MacMurray nous relate sa rencontre fatale avec cette femme-tentatrice qui va lentraîner dans ses filets criminels, puis sa descente aux enfers vers une issue irrémédiable. La voix sépulcrale de MacMurray alliée à la musique angoissante suscite une ambiance envoûtante à ce film. Barbara Stanwyck, affublée dune perruque blonde pour loccasion, campe ici, dans un rôle à contre-emploi, lune des pires garces du cinéma qui lui valut une nomination méritée aux Oscars. En femme fatale cupide et manipulatrice, véritable incarnation du péché vénal et des tentations vénéneuses, sa prestance et sa sensualité font merveille. Un grand rôle pour une grande dame du cinéma. La réalisation au diapason de B.Wilder nous la montre en femme dominatrice (à limage de la 1ère rencontre où on la voit en haut de lescalier) puis en objet du désir (sa chaîne en or au mollet). La scène du meurtre (filmé hors champ) prend toute son ampleur lorsque B.Wilder décide de nous montrer le visage machiavélique de B.Stanwyck où se lisent accomplissement jouissif intérieur et assouvissement de ses instincts meurtriers. Inoubliable. Assurance sur la mort a cette beauté ambiguë dun classicisme exacerbé où la noirceur des personnages et lesthétisme des images na dégal que la dextérité dun réalisateur touché par la grâce qui avait réellement ce don datteindre la perfection.
Et on croit avoir tout vu... C'était sans compter sur MONSIEUR Billy Wilder, qui nous signe un chef d'oeuvre éblouissant, dont le génie de la mise en scène n'a d'égale que le sublime scénario adapté du roman de James Cain. C'est simple, tout est ici parfait, voire plus, Wilder apportant une touche incroyablement personnelle à ce film noir d'une incroyable intensité, au noir et blanc sublime et avec une musique inoubliable signé par le grand Miklos Rosza. De plus, les dialogues sont impressionnants de maitrise et de brio, tout comme de nombreux petits détails qui rendent ce film encore plus unique. A noter une interprétation assez impressionnante, avec un Fred MacMurray qui épate, une Barbara Stanwyck fascinante et un immense Edward G. Robinson (pour ce dernier, il faut dire qu'on était habitué.) Le septième art ne s'en aie jamais remis, et ne s'en remettra sans doute jamais. Moi non plus...
Wilder savait tout faire, de la comédie loufoque ("Some Like It Hot" bien sûr) à celles douce-amère ("La Garçonnière") jusqu'au film noir comme ici (ou le génial "Sunset Boulevard"). Un chef d'oeuvre de plus pour Monsieur Wilder, et un!